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Affaire League Of Legends : l’interminable feuilleton

Disqualifié pour une période de 12 mois lors de la première enquête, Preetam Daby écope finalement d'une amende de Rs 150 000 à l'issue de l'enquête de novo.

Il a tenu en haleine la communauté hippique mauricienne. 23 mois après le prélèvement sanguin positif de League Of Legends, coursier de l’écurie Daby, au Human Recombinant Erythropoietin (EPO), le board des commissaires de l’enquête de novo a sanctionné l’entraîneur d’une amende de Rs 150 000 dans la semaine. 5-Plus dimanche vous propose une petite chronologie des dates à retenir dans cette affaire, où de nouveaux développements sont à prévoir.

14 juin 2018: La présence d’un «unauthorized substance» est décelée dans l’organisme de League Of Legends du yard de Preetam Daby au cours d’un exercice de random testing effectué par le Mauritius Turf Club (MTC) la veille. Par mesure de précaution, l’entraîneur accepte de ne pas soumettre la candidature de son cheval pour la journée programmée le dimanche suivant.

 

20 juin 2018: L’acheminement des échantillons sanguins de League Of Legends vers le Laboratoire des Courses Hippiques (France), programmé pour le 16 juin 2018, ne peut être effectué par DHL pour des raisons d’accréditation. QuantiLAB prend d’autres dispositions après s’être assuré, en présence notamment d’officiers de la Gambling Regulatory Authority (GRA), que les échantillons avaient été bien conservés et les scellés intacts. C’est la firme Aramex qui prend le relais pour l’expédition.

 

28 juin 2018: Le Laboratoire des Courses Hippiques (LCH) confirme la présence du Human Recombinant Erythropoietin (EPO) dans les échantillons de League Of Legends.  

 

2 juillet 2018: Preetam Daby est informé des findings de LCH. L’entraîneur fait valoir son droit à une contre-expertise des prélèvements sanguins de son coursier.

 

5 septembre 2018: Le MTC démarre son enquête après avoir obtenu la confirmation de la présence d’EPO dans l’organisme de League Of Legends par le Hong Kong Jockey Club Laboratory, qui s’est chargé de la contre-expertise. Preetam Daby se fait assister d’un homme de loi, en l’occurrence Me Arassen Kallee. A l’issue de la première séance, le coursier de l’écurie Daby est suspendu pour une période de six mois et prenant effet à partir du 28 juin 2018. Le legal representative de Preetam Daby demande à ce que la session soit ajournée car l’enquête policière relative à cette affaire est toujours en cours.

 

22 novembre 2018: Séance très mouvementée avec d’abord la motion de Me Kallee, qui conteste la présence du stipe Hugues Maigrot sur le board des commissaires en raison d’un probable element of bias. Plusieurs témoins sont auditionnés mais c’est bien le témoignage de Sanraj Damadarsing qui retient l’attention, le Chief Security Officer du MTC, bousculé par Me Kallee, le stipe australien John Zucal  devant même rappeler à l’ordre plus d’une fois l’homme de loi de Preetam Daby en raison de son interrogatoire pour le moins musclé par rapport notamment aux images CCTV manquantes du yard de Preetam Daby pour la période du 9 au 11 juin 2018.

 

27 novembre 2018: Hugues Maigrot se récuse. Il est remplacé par Gaëtan Kishtoo sur le board des commissaires. A l’issue de la séance, Preetam Daby est inculpé sous le règlement 208 A (5) «for being the trainer of LEAGUE OF LEGENDS when that gelding was blood tested in a non raceday test on 14 June 2018 at Port Louis and, upon analysis, was found to contain human recombinant erythropoietin, an illicit substance.» L’entraîneur plaide non-coupable.

 

26 février 2019: Le couperet tombe pour Preetam Daby, qui est disqualifié pour une période de 12 mois. «It is a most serious matter which impacts negatively on racing.  This case holds no special circumstances. The penalty must have a deterrent factor. A clear and strong message must be sent», conclut l’Australien John Zucal, le président du board des Racing Stewards. Preetam Daby fait appel.

 

6 août 2019: Preetam Daby se présente devant le comité d’appel. Pour assurer au mieux sa défense, l’entraîneur retient également les services de Me Gavin Glover SC, qui devient par ailleurs son leading counsel dans cette affaire.

 

14 août 2019: Tout est à refaire dans l’enquête League Of Legends. Ceci après que le board d’appel, présidé par Me Robin Ramburn SC, tranche en faveur de la partie défenderesse par rapport à un vice de procédure relevé par celle-ci durant le déroulement de l’enquête. Le board d’appel ordonne ainsi qu’une enquête de novo soit diligentée par trois nouveaux Racing Stewards (RS).

 

22 novembre 2019: Le MTC émet un communiqué pour annoncer le début de l’enquête de novo, prévu pour le 6 décembre 2020. Le nouveau panel des Racing Stewards est composé de la Stipe sud-africaine Julia Keevy (chairperson), assistée d’Alain Rousset et de Sandiren Poonisamy.

 

10 février 2020: Pas moins de sept témoins sont entendus par les RS. Parmi, Nawaz Rawat, l’ancien chef de la sécurité au MTC. L’audition de l’actuel stable supervisor de l’écurie Hurchund contraste avec le témoignage de Sanraj Damardarsing, son successeur, par rapport à son implication dans cette affaire.

 

15 février 2020:  Sanraj Damadarsing change son fusil d’épaule. Interrogé par Me Glover, le Chief Security Officer du MTC se met rapidement sur la défensive, allant même jusqu’à se contredire. Il lui est conseillé de se faire assister légalement à la prochaine séance.

 

22 février 2020: Sanraj Damadarsing retient les services de l’ex-parlementaire, Me Ravi Rutnah. Plusieurs incohérences sont relevées à la lumière des témoignages de Nawaz Rawat, Sanraj Damadarsing ainsi que celui de Jean-Philippe Chintamonee, le responsable de la Camera Room du MTC. Ce dernier soutient même qu’il aurait été victime d’intimidation de la part du Chief Security Officer.

 

2 mars 2020: Le board des RS décide que les propos que Sanraj Damadarsing avait tenus lors de la première enquête ne seront pas considérés lors de l’enquête de novo. Au cours de cette séance, Me Glover réitère le fait que la partie défenderesse est lésée dans la mesure où les images CCTV du 9 au 11 juin 2018 , «an important piece of evidence» sont manquantes. Il réclame dans la foulée que toute poursuite soit abandonnée contre son client. Sa demande est refusée.

 

4 mars 2020: Les vétérinaires Alexandre Henry et Alexandre Espitalier-Noël sont entendus ainsi que Preetam Daby. Selon l’entraîneur, la bonne marche de son écurie avait été chamboulée après que son chef palefrenier d’alors, Laval Aumaître, avait été réaffecté au Centre Guy Desmarais à Floréal pour la supervision du training matinal. Preetam Daby en profite, également, pour égratigner encore un peu plus Sanraj Damadarsing, le Chief Security Officer du MTC. «He’s been lying so much», affirma l’entraîneur au sujet de ce dernier.

 

30 avril 2020: En raison de tous les bouleversements liés au Covid-19, les commissaires, en accord avec la partie défenderesse, poursuivent les travaux par visioconférence, une première dans l’histoire du turf mauricien. Une séance à l’issue de laquelle Preetam Daby est «charged» sous la règle 208 A (5) des Rules of Racing du MTC. Il plaide non-coupable. Il a jusqu’au 8 mai pour faire parvenir ses written submissions.

 

12 mai 2020: La séance se déroule toujours par visioconférence mais les membres de la presse écrite sont invités à y assister dans la chambre des commissaires. Preetam Daby est trouvé coupable. Les témoignages de Sanraj Damadarsing, Nawaz Rawat et Jean-Philippe Chintamonee ne seront cependant pas considérés par les RS car ils comportent trop de «discrepancies».

 

13 mai 2020: Les commissaires livrent leur verdict dans l’enquête de novo. Si les règlements préconisent une disqualification de 12 mois pour ce type d’infraction, le board estime que certains «special circumstances» plaident en faveur de Preetam Daby, notamment par rapport au fait qu’il ne disposait que de très peu d’expérience en tant qu’entraîneur au moment des faits. Les RS considèrent ainsi qu’appliquer la disqualification de 12 mois serait «particularly harsh», d’où la décision de lui infliger au final une amende de Rs 150 000.

 

Cela ne devrait toutefois pas être le fin mot de l’histoire car l’homme de loi de Preetam Daby a fait part de son intention de saisir le board d’appel. «Nous considérons que la décision de trouver M. Daby coupable sous la règle 208 A (5) est incorrecte car la raison évoquée par le board des commissaires, relative au règlement 45(2), est qu’il n’avait pas pris toutes les mesures nécessaires en engageant notamment un assistant. Or, il n’est aucunement fait mention d’une quelconque obligation sous cette règle dans le contrat que l’entraîneur a signé. Nous ne comptons pas solliciter le board d’appel en ce qui concerne la sanction mais nous ferons appel contre le finding of guilt», avait d’ailleurs déclaré Me Glover à notre confrère l’express en semaine. Affaire à suivre.