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Tir à l’arc : les archers en mode «restart»

Stephan Klein profite de ce temps d’arrêt pour peaufiner sa nouvelle approche de la discipline en s’exerçant au maximum.

Rester à la maison est devenu chose courante avec le confinement et pour des sportifs super actifs, c’est un changement majeur dans leur quotidien. Les sites d’entraînements et de compétitions étant fermés en cette période de couvre-feu, désormais, tout se fait à la maison, et c’est également le cas pour les archers mauriciens. 

Habitués aux stands de tir, ces derniers doivent improviser afin de pouvoir shooter quelques flèches. Mais à la maison, tous n’ont pas un grand espace comme au club. C’est là que la créativité de ces Robin des Bois des temps modernes fait des merveilles. Plusieurs ont réussi à trouver un coin où ils peuvent s’adonner à la pratique de leur discipline en toute sécurité et sans danger pour les gens autour.

 

Le maintien de la forme reste la priorité de ces fanas de l’arc et de la flèche, et pour rester au top niveau, il n’y a rien de mieux que la pratique. D’ailleurs, le proverbe practice makes perfect s’adapte parfaitement au sport où les athlètes perfectionnent constamment leurs techniques de tir.

 

Les archers locaux suivent la tendance. Stephan Klein, qui a plusieurs fois brillé dans des compétitions à Maurice et en Afrique, profite pleinement de ce temps d’arrêt pour s’améliorer. Après une formation dans le Centre d’entraînement de la World Archery en Suisse (la fédération internationale de tir à l’arc) et une saison 2019 perturbée par des soucis de santé, le sociétaire du Curepipe Starlight travaille sur son retour au premier plan.

 

Le spécialiste en arc classique a aménagé une aire de tir aux abords de sa piscine, à Albion. D’un côté du bassin se tiennent l’archer et son arc, et de l’autre la cible qui se trouve à 25 m. La distance est un peu courte pour celui qui a pour habitude d’envoyer des projectiles faits de carbone et de métal sur 70 m et 90 m mais cela suffit amplement pour exécuter sa nouvelle approche de la discipline.

 

«J’ai envie de revenir encore plus fort et je me tiens prêt pour la reprise. Je profite de cette occasion pour me préparer et mettre au point les nouvelles techniques que j’ai apprises. En temps normal, je m’entraîne deux heures pendant six jours mais maintenant, j’ai plus de temps libre, donc j’en profite au maximum», commente Stephan Klein.

 

Celui qui fait partie de l’élite nationale a soif de compétition. Il souhaite également se tester face aux autres compétiteurs. «Avec la suspension des compétitions, il faut trouver le moyen de se motiver et de rester focalisé sur ses objectifs. J’ai envie que les compétitions reprennent afin de me faire une idée du travail qui a été fait», souligne celui qui vise une participation à la Coupe du monde de Berlin. 

 

Situation différente pour Dominique Koo. Employé dans la grande distribution, le spécialiste de l’arc à poulies n’a pas vu son emploi du temps être perturbé par le confinement. Bien sûr, il ne peut pas se rendre au club de Rose-Hill pour s’exercer sur 50 m mais celui qui domine la catégorie masculine est pleinement focalisé sur son entraînement.

 

«Il n’y a pas trop de changement, sauf  le fait de ne pas pouvoir tirer sur 50 m. Donc, je continue à me former, comme en temps normal, à la maison, avec une session tous les matins sur 12 m, avant de me rendre au bureau. J’aurais préféré avoir un 50 m mais ce n’est pas possible en ce moment. Cependant, je profite pour travailler la forme, le conditionnement physique et en même temps peaufiner les technique de tir», déclare Dominique Koo.

 

Résidant à Coromandel, le pensionnaire de l’Association de Tir à l’Arc de Rose-Hill exploite pleinement ce temps d’arrêt pour récupérer et soigner de vieilles blessures. «Je me remets également en question et j’essaie  de nouvelles approches afin de m’améliorer encore plus. Dans ce sport, on ne finit jamais de se perfectionner, il y a toujours un petit plus à aller chercher», remarque le Rosehilien.

 

Comme tous les compétiteurs, Dominique Koo a hâte de disputer des tournois, ce contact avec d’autres athlètes lui permet de se jauger face à la concurrence. «Notre plus grand rival en compétition est nous-mêmes, pas les autres archers. Les erreurs, le stress, le manque de concentration viennent plus de nous que de nos adversaires. La compétition sert plus à évaluer notre faiblesse et nous pousse à travailler encore plus afin de nous améliorer», atteste Dominique Koo.

 

La reprise des compétitions promet de beaux duels sur le stand de tir de la Fédération mauricienne de Tir à l’Arc (FMTA) au stade de Bambous.

 

Les jeunes aussi se préparent

 

Il n’y a pas que les grands qui s’entraînent en cette période de confinement. Les jeunes aussi sont de la partie, à l’image de Noah Hao Thyn Voon (photo). Le sportif du Padco Archery Club se tient prêt dans le cadre d’un redémarrage des activités de la Fédération mauricienne de Tir à l’Arc, même si, pour les moins de 18 ans, ce sera un peu plus tard dans l’année. L’archer de 14 ans a accès à un espace ouvert pour s’entraîner sur sa distance de prédilection, le 50 m. C’est celui du Goulet à Baie-du-Tombeau. «J’ai accès à un terrain où je peux tirer en toute quiétude. Je sais que les autres archers n’ont pas la chance de disposer d’un grand espace, et qu’ils se débrouillent avec un emplacement plus petit pour pratiquer mais le plus important est de pouvoir rester actif et de travailler ses techniques», avance Noah Hao Thyn Voon.

 

L’étudiant en Form III est en nette progression ces dernières années. Même s’il est encore minime, le jeune archer se rapproche lentement mais sûrement, de la distance des élites (70 m et 90 m). Mais soucieux de vouloir bien faire, le sportif ne veut pas brûler les étapes. Il les franchit une à une et pour le moment, la priorité est de se perfectionner sur chaque distance avant de passer à la suivante.

 

«Les compétitions me manquent. C’est plus instructif de se mesurer à d’autres compétiteurs. De cette manière, on sait si on progresse ou pas. Pour le moment, il n’y a pas de compétition à cause de la Covid-19, et ça a chamboulé nos plans pour la saison mais j’espère bien que cela va recommencer au plus vite car je veux progresser afin de pouvoir participer à des compétitions internationales par la suite», indique l’adolescent.

 

Issu d’une famille d’athlètes, il a le sport dans le sang. D’ailleurs, il se donne à fond les après-midi, au rythme de cinq sessions par semaine, afin de maîtriser au mieux le maniement de l’arc et de la flèche. Il fera certainement des étincelles lorsque les jeunes retrouveront la compétition.