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Anael Léopold : le vent en poupe

«Quand je suis en action, c’est comme si je suis en train de me battre avec la nature. On doit lutter contre le vent tout en glissant sur l’eau et on vole également. C’est vraiment un face-à-face avec la nature», nous dit Anael Léopold  en nous parlant de kitesurf.

Il hume le vent et se lance... Il est toujours comme ça quand il est face à la mer. Anael Léopold, qui se prépare pour participer à la grande traversée de Maurice à La Réunion en kitesurf en août prochain, espère voir plus de jeunes pratiquer le sport de glisse dans lequel il a fait ses armes. Il nous raconte ce que cette discipline sportive représente pour lui...

Aux clapotis des vagues, ajoutez la présence de quelques rayons de soleil qui caressent la peau. Le tout sur une côte battue par les vents. Pour le reste, faites place à celui qui est de plus en plus considéré comme la star des plages : le kitesurf. Un sport de glisse à la mode, qui permet de naviguer sur l’eau avec une planche tout en étant tracté par une voile et de faire des sauts et autres acrobaties tantôt spectaculaires, tantôt à couper le souffle, tout en s'offrant une sensation de liberté, porté par le vent.

 

Ce n’est pas Anael Léopold qui risque de dire le contraire. Car nous parlons là de son terrain de jeu. Là où il apprivoise les vagues pour vivre à chaque fois des aventures exceptionnelles et des sensations fortes entre ciel et mer. Le champion de kitesurf de Rodrigues, connu comme Lolotte Kite et âgé de 29 ans, se prépare actuellement pour participer, en août prochain, à la grande traversée de Maurice à La Réunion en... kitesurf. 

 

De la conviction dans la voix, Anael connaît bien son dossier. Et avec ses années d’expérience, c’est aujourd’hui un professionnel qui ne rate pas une occasion de profiter des vents puissants pour se lancer à l’assaut de la mer et surfer les vagues pour réaliser, à la force de ses cuisses et de son mental, des figures les unes plus impressionnantes que les autres. «Je suis bien évidemment motivé par ce défi qui se présente à moi. La traversée va se faire de Maurice à La Réunion. On va démarrer au Morne et atterrir à Sainte-Rose. Nous sommes trois et pour le moment, je suis le seul représentant de Maurice. Il y a aussi un Français qui habite à La Réunion et pratique le windfoil et un Suisse qui va faire la traversée sur sa planche à voile. Moi, je serai de la partie en kitesurf. Le record pour la traversée est de 7h30. Je suis motivé à fond. Pour le moment, on attend le feu vert de la fédération de l’île de La Réunion et aussi de l’organisme responsable à Maurice. Ça fait déjà quatre ans que je travaille sur ce projet. Physiquement et mentalement, je suis fin prêt», nous dit-il, sûr de lui.

 

Voilà quelques années depuis qu’il roule sa bosse... dans ce domaine pour lequel il a eu un véritable coup de coeur il y a plusieurs années : «J’ai commencé en 2000. Ça fait donc 23 ans que je surfe les vagues. Entre-temps, il y a eu des petits moments de pause, le temps de mes études. Et pour l’aspect professionnel, avec les compétitions et tout, ça fait 10 ans que je suis dans le circuit», nous dit-il en revenant sur ses débuts : «Mon père est mauricien et ma mère est rodriguaise. C’est quand je suis allé en vacances chez ma grand-mère à Rodrigues, quand j’étais encore tout jeune, que j’ai découvert le spot à Mourouk. Je me suis senti comme attiré. À l’époque, il y avait beaucoup plus de monde qui pratiquaient la planche à voile. J’ai donc commencé par la planche à voile comme sport de glisse, parce que j’aime beaucoup la mer. Par la suite, il y a eu un Brésilien qui est venu avec son kite. Puis, quelques personnes ont commencé à en pratiquer, comme Jérôme Branellec. J’ai été tenté de tester ce sport moi aussi. J’ai donc pris un kite et je me suis senti bien. Je me sentais en phase avec les différents éléments : les vagues, le vent, la mer, le soleil. Tout cela m’a donné envie de m’investir dans cette discipline. Je me suis donné à fond et j’ai progressé. Pour moi, Mourouk est l’un des meilleurs spots pour le kitesurfing dans l’océan Indien, pour ne pas dire dans le monde.»

 

La nature

 

Pour Anael Léopold, le kitesurf est aussi un sport complet : «C’est une discipline sportive qui allie le vent, la mer et la voile. Je suis champion de Rodrigues, de Madagascar, des Seychelles, de Maurice et  de La Réunion. Je suis, en ce moment, champion d’Afrique par rapport aux tournois auxquels j’ai participé. J’ai fait des compétitions sur toutes les îles de la région Afrique. Pour moi, quand je suis en action, c’est comme si je suis en train de me battre avec la nature. On doit lutter contre le vent tout en glissant sur l’eau et on vole également. C’est vraiment un face-à-face avec la nature.»

 

Membre de la Rodrigues Kitesurfing Association, qui organise le Festival international de kitesurf de Rodrigues, du 26 au 30 juillet à Anse Mourouk, il attend aussi avec impatience ce rendez-vous qui est, dit-il, à ne pas rater. Pour le kitesurfeur, cet événement est une parenthèse pleine de promesses qui permet de pratiquer le kitesurf dans un climat de détente, avec des performance et des acrobaties, le tout dans une ambiance festive, agrémentée par le ballet animé des voiles aux couleurs chatoyantes.

 

«Cet événement est important. Je trouve que c’est un très bon moyen de promouvoir la pratique du kitesurf à Rodrigues et pour vendre la destination comme haut-lieu pour la pratique de ce sport de glisse. L’objectif est de faire rayonner ce petit caillou qu’est l’île Rodrigues dans le monde. J’ai envie que beaucoup plus de monde connaisse l’île et je souhaite aussi sensibiliser les jeunes à la pratique de ce sport qui peut se faire dans de bonnes conditions dans notre beau pays», poursuit-t-il, tout en soulignant à quel point il croit en l’avenir de cette discipline : «On est entouré de mer et je suis sûr que si on donne aux jeunes le bon encadrement, on pourra voir éclore des champions à l’échelle internationale. Je suis quasi sûr qu’on peut y arriver si on nous en donne les moyens. Si je prends mon cas personnel, j’ai dû, pendant un long moment, compter sur moi-même, sur ma volonté et sur mes moyens pour faire mon apprentissage. Par exemple, je me documentais sur YouTube, entre autres. Je n’avais pas d’entraîneur et j’étais encore moins affilié à une fédération. Je me suis entraîné tout seul et j’ai pu progresser tout seul, jusqu’en 2019 quand j’ai rejoint des fédérations à Maurice. Avec plus d’encadrement, on pourra aller plus loin. Si nos jeunes bénéficient d’un encadrement comme c’est le cas pour ceux qui pratiquent le foot ou le basket, c’est sûr qu’on peut découvrir des potentiels.»

 

Homme aux multiples facettes, celui que beaucoup appellent Lolotte Kite travaille en ce moment à ajouter d’autres cordes à son arc. «Je veux donner la chance aux jeunes de découvrir et de pratiquer le kitesurf. Je suis en train de passer un diplôme pour devenir coach sportif. Je veux me mettre au service de tous ceux qui veulent apprendre à pratique le kitesurf. Mais tout seul, je ne pourrai pas y arriver. Pour moi, Maurice et Rodrigues ont les moyens d’aller loin dans ce domaine. Sans nous flatter, actuellement dans l’océan Indien, nous, Maurice-Rodrigues, sommes les plus forts en kite», conclut le kitesurfeur qui a le vent en poupe...