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Yeshna Dindoyal : ma petite contribution à la lutte contre le changement climatique

 Armée de son expertise juridique et nourrie de sa passion pour la conservation de l’environnement, elle s’aventure en terrain inconnu, où les questions pressantes du changement climatique exigent des solutions innovantes et des actions audacieuses.

Elle se présente comme une avocate traditionnelle et une professionnelle du changement climatique. Yeshna Dindoyal, qui intègre ainsi parfaitement sa perspicacité juridique à sa défense de l’environnement, nous raconte son engagement et sa récente participation à l’International Renewable Energy Agency (IRENA) à Abu Dhabi...

«Ce n’est qu’en osant être non conventionnels que nous pouvons libérer tout notre potentiel, forger nos propres chemins, avoir les paumes moites dans les salles d’audience et les assemblées, et conduire le changement.» C’est le message qu’elle tient plus que tout à véhiculer aux jeunes et à tous ceux qui veulent apporter du changement autour d’eux. À 25 ans, Yeshna Dindoyal est de ceux qui savent ce qu’ils veulent. Déterminée, motivée, fonceuse, la jeune femme, avocate de profession, est une passionnée qui se donne à fond dans tout ce qu’elle entreprend. Dans ses yeux : de la confiance. Et dans chacun de ses mots : de la conviction.

 

C’est la tête remplie de souvenirs et avec un sentiment du devoir accompli que la jeune femme est retournée à Maurice après avoir représenté celle-ci à l’International Renewable Energy Agency (IRENA), du 14 au 18 avril, à Abu Dhabi. L’Agence internationale pour les énergies renouvelables est une organisation intergouvernementale chargée de faciliter la coopération, de faire progresser les connaissances et de promouvoir l’adoption et l’utilisation durable des énergies renouvelables. Il s’agit de la première organisation internationale à se concentrer exclusivement sur les énergies renouvelables et à répondre aux besoins des pays industrialisés et des pays en développement.

 

«J’étais la seule jeune avocate et chercheuse mauricienne invitée à la 14e assemblée de l’IRENA qui s’est penchée sur le thème crucial “Outcome of COP28: Infrastructure, Policies and Skills for Tripling Renewables and Accelerating the Energy Transition”. Marquant la quatrième journée mondiale de la transition énergétique, la session de l’assemblée a également rassemblé des dirigeants mondiaux et des décideurs en matière d’énergie afin de tracer une voie stratégique pour l’avenir dans les pays, les régions et le monde, à la lumière des conclusions du premier bilan mondial de la COP28. L’événement comprenait des tables rondes de haut niveau, des sessions avec des chefs d’État et des réunions bilatérales auxquelles j’ai eu le privilège de participer», nous confie la jeune femme, heureuse et fière de partager son expérience.

 

Après ses études au Royaume-Uni – elle est titulaire d’une licence en droit de première classe, a passé le barreau britannique et est déjà en exercice –, Yeshna a choisi de revenir à Maurice et s’est ensuite plongée dans la recherche sur le changement climatique, avec une attention particulière pour les petits États insulaires en développement (PEID) comme Maurice. Dans ce cadre, elle a collaboré à un article intitulé Risk Assessment of Coral Reef Vulnerability to Climate Change and Stress in Tropical Islands :The Case of Mauritius. Elle s’est attelée à la tâche cruciale d’intégrer les résultats scientifiques à l’analyse des données, ce qui a abouti à la proposition de recommandations juridiques visant à atténuer le blanchiment des coraux. Actuellement, elle participe à la rédaction d’un document d’orientation avec son équipe dans le but de plaider en faveur de l’amélioration de la législation environnementale à Maurice.

 

Des politiques énergétiques

 

Se présentant comme la nouvelle génération d’avocats déterminés à repousser les limites de leur profession pour défendre l’environnement à l’échelle mondiale, Yeshna, en sus d’assister aux audiences traditionnelles des tribunaux, a ainsi choisi d’embrasser le rôle d’une avocate internationale engagée dans la lutte contre le changement climatique et dans la défense des politiques environnementales. La jeune femme interagit régulièrement avec des diplomates et d’autres personnalités
pour promouvoir les intérêts de Maurice sur la scène internationale, notamment lors de la COP28, afin de placer l’île à l’avant-garde de la lutte mondiale contre le changement climatique.

 

Et c’est pour son engagement et son intérêt pour les causes environnementales que la jeune avocate à fait en sorte de profiter à fond de son expérience à Abu Dhabi : «Il y avait, en parallèle, un forum de la jeunesse intitulé “Les jeunes au cœur d’une transition énergétique juste : compétences, autonomisation et innovation”, visant non seulement à favoriser les discussions, mais aussi à doter les jeunes participants des outils et des connaissances nécessaires pour façonner un avenir énergétique plus durable et inclusif grâce à une série d’activités engageantes comprenant des plénières, des ateliers et des engagements bilatéraux. L’élan en faveur d’une transition énergétique basée sur les énergies renouvelables, alignée sur les ambitions de l’Accord de Paris, a reçu un coup de pouce significatif dans le cadre du Consensus des Émirats arabes unis visant à tripler la capacité des énergies renouvelables d’ici 2030, et les jeunes restent l’une des principales parties prenantes.»

 

Cette aventure a été très riche pour Yeshna : «Tout au long du forum, j’ai parlé des  complexités du discours sur le droit climatique et j’ai plaidé en faveur d’un cadre juridique plus solide. J’ai également assumé le rôle de modératrice guidant habilement les discussions sur des sujets allant des politiques énergétiques au droit et à l’application de la loi. Alors que je me tenais devant un public de dirigeants mondiaux et d’acteurs du changement et que je dînais avec eux, j’ai ressenti un sentiment d’être utile en sachant qu’une petite voix de jeune fille de l’île Maurice avait pu atteindre les couloirs des assemblées mondiales. Ce sont également les moments intimes de connexion, d’humanité partagée qui nous ont tous unis et, que ce soit durant les conversations ou dans les débats animés, j’ai trouvé du réconfort dans le fait de savoir que nous ne sommes pas seuls dans cette affaire et que nous avons commencé à orienter nos efforts vers le “net zero” comme le prévoit l’accord de Paris.»

 

La jeune femme se sent honorée d’avoir été partie prenante d’un tel événement. «En tant qu’avocate, j’ai l’habitude de parler au tribunal tous les jours, mais lorsque j’étais là-bas, je sentais le poids des espoirs de ma nation sur mes petites épaules et chaque interaction me rappelait les enjeux, avec la menace existentielle du changement climatique. J’ai quitté Abu Dhabi au milieu des inondations, et alors que j’étais assise à l’aéroport de Dubaï avec mon hamburger, attendant pendant des heures que mon vol retardé pour l’île Maurice nous laisse embarquer, j’ai ressenti un sentiment renouvelé de détermination pour avoir été témoin de la puissance de l’action collective. J’ai trouvé de l’espoir, mais surtout de l’espoir dans ma propre voix. Ici, à Maurice, les gens considèrent les avocats comme des personnes traditionnelles et les rangent dans des cases, mais j’ai décidé de m’aventurer dans le domaine du changement climatique, en particulier à l’intersection du droit et des questions liées au changement climatique, et de briser le stéréotype classique de l’avocat. C’est difficile, mais je reste motivée à construire mon propre parcours juridique...» Paroles d’une jeune femme déterminée à se battre jusqu’au bout de la cause environnementale.