• Parité en politique : des voix pour inspirer le changement
  • Milys.créations : quand Emily transforme vos idées en souvenirs inoubliables
  • Il s’était introduit chez une dame âgée en pleine nuit : un voleur maîtrisé par des habitants à Camp-Levieux
  • Étoile d’Espérance : 26 ans d’engagement, de combat et d’espoir
  • Arrêté après l’agression d’un taximan : Iscoty Cledy Malbrook avoue cinq autres cas de vol
  • Golf : un tournoi caritatif au MGC
  • Le groupe PLL : il était une fois un tube nommé… «Maya L’Abeille»
  • Nilesh Mangrabala, 16 ans, septième victime de l’incendie du kanwar à Arsenal - Un rescapé : «Se enn insidan ki pou toultan grave dan nou leker»
  • Hippisme – Ouverture de la grande piste : les Sewdyal font bonne impression
  • Sept kendokas en formation à la Réunion

Aqiil Gopee : «Insectarium» et autres projets…

«Mon roman poursuivra l’univers d’Insectarium, avec différents personnages. Il racontera l’histoire d’un jeune homme qui rentre à Maurice après des années passées à l’étranger», confie le jeune homme, passionné d’archéologie et de plongée sous-marine, en parlant de son prochain projet.

«Je suis un Mauricien qui s’adonne à une trinité de passions : l’écriture, l’archéologie et la plongée sous-marine…» Zoom sur Aqiil Gopee qui a remporté le 1er prix de la 38e édition du Prix du jeune écrivain (PJE)...

«Le premier prix de la 38e édition du Prix du jeune écrivain (PJE) a été attribué à Aqiil Gopee, 25 ans, originaire de l’île Maurice, pour sa nouvelle, Insectarium...» C'est ainsi que le site ladepeche.fr parle de notre compatriote qui repart avec un prix de ce concours pour la troisième fois. Dans une mini biographie, La Dépêche du Midi présente Aqiil Gopee, parrainé par Karim Kattan, comme étant «titulaire d’une maîtrise en religion comparée de Harvard et ayant également étudié l’archéologie. Il vit aux États-Unis. Déjà lauréat du PJE, il travaille à l’écriture d’un premier roman et une traduction littéraire du Coran. Parmi ses écrivains favoris figurent Ananda Devi, Marguerite Yourcenar, Jean-Baptiste Del Amo, Arundhati Roy, S. A. Chakraborty».

 

Et pour la dernière édition du PJE – qui récompense chaque année une oeuvre d'imagination inédite, en prose, de 5 à 25 pages, de jeunes auteurs de 15 à 26 ans, de nationalité française et francophone, qui n'a jamais été publiée –, Aqiil Gopee a, à nouveau, fait rayonner l'île Maurice. Ce dernier est ravi, évidemment ! «Le Prix du jeune écrivain récompense normalement une douzaine de nouvelles sélectionnées parmi un millier de soumissions par des jeunes écrivains à travers le monde francophone. Les nouvelles sélectionnées sont publiées par la maison Buchet-Chastel et un palmarès est établi entre elles pour déterminer le premier, deuxième et troisième prix, etc. En 2014, ma nouvelle Loup et Rouge avait remporté le 3e prix, et en 2016, ma nouvelle La porte en fer était parmi la douzaine de nouvelles publiées. J’étais donc lauréat ces deux fois mais je reçois cette année le 1er prix avec Insectarium qui est pour moi une belle et émouvante consécration. Ce sera la dernière fois parce que les 1er prix ne peuvent re-participer au concours et j’ai 26 ans cette année et je serai donc déjà trop vieux pour être “jeune écrivain” !» nous confie le jeune homme.

 

Il se présente davantage pour ceux qui ne le connaissent pas encore : «Je suis un Mauricien qui s’adonne à une trinité de passions : l’écriture, l’archéologie et la plongée sous-marine. J’ai quitté Maurice pour les États-Unis en 2016 afin de poursuivre une licence au Amherst College, une petite mais importante université d’arts libéraux dans le Massachusetts, où j’ai étudié la religion, la littérature, l’histoire et l’anthropologie. J’ai ensuite entamé une maîtrise en religion comparée à Harvard, où j’ai aussi découvert ma passion pour l’archéologie. J’ai depuis participé à des fouilles à Oman, en Palestine, à Maurice et en Bosnie-Herzégovine, et je compte poursuivre un doctorat en archéologie plus tard cette année, toujours aux États-Unis.»

 

Voilà pour les présentations. Pour le reste, on comprend tout de suite qu'il est beaucoup question d'amour et de passion pour... l'écriture. «J’ai commencé à écrire vers l’âge de 13 ans et je me suis fait remarquer par Ananda Devi et les autres membres du jury du Prix du livre d’Or, organisé en 2011 par la municipalité de Quatre-Bornes, pour un manuscrit. Ananda Devi m’a encouragé à poursuivre mon chemin d’écriture et j’ai rejoint en même temps l’atelier d’écriture de Barlen Pyamootoo. Sous leur aile, mon travail d’écriture s’est fait plus rigoureux et Barlen a publié, en 2013, mon recueil de nouvelles, Fantômes, et un recueil de poésie, Orgasmes. En 2014, je suis devenu lauréat du Prix du jeune écrivain pour Loup et Rouge, et ainsi de suite», poursuit Aqiil.

 

Un roman

 

Et cette année, c’est Insectarium qui a fait sensation. «C'est ma première nouvelle qui se déroule à Maurice. Elle raconte les funérailles d’un jeune par les hommes de sa famille dans un cimetière musulman (qabarastan). Un étranger arrive sur les lieux pour assister aux funérailles et la nouvelle dépeint la relation qui s’était tissée entre eux au fil des années, ponctuée des paysages mauriciens et de leurs parfums, textures et vies cachées», raconte le jeune écrivain qui travaille actuellement sur son premier roman : «Le livre poursuivra l’univers d’Insectarium, avec différents personnages. Il racontera l’histoire d’un jeune homme qui rentre à Maurice après des années passées à l’étranger. Parcourant les paysages mauriciens de son enfance, il en raconte la violence, tout en sondant le palimpseste colonial qu’est l’île.»

 

Au moment où nous l’avions sollicité pour notre interview, Aqiil Gopee s'apprêtait à prendre l'avion pour aller vivre de nouvelles aventures. Il a été admis à la fois à l'université d'Harvard et à celle de Chicago, et entre les deux, son coeur balance. «C’est un choix très difficile ; j’ai jusqu’à mi-avril pour me décider. Le choix que j’ai à faire n’est pas seulement entre deux universités mais entre deux disciplines. J’ai été admis au département d’anthropologie, avec une concentration en archéologie, à l’université de Chicago, et au département de religion à Harvard. Les deux me fascinent et je trouverai, quoi qu’il en soit, un moyen d’aboutir à une interdisciplinarité académique qui mêlerait religion, archéologie et littérature, entre autres», explique-t-il, en revenant sur son intérêt pour l’archéologie. «Je me suis découvert une passion pour l’archéologie vers la fin de ma maîtrise en religion comparée à Harvard. Par curiosité, je me suis inscrit à une école de terrain à Oman où j’ai entrepris des fouilles dans un village de pêcheurs préhistorique. Ensuite, avec Harvard, c’était dans une ferme de l’ère biblique en Palestine, et avec une équipe de Stanford, c’était des tombes perdues au large de Maurice, semées sur l’île Plate, jadis utilisée comme port de quarantaine, ainsi que dans une église médiévale en Bosnie-Herzégovine. Je trouve enrichissant le travail manuel de la fouille, qui complémente et amène une expérience différente de la recherche intellectuelle.»

 

Et comment imagine-t-il sa vie dans 10 ans, lui qui a plusieurs cordes à son arc ? «Idéalement, dans 10 ans, j’aurai terminé mon doctorat et j'entamerai ma carrière académique avec un poste de chercheur et/ou de professeur dans une université américaine (car c’est un système qui me parle bien plus que ceux d’Europe ou d’ailleurs). J’aurai, je l’espère, publié ce premier roman et j’en aurai commencé d’autres», dit celui qui a vécu la semaine de la remise des Prix du jeune écrivain à Muret, près de Toulouse. Avant de mettre le cap sur Édimbourg pour «passer une semaine chez un ami» et de se rendre ensuite à Chicago «pour visiter l’Université de Chicago qui m’a invité à venir rencontrer sa faculté d’anthropologie et à me familiariser au campus». Cela, en vue de vivre de nouvelles expériences...