• Consommation : les petits business en mal… d’œufs
  • Women Entrepreneur Awards 2024 : le défi de Kirti Sheonarain
  • Jeux olympiques & paralympiques : la France dans les starting-blocks
  • Il a joué dans «Indiana Jones», «The Walking Dead», «Fiasco» et «La Recrue» : les vacances mauriciennes de l’acteur Ethann Isidore
  • Deadpool & Wolverine : les super-héros Marvel s’amusent
  • Il a été jugé coupable du meurtre de Vanessa Lagesse après 23 ans : débats chargés d’émotion autour de la sentence de Bernard Maigrot
  • Jeux olympiques 2024 : nos athlètes en mode conquérant
  • Elle crée une cagnotte en ligne et a recours à l’expertise étrangère pour soigner son enfant gravement malade - Isabel Alves : «Je vais défoncer toutes les portes pour sauver mon fils»
  • La Mauricienne Kamla Beechouk, 62 ans, tuée chez elle à La Réunion - Sa meilleure amie Françoise Virama : «Elle était tout pour moi»
  • Adrien Duval nommé Speaker : analyses autour d’une «stratégie digne d'un jeu d'échec»

La place, le poste avant tout !

Bousculade sur la ligne de départ. À plus d’une année des législatives, les candidatures au poste de Premier ministre s’agitent, s’affichent, chacun cherchant à prendre de l’avance sur ses éventuels adversaires. En théorie : de grands discours de rupture, de changement de système et de paris sur les jeunes ! Dans la pratique, il y a embouteillage dans le corridor de dépôt de candidature pour être Premier ministre ! Ils auront beau dire, mais à la fin, cela reste une affaire de place, de poste !

 

Dans les blocs traditionnels, aucune surprise ! Au gouvernement, la question ne se pose même pas ! Comme s’il n’y avait aucun débat possible sur une candidature autre que celle de l’actuel Premier ministre ! Comme si c’était un acquis pour Pravind Jugnauth, qui, après deux mandats successifs, se voit tout naturellement briguer un troisième, sans que personne, que ce soit dans son équipe ou parmi ses partenaires d’alliance, ne puisse contester cette décision. Il est vrai que nous ne sommes pas dans une démocratie où la limitation des mandats relève d’une réalité ! Encore moins dans une société favorisant l’émergence de candidats potentiels au travers des primaires à l’intérieur des partis respectifs ! 

 

Ainsi, Jugnauth aura beau miser sur les jeunes, qu’il tente de séduire avec le chèque de Rs 20 000, ceux-là représentant, selon lui, l’avenir, il ne cédera pas sa place pour autant à un candidat plus jeune ! Bien au contraire, sa stratégie de la reconquête du pouvoir a déjà commencé ! Outre quelques événements publics (rencontre avec la jeunesse, lancement des campagnes sur la drogue et la sécurité routière), il concentre toute son énergie en prenant la parole sur des plateformes communautaires, où souvent la presse indépendante n’est pas invitée (à l’exemple de son discours à l’événement de la United Vaish Power la semaine dernière). Ce qui permet ainsi à la MBC de faire la promotion du Premier ministre qui se comporte déjà en seul candidat (du gouvernement) en campagne !

 

En face de lui, voici donc l’indéboulonnable chef Ramgoolam, dont personne dans l’opposition ne voulait semble-t-il comme candidat au poste de Premier ministre, mais qui a fini par s’imposer. Il a fait taire tous les ressentiments exprimés contre lui à l’intérieur du PTr et n’a pas manqué d’écraser les autres noms potentiels (briguant le fauteuil premierministériel) de la plateforme de l’opposition, qu’il a même réussi à faire exploser !

 

Pourtant, tout joue contre lui : deux lourdes défaites successives, le poids d’un grand âge visible, une sympathie populaire pour Boolell que beaucoup voyaient déjà comme successeur et candidat ! Sans compter une épée de Damoclès que le candidat Ramgoolam porte désormais sur sa tête avec la réouverture d’un procès dans l’affaire des coffres-forts ! Ce qui risque de saper la crédibilité de l’alliance de l’opposition ! Malgré tous ces obstacles, Ramgoolam, boosté par les succès des congrès de l’opposition, veut profiter de cette élection qui a des allures d’ultime partie pouvant éventuellement lui permettre de prendre sa revanche sur ses débâcles ! Sa seule concession va au-delà de son vivant. «S’il m’arrive quelque chose, c’est le PTr qui choisira le Premier ministre», a-t-il tenu à souligner, en voulant faire taire les rumeurs sur une possible prise de pouvoir de Bérenger !

 

Au-delà des deux leaders traditionnels qui se concentrent sur leur candidature, on aurait pu croire que les nouvelles formations s’attacheront davantage à l’action, au changement, plutôt qu’à cette interminable question de place ! Oh que non ! Écartés par la plateforme de l’opposition, c’est au tour de Bodha et de Badhain de se positionner comme candidat au poste de Premier ministre. Avant même la concrétisation – semble-t-il en bonne voie – d’une alliance de plusieurs partis extraparlementaires, on assiste déjà à une guerre d’égo entre les deux !

 

Si Bodha a mis de l’eau dans son vin, appelant à un partage de pouvoir avec le leader du Reform Party, Bhadain, lui, joue à l’arrogant, estimant qu’il devrait être le seul candidat pour les cinq ans au poste de Premier ministre ! Il verrait bien Bodha au Réduit, dit-il, tout en proposant Valayden comme éventuel ministre de l’Intérieur ! Pendant que le public fait face à toutes sortes de maux : pénurie de médicaments, hausse régulière des prix de denrées de base, roupie dégringolante, eux s’y voient tous ! En attendant d’autres prétendants, il y a déjà bousculade sur la ligne de départ…