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Le temps des grandes manœuvres

Cela ressemble à une vaste mise en scène ! Tout y est : timing, sacrifice, convocation, arrestation, nominations, frustrations… Le calcul n’échappe à personne : redorer le blason du gouvernement, coincé entre impopularité et scandales en série !

 

Face à l’agitation de l’opposition parlementaire, qui a le vent en poupe depuis Mare-d’Albert et Vacoas, et devant les regroupements des partis extraparlementaires qui veulent jouer les trouble-fête, la réaction du gouvernement était attendue ! Outre quelques démonstrations de force (jeunesse au Sun Trust), les exercices de communication (remise de chèques aux familles et aux jeunes), les multiples sorties doublées des promesses du Premier ministre (la dernière était à Pointe-aux-Piments, où il a parlé d’une ligne probable de métro qui atteindra le Nord), il fallait dépasser la théorie pour booster l’image du gouvernement !

 

Après avoir longuement résisté à une pression de l’opposition parlementaire et de l'opinion publique qui réclamaient la double démission du tandem Gobin-Dhaliah, Jugnauth a finalement cédé à moitié en revoyant les postes de ces deux membres ! Des deux, il a préféré sacrifier Dhaliah, étêté uniquement de son chapeau de PPS, car conservant toujours le fauteuil de député, pour empêcher une éventuelle partielle. Ça se saurait si ceux privés d’une de leurs portefeuilles envoyaient leur démission dans un sursaut de dignité.

 

Demandez à Collendavelloo, Sawmynaden et ceux qui, malgré un certificat d’incompétence délivré par le Premier ministre en les rétrogradant, restent tranquillement collés à leur siège de député ! En choisissant Dhaliah comme bouc émissaire, le forçant même à aller à l’ICAC (alors que celui-ci tentait d’esquiver ce rendez-vous, après des conseils juridiques mal inspirés), Jugnauh semble vouloir limiter les dégâts autour de son ministre Gobin !

 

Ainsi, le secrétaire général du MSM garde toujours son maroquin d’Attorney General, mais perd, en revanche, celui de l’Agro-industrie pour hériter d'un ministère des Affaires étrangères aux airs de voie de garage à en croire les précédents de Jugnauth !

 

Cette mutation, même si elle sauve la face de Gobin qui reste en bonne place dans la hiérarchie du MSM, est une forme de sanction comme pour calmer l'opinion publique. Ce changement le prive de son influence sur les terres de l’État, après qu’il a été accusé d’avoir obtenu des pots-de-vin dans une affaire de bail. Si d'un côté, Jugnauth a tenté un équilibrisme en jugulant des frustrations internes (qui ne sont pas à la hauteur de celles ressenties par les membres du ML, quoi qu’en dise officiellement son leader), de l’autre, le Premier ministre fait des heureux avec des nominations inattendues, par les premiers concernés !

 

Après plusieurs discours sur des plateformes ethno-castéistes, le leader du MSM passe à la vitesse supérieure en visant quelques profils sociologiques précis. Une opération séduction à travers des nominations clés, que ce soit en termes de maroquin ministériel ou en visant des nouveaux PPS, qui, bientôt, profiteraient de tous les leviers du pouvoir pour faire du populisme. Est-ce que cela les rendrait populaires pour autant ?

 

En tout cas, le Premier ministre ne se privera pas de mesurer leur force de terrain, en consultant les rapports réguliers de sa police secrète.

 

À une année des élections, Jugnauth siffle ainsi le début du match à plusieurs niveaux : face à ses adversaires, mais également entre les élus majoritaires actuels qui (à part les impopulaires notoires) vont tenter de décrocher leur prochain ticket et d’avoir une crédibilité aux yeux de leur leader avant la dissolution de l’Assemblée nationale. Reste à savoir comment réagira l’opposition parlementaire – le premier challenger direct du gouvernement – face à cette série de nominations, qui relève d’une stratégie pouvant générer des dividendes. Pour l’heure, les leaders se contentent des congrès et meetings, mais bientôt, s'ils ne veulent pas être pris par surprise (la tactique privilégiée de Jugnauth), ils vont devoir dresser leur liste de candidats pour que ceux-là commencent à baliser le terrain !

 

Avec trois partis en alliance, on peut déjà deviner les compromis et les frustrations que tout cet exercice provoquera ! En attendant, l’opinion publique, elle, se demande qui viendra à bout de ses problèmes quotidiens : une inadmissible pénurie des médicaments ainsi que du riz ration (même si les autorités disent le contraire), une révoltante augmentation des prix des denrées de base, une inquiétante dépréciation de la roupie, pour ne citer que ces maux-là !

 

Qui s’en inquiète ? La mise en scène l’emporte…

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