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Yannick Macoa : «Le foot m’a sauvé et comblé»

Le capitaine respire le bonheur avec sa femme Quincy et sa petite Kiara.

La Cure Sylvester SC a remporté l’Omnicane Republic Cup pour sa toute première participation à une finale et sa première saison chez l’élite. Le gardien de but, en bon capitaine, a su mener son équipe à bon port, tout comme sa vie.

 Sa vie n’a pas été un long fleuve tranquille jusqu’à ce qu’il trouve son bonheur dans le football. Le gardien de but de La Cure Sylvester, Yannick Macoa, a connu une enfance difficile, la pauvreté. Il est devenu, aujourd’hui, à force de persévérance, un des footballeurs les plus en vue sur le plan local. D’ailleurs, il a été un des artisans de la victoire historique de La Cure Sylvester SC, dimanche dernier, dans la finale de l’Omnicane Republic Cup 2015 face à Pamplemousses.

 

« C’est une victoire d’équipe avant tout et je suis heureux d’en faire partie. Ce trophée est pour les joueurs, les dirigeants, les supporteurs et tous ceux qui nous aident et nous soutiennent. Cela va augmenter notre capitale de confiance pour la suite de la saison », nous dit Yannick Macoa, qui nous a reçu dans sa bâtisse à Pointe aux Sables.

 

C’est lui qui a converti le penalty gagnant lors de la fatidique épreuve des tirs au but lors de ce match. Un exercice dans lequel il excelle. Sa  carrière de footballeur a  commencé lorsqu’il avait 6 ans avec l’école de foot de Cassis comme… attaquant. Il avait 12 ans lorsque,  appelé pour dépanner, il enfila les gants pour être dans les buts.

 

Il a vécu sous un pont

 

« Je me rappelle d’une anecdote au sujet de la sélection de jeunes de  Port-Louis. Feu Mamade Elahee était étonné de me voir comme attaquant et me demanda si c’était bien moi qui avais été gardien de but quelques jours de cela. Il me disait que j’étais bien meilleur comme keeper qu’attaquant et je savais ce que je devais faire pour être dans la sélection. La suite vous la connaissez», nous raconte Yannick Macoa. Le jeune Portlouisien gravit vite les échelons pour porter les couleurs du Baby Club M dans diverses catégories jusqu’à la sélection senior.

 

Mais parallèlement à sa vie de footballeur, il nous raconte qu’il a connu la misère jusqu’à vivre sous un pont.   Après avoir fréquenté l’école primaire Renganaden Seeneevassen, le jeune homme a dû arrêter ses études pour travailler comme « enflé camion » à 12 ans.

 

« J’ai connu une enfance très difficile et vécu dans la pauvreté. Ti p bisin travay gramatin pu manz aswar. J’ai aussi habité pendant deux ans sous le pont de Canal Dayot. J’aurais pu basculer dans la délinquance, et j’en connais certains qui sont tombés dans des fléaux alors qu’ils étaient bourrés de talent », relate ce père de famille avec beaucoup d’émotion. Une étape de la vie qui a sans doute forgé le caractère et le tempérament de gagneur de Yannick Macoa.

 

Marié à Quincy depuis trois ans et papa de la petite Kiara, Yannick Macoa estime que le football l’a sauvé pour lui permettre de vivre une vie plus décente. Il est reconnaissant envers son frère aîné, Danilo, qu’il l’a encouragé à rejoindre une école de foot.

 

«Désormais, j’ai une maison, une épouse, une famille grâce au football. D’ailleurs, Quincy venait souvent aux stades, et c’est là que j’ai fait sa connaissance. Elle est ensuite devenue ma femme », confie-t-il. « Yannick est un fonceur. Quand il décide d’entreprendre quelque chose, il fera tout pour l’accomplir. Il ne vit que pour le football. C’est sa vie et sa réussite », ajoute Quincy au sujet de son homme- araignée.

 

A 30 ans, Yannick Macoa aspire à représenter notre île aux prochains Jeux des îles de l’océan Indien. Un maillot national qu’il n’a plus porté depuis 2010 au lendemain d’une douloureuse défaite contre le Sénégal (0-7). « C’est toujours un honneur de pouvoir défendre les couleurs de son pays dans une compétition internationale », dit le gardien de La Cure Sylvester SC, qui a successivement porté les couleurs du PAS Mates, ASPL 2000, Curepipe Starlight SC et du club suisse La Tour-La Pâquier entre autres.

 

Avant de rêver de chanter le Motherland sur un terrain de foot réunionnais, ce fan de Manchester United veut aider La Cure Sylvester SC à se maintenir chez l’élite. Actuellement, le club portlouisien entraîné par l’ancien coéquipier de Yannick Macoa, Danilo Perticot, se situe dans la zone des relégables « mais on va lutter car on dispose des chances pour sauver notre place ».

 

Employé chez la compagnie Pad CO, Yannick Macoa est redevable envers tous ceux qui  l’ont soutenu et le soutiennent encore dans sa carrière. « J’ai une pensée spéciale pour mon ancien patron, Mons Clifford et la famille Hao Tynn Vonn ». Il lance un appel aux jeunes de se consacrer à fond au football professionnel. « C’est une occasion pour eux d'en faire un métier au lieu de tomber dans des fléaux sociaux ».