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Journée internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie - Out Moris : plaidoyer pour les personnes LGBTQ+, «les grands oubliés.es des promesses électorales»

«Les discours haineux en ligne ont des conséquences dévastatrices pour leurs victimes», dit Sandrine Julien.

Dans le cadre de la Journée internationale de lutte contre l'homophobie, la transphobie et les discriminations liées à l'orientation sexuelle et à l'identité de genre (IDAHOT), observée le vendredi 17 mai, la plateforme Out Moris partage ses recommandations faites en lien avec le Kolektif Drwa Imin (KDI) sur la législation actuelle et le besoin de changement...

Il est question d’un constat. «À l'approche des élections à Maurice, il est frappant de constater que les promesses électorales des différents partis politiques ne semblent guère aborder la question de l'amélioration de la vie des personnes LGBTQ+. En effet, le thème de la Journée internationale contre l'homophobie, la transphobie et la biphobie (IDAHOT) – "Personne laissée-pour-compte" – semble demeurer lettre morte dans le contexte mauricien. Une fois de plus, les défis auxquels sont confrontées les personnes LGBTQ+ sont soit ignorés, soit relégués au rang de tabous dans le discours politique.» C’est ce que relève Out Moris, la plateforme dédiée à la sensibilisation, l’information et la mise en avant des femmes appartenant à la communauté LGBTQ+.

 

Pour l’organisation, cette situation de non-considération pour la communauté LGBTQ+ «soulève plusieurs questions importantes. D'une part, cela pourrait s'expliquer par une stratégie visant à ne pas froisser l'électorat, en évitant des sujets sensibles qui pourraient diviser l’opinion publique. D’autre part, cette absence de considération pour les enjeux LGBTQ+ dans le discours politique pourrait également refléter un manque d’intérêt réel de la part des décideurs politiques pour cette question. Malgré les progrès réalisés dans de nombreux pays en matière de droits LGBTQ+, Maurice semble encore en retard sur ce front». Selon Out Moris, qui relève des chiffres du Kolektif Drwa Imin datant de 2022, 76% des Mauriciens pensent que les personnes LGBTQ+ doivent avoir les mêmes droits que tous les êtres humains et 84% des Mauriciens pensent que toutes les formes d’abus physique et émotionnel envers une personne LGBTQ+ sont inacceptables.

 

Et dans le sillage de la Journée internationale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie, la plateforme digitale demande que la section 46 (h) de l’ICTA soit plus spécifique et inclue l’orientation et l’identité sexuelle. L’organisme propose ainsi des changements à la section : «Any person who uses telecommunication equipment to send, deliver or show a message which is abusive, threatening, which is likely to cause or causes humiliation, inconvenience, distress or anxiety to any person; based on his age, impairment, HIV status, domestic circumstances, sex, sexual orientation, gender identity/expression, race, colour, language, religion, political, trade union or other opinion or belief, national or social origin, association with a minority with homophobic / transphobic intention at the origin of the act as aggravating factor shall commit an offence under Section 46 of the Information and Communication Technologies Act 2001». Out Moris demande également de «revoir l’Article 282 du Code pénal. L'article 282 du Code Pénal est intitulé : Incitation à la haine raciale. Le paragraphe 282(1) (a) et (c) érige en infraction la publication d’un écrit dans un journal ou la diffusion d’un contenu menaçant, injurieux ou insultant dans l’intention d’agiter le mépris ou la haine contre toute section ou partie de toute section du public, distinguée par la race, la caste, le lieu d’origine, les opinions politiques, la couleur ou la croyance. Nous demandons que soit enlevé le terme "raciale" pour que soit englobée toute incitation à la haine, de manière générale, incluant l’orientation sexuelle et l’identité de genre».

 

Pour Sandrine Julien, fondatrice de Out Moris, les discours haineux en ligne ont des conséquences dévastatrices pour leurs victimes. «D'une part, cela peut entraîner des dommages psychologiques graves, comme le stress, la dépression et l’anxiété. Les victimes peuvent se sentir isolées et stigmatisées, affectant leur bien-être mental et émotionnel. De plus, cela peut avoir un impact sur leur sécurité physique, en les exposant à des menaces et à des actes de violence. Sur le plan social, cela peut conduire à l’exclusion et à la marginalisation, compromettant ainsi leurs relations et leurs opportunités», souligne Sandrine Julien qui, avec toute une équipe, lutte pour une meilleure île Maurice... pour tous.