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Étoile d’Espérance : la femme au cœur du combat

Attirer une nouvelle fois l’attention sur une question qui reste, malgré tout, encore tabou. Tel est l’objectif d’Étoile d’Espérance qui vient en aide aux femmes dépendantes à l’alcool en offrant un programme qui allie traitement et réhabilitation. 

Alors que le monde observera la Journée internationale de la femme ce lundi 8 mars, l’ONG a choisi de marquer cet événement à sa manière. Le mardi 9 mars, elle tiendra une journée de réflexion autour du thème Être femme à Maurice en 2021, une activité qui sera marquée par le témoignage de Rekha, ex-combattante qui compte aujourd’hui plus de 15 ans d’abstinence, suivie d’un débat d’idées animé par Bruneau Woomed, Meta Coach, et la slameuse et musicienne Ingrid Leste.

 

«Cette année encore, plusieurs ONG de par le monde font des activités et mettent en mouvement des actions pour que les femmes soient promues afin de combler la disparité entre les sexes en termes de rémunération, de postes de responsabilité et d’égalité de chance. Chez Étoile d’Espérance, nous avons décidé de marquer cette journée dans l’objectif de fortifier la conscientisation autour des problèmes liés à la dépendance», explique Micaëlla Clément, directrice des finances chez Étoile d’Espérance.

 

Si au cours des dernières années, les choses ont évolué en termes de lutte contre la dépendance à l’alcool chez les femmes, les défis en la matière restent nombreux, souligne Gilbert Leste, directeur thérapeutique. «Dans le domaine de l’addiction, on retrouve un peu le même schéma. Ces femmes ont souvent été victimes de sévices et de maltraitances, d’autres n’ont pas accès à des ressources financières, elles n’ont pas non plus la possibilité de s’exprimer, de sortir, d’avoir des activités. Il y a aussi le poids de la belle-famille quand le mari ne prend pas position.»

 

C’est pour cela qu’Étoile d’Espérance mise beaucoup sur les campagnes de prévention dans les centres communautaires à travers l’île mais aussi dans les écoles. Informer les jeunes sur les dangers de l’addiction dès le plus jeune âge est essentiel, confie Gacilly Sheik Adam, SAF Coordinator : «C’est très important d’aller dans les milieux scolaires afin de donner aux élèves les moyens de maîtriser des connaissances et des compétences relatives à leur santé et à leur bien-être, notamment dans le domaine des addictions, comme l'alcool, afin qu’ils développent des compétences leur permettant de faire des choix responsables. Certains enfants et adolescents sont déjà confrontés aux pratiques addictives. Ils peuvent être en difficulté avec l'alcool, se sentir désemparés et ressentir le besoin d’être aidés. Les interventions peuvent de ce fait jouer un rôle. Il est donc indispensable que leur aptitude à demander de l’aide soit développée.»

 

Au niveau du centre Étoile d’Espérance, la priorité reste d’accompagner au mieux les femmes qui souhaitent guérir à l’aide de programmes thérapeutiques et de thérapies familiales. Pour aller encore plus loin dans sa démarche, l’association, explique Micaëlla Clément, travaille assidûment sur le Midway, une autre phase de l’accompagnement d’Étoile d’Espérance. «Les bénéficiaires du Midway sont les femmes en phase de guérison qui, après le programme, ne sont pas bien accueillies par la famille ou qui n'ont pas de moyens et ne sont pas suffisamment stables financièrement pour se tenir debout sur leurs pieds. Souvent, elles n’ont pas d’autres choix que de mendier pour un logement. Cette précarité pousse alors à la rechute.»

 

Avec le Midway, le centre travaillera avec les femmes vulnérables afin qu’elles puissent réintégrer la société et être autonomes financièrement. «L'objectif sera d'encourager les femmes à trouver un emploi, à devenir plus indépendantes, tout en vivant encadrées dans le Midway et à économiser leur argent.» Au bout de cette période d’accompagnement qui durera autour de six mois, les bénéficiaires devraient pouvoir se trouver une maison et vivre une nouvelle vie dans la sobriété.