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Hippisme – Dr Vicky Ruhee : «Nous disposons déjà d’un bon lot de chevaux pour la reprise»

Sevrés de courses hippiques depuis décembre 2019, les différents stakeholders de l’industrie sont tous unanimes à réclamer au plus vite le retour aux affaires du divertissement préféré des Mauriciens. Mais qu’en est-il de l’état de forme des chevaux, les acteurs indispensables du Champ de Mars? Le Dr Vicky Ruhee, fondateur de Vetocare Clinic, nous aide à y voir plus clair. 

D’abord, il serait bon de souligner l’importance de l’aspect nutritionnel dans l’entraînement des chevaux de courses. Propre aux humains, le fameux dicton «You are what you eat» peut tout aussi bien s’appliquer à nos amis de la race équine. «Il faut savoir qu’un cheval mange selon son mode de vie. Par exemple, les besoins nutritionnels d’un coursier ne sont pas les mêmes durant la saison hippique comparativement à la période où il est au repos. Il lui faut moins d’apports en protéines et en énergie. Un réajustement dans son alimentation devient ainsi nécessaire en se tournant vers ce qu’on appelle du cool feed», nous explique le Dr Ruhee.

 

Or, un tel changement dans le régime alimentaire ne se fait pas du jour au lendemain, une approche «équilibrée» et «ordonnée» devant être privilégiée, selon notre interlocuteur. La transition vers le «cool feed» se fait ainsi sur une dizaine de jours, et ce afin de prévenir notamment tout risque de coliques, des douleurs abdominales qui peuvent s’avérées fatales. «Dépendant du climat, les coliques peuvent se manifester plus régulièrement. Durant la période de confinement, j’ai personnellement dû m’occuper d’une dizaine de cas. Et dans la plupart des cas, cela s’avère sans gravité, mais il y a parfois des pertes, comme pour The Last Supper (Merven). C’est très chagrinant pour l’entourage du cheval mais ce sont malheureusement des choses qui arrivent.»

 

Sinon, comme on peut s’y attendre, le niveau de soins requis par les chevaux baisse drastiquement hors-saison, les inflitrations et les prises de vitamines n’étant pratiquées que sur une base ad hoc. Hormis les cas de boiteries ou les rares blessures dans les boxes, les vétérinaires sont de moins en moins sollicités par les écuries sises à la Rue Shakespeare, et ce jusqu’à ce que le travail de base ne reprenne pour la prochaine saison hippique. «Comme le fitness work est de nouveau d’actualité, les chevaux basculent de nouveau sur du racing feed. Mais rien n’est précipité car il faut que ces athlètes se remettent lentement, mais sûrement dans le bain pour éviter toute blessure ou complication musculaire. On ne passe pas du three-quarter pace au full gallop comme ça ! Tout est fait de façon stratégique.»

 

Reste que l’imposition du couvre-feu sanitaire à Maurice résultant de la propagation du Covid-19 à l’échelle mondiale est venue tout bouleverser. «Comme le coup d’envoi de la nouvelle saison était imminente, les chevaux étaient pour la plupart déjà à un stade avancé de leur préparation. Tout était donc à refaire. Il a fallu revoir le régime alimentaire, de même que l’intensité des entraînements. Nous avons dû explorer d’autres alternatives comme travailler encore plus les chevaux à la longe et les faire marcher plus longtemps.» A ce titre, le vétérinaire se réjouit qu’un terrain d’entente a pu être trouvé avec la Gambling Regulatory Authority pour maintenir les entraînements durant la période de confinement, et ce pour préserver la santé des chevaux.

 

Sommes-nous donc prêts pour la reprise ? Même si aucune date n’a été avancée jusqu’ici par les autorités concernées, ils sont nombreux dans le giron à s’attendre au coup d’envoi de la saison 2020 fin-juin. Les nombreuses perturbations dans la préparation des chevaux risquent-elle de venir jouer aux trouble-fêtes ? «Franchement, je ne pense pas. Bien sûr, les douleurs aux boulets, aux genoux et les autres ennuis musculaires seront toujours d’actualité mais les entraîneurs ont fait un bon travail en ce qu’il s’agit de la préparation de leurs coursiers. Et puis, je ne les vois  pas prendre le risque d’aligner un cheval en manque de fitness. De ce que j’ai pu voir jusqu’ici, nous disposons déjà d’un bon lot de chevaux pour la reprise.»

 

Avec le retard accumulé pour le coup d’envoi, il ne fait aucun doute que le calendrier de la saison 2020 sera amputé de plusieurs journées, et ce, même si le MTC obtient la permission d’organiser plusieurs week-ends de compétition. «Dans l’idéal, il serait bien que l’on puisse prolonger la saison au-delà de la première semaine de décembre. Avec un bon planning et l’aide du gouvernement, cela ne pourrait qu’être bénéfique à l’industrie hippique. Aussi, il serait peut-être temps de réfléchir sur le long terme. Tous les chevaux ne sont pas forcément fit au même moment durant l’année. Le fait d’étendre le calendrier sur toute l’année, entrecoupé de deux voire trois breaks permettrait, selon moi, d’offrir plus d’opportunités aux chevaux et à leurs propriétaires.»