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Shweta Dowlot Maulayah : au service des autres

«Mes enfants et ma famille, ma mère, mon père, ma belle-mère et ma famille Maucare sont mes sources d’inspiration», nous confie Shweta Dowlot Maulayah, en nous parlant de sa famille et en nous présentant son équipe et sa compagnie.

Dans sa voix, de la conviction. Mais aussi de la sérénité. Car Sweta Dowlot Maulayah sait qu’elle est à la bonne place et qu’elle fait ce qu’elle fait avec amour et dévotion. Son CV parle de lui-même : «Professionnelle motivée, concentrée et talentueuse, disposant d'une vaste connaissance des ressources dans le secteur des soins à domicile et résidentiels auprès de personnes âgées souffrant de problèmes de santé physique et mentale, et de démence. Diplômée en informatique, personne créative et enthousiaste, énergique, motivée, flexible et sûre d'elle. Extravertie, elle possède des compétences solides et efficaces en matière d'organisation et de communication et aime aider les entreprises en phase de démarrage et les développer.» Voilà pour une petite présentation. Pour le reste, la femme d'affaires nous invite à découvrir Maucare Services où elle assure comme Managing Director et avec laquelle – avec l'aide de toute une équipe – elle trace son petit bonhomme de chemin en Angleterre… 

Qui suis-je ? «J’ai 39 ans. Je vis en Angleterre où j’ai débarqué en 2006 pour poursuivre des études en Networking après avoir complété mon degré en Software Engineering à Maurice. Je suis originaire de Quatre-Bornes où j’ai grandi avec ma famille. Je suis mariée à Devin et nous avons deux enfants : Arianna, 11 ans, et Aaron, 6 ans. À la fin de mes études à Maurice, j’avais le choix d’y travailler ou de poursuivre d’autres études. La filière Networking m’intéressait beaucoup et je voulais devenir une professionnelle dans ce secteur. J’ai vu qu’il y avait ce cours et en même temps, mon copain de l’époque, qui est aujourd’hui mon époux, a eu l’opportunité de faire un Master en Intelligence artificielle en Angleterre. J’ai donc également décidé d’aller y étudier. J’ai débarqué en Angleterre le 6 octobre 2006. C’était très difficile pour moi, surtout de laisser mes parents et ma petite soeur à Maurice.»

 

Mes premiers pas en Angleterre : «À mes début en Angleterre, j'étudiais donc le Networking et comme je ne voulais pas que mes parents m’envoient de l’argent, j’ai commencé à chercher du boulot dès la première semaine. J’étais inquiète, car je me demandais si j’allais pouvoir avancer sans finances. Mon père m’avait donné 700 livres sterling et ça n’allait pas durer éternellement. Les tickets de train, par exemple, étaient très chers. J’ai commencé à travailler à Woolworth mais je devais également me trouver un autre job. Je suis alors tombée sur un poste de Personal Carer. À l’époque, je vivais chez un oncle qui était un Foster Carer et je l’aidais avec ses résidents. Je ne me voyais absolument pas évoluer dans ce domaine mais à ce moment-là, je n’avais pas d’autres options. J’ai été à l’interview et j’ai rencontré un gentleman qui s’appelait Ray et était paraplégique. Il ne pouvait bouger que son cou. Il était dans un fauteuil roulant spécial et avait des besoins très spéciaux. Il fallait, par exemple, le sortir du lit pour le mettre dans son fauteuil et vice-versa. Je me rappelle qu’à un moment, je me suis dit que je n’allais pas pouvoir faire cela. Mais je n’avais pas d’autres options et j’ai accepté ce travail...»

 

Ray, ma belle rencontre : «Durant mes premiers jours comme Personal Carer, j’ai rencontré un Carer qui m’a expliqué les tâches que je devais accomplir. J’avais peur car le patient ne pouvait pas, par exemple, tousser ou même éternuer. Je me répétais : oh my god, I can’t do this, I can’t do this job ! Puis, je suis rentrée chez moi. Je me suis posée, j’ai réfléchi et je me souviens m’être dit : je dois essayer. Le jour suivant, je me suis retrouvée seule avec Ray. Et je ne remercierais jamais assez ce monsieur pour ce qu’il a fait pour moi. Il est devenu très vite comme une figure paternelle pour moi. Les jours suivant mes débuts chez lui, il a tout fait pour me mettre à l’aise. De par son état, il fallait vraiment tout faire pour lui. Mais, il a fait son maximum pour me rendre la tâche facile. Le matin, j’allais en cours et le soir, je m’occupais de Ray. Au fil du temps, j’ai tissé un lien fort avec lui. Avant son accident, il était chef et il aimait, bien évidemment, cuisiner. Très vite, je suis devenue ses mains. Il m’a appris à cuisiner pour lui. Il me guidait. Tous les soirs, on faisait des dîners incroyables. J’ai travaillé avec lui pendant un an et demi. That’s how I fell in love with the carer industry. Il est devenu comme un ami pour moi. Il m’a appris comment m’exprimer et comment me socialiser. On avait une belle relation...»

 

La suite de mon parcours : «Devin et moi n’habitions pas la même région. On ne se voyait donc pas très souvent. Il habitait avec un oncle qui avait un Care Home et qui m’a offert l’opportunité de le rejoindre en me proposant un emploi comme Carer. C’était en 2007 et il y avait alors une grande récession en Angleterre. Après mes cours de Networking, j’ai cherché de l’emploi partout. I was knocking at every single door et je ne trouvais aucun poste. Devin avait, heureusement, pu trouver un emploi de son côté. C’est alors que j’ai décidé de faire du métier de Personal Carer my everyday job. Je n’ai cessé de me perfectionner dans le domaine. L’oncle de Devin m’a alors offert le poste de Deputy Manager. J’ai saisi cette opportunité. J’ai occupé ce poste pendant huit ans. Entre-temps, je m’étais mariée, j’avais eu ma fille et je rêvais de quelque chose de différent. Je me suis alors tournée vers quelque chose de nouveau pour moi : le Home Care Industry. J’ai commencé à postuler, j’ai été à une première interview et j’ai eu le poste de Registered Manager. J’étais très emballée par cette nouvelle mission. Cela faisait six mois que je travaillais pour la compagnie quand la directrice a eu un mental breakdown. Elle disait qu’elle n’avait plus de finances et m’a annoncé qu’elle fermait la compagnie. C’était vraiment une terrible épreuve pour moi car je pensais que j’allais faire carrière là-bas. J’ai dû rebondir. Je ne suis pas du genre à baisser les bras. Je suis repassée par l’étape des interviews. Il y a eu des choses positives et d’autres négatives. J’ai également opéré comme Operations Manager dans une compagnie ; j’y ai même exercé comme partenaire. C’était un beau challenge car je travaillais pour le développement de la compagnie et j’ai œuvré pour la création d’autres entreprises...»

 

Une aventure nommée Maucare Services : «Je suis aujourd’hui propriétaire et Managing Director de Maucare Services. C’est comme mon bébé. Il y le nom Maucare, comme un clin d’oeil à ma langue natale. It’s as if i’m saying “I care” in my native language. La compagnie a pour objectif de fournir aux clients des services de soins de haute qualité, de manière sûre, réactive, efficace et bien gérée, à leur domicile. Notre devise est “Pour vous, avec vous”, et nous fournissons un service de soins à domicile qui favorise l’indépendance des personnes âgées, handicapées ou confinées chez elles à travers une assistance dans leurs activités quotidiennes, ce qui leur permet de rester dans le confort de leur maison et de leur environnement. Et je peux aussi compter sur une belle équipe. J’adore mon boulot et ma passion, c’est aujourd’hui mon emploi. Ce qui me fait avancer, c’est le soutien de mon mari, qui m’a poussée à suivre mon cœur. Mon époux est ma force, mon roc. C’est lui qui me soutient dans toutes mes idées et mes projets. Mes enfants et ma famille, ma mère, mon père, ma belle-mère et ma famille Maucare sont aussi mes sources d’inspiration. Ma famille à Maurice, même si elle est loin de nous, a semé en nous les graines de la réussite...»