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Mes premiers pas comme ministre

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Le nouveau ministre du Travail entouré de sa mère Zeinah et son épouse Hacinna.

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L’Attorney General, tout sourire, aux côtés de sa femme Priya.

Toute première fois, toute toute première fois, toute toute première fois... chantait Jeanne Mas. Des paroles qui vont comme un gant à ces nouveaux ministres qui ont eu un portefeuille pour... la toute première fois. Ces derniers, apparemment motivés à bloc, nous racontent leurs débuts dans cette nouvelle fonction.

Shakeel Mohamed : Du barreau… au travail

Profession : avocat. Âge : 41 ans. Situation familiale : marié à Hacinna, une Franco-Algérienne, depuis avril 2009 et père d’un petit garçon de deux mois, Aydiin. Nouvelle occupation : ministre du Travail et des Relations industrielles. «Je ne m’attendais pas à avoir un portefeuille de ministre. Et quand je l’ai appris, je me suis dit : “Oh God, merci pour ce que vous m’avez donné”», déclare Shakeel Mohamed. Et être ministre pour la première fois, cela ne fait pas un peu flipper ? «Pas du tout. Je suis avocat depuis 18 ans et j’ai été député ces cinq dernières années. Cela m’aide à m’adapter. Et puis mon père Yousuf a été ministre du Travail de 1976 à 1979. Il pourra me donner quelques conseils.»

Car il faut s’adapter vite, très vite. Dès mercredi, au lendemain de sa prestation de serment, les choses sérieuses ont commencé. «Il y a beaucoup à faire, plusieurs dossiers dont il faut s’occuper dont celui du work permit, il fait plancher sur le projet de loi concernant le Registrar of Associations. Il faut préparer la conférence de l’International Labour Office à Genève. Mon ami Jean-François Chaumière a déjà fait beaucoup mais il reste encore énormément à accomplir.» Le ministre a également eu des rencontres, entre autres, avec les syndicalistes et assisté à son premier cabinet : «Ça s’est très bien passé. L’ambiance était extraordinaire. On sentait que tous ceux présents avaient envie de donner le meilleur d’eux mêmes pour le pays.» Exactement comme lui, dit-il !

Pillay Chedumbrum : À fond l’informatique

C’est un homme heureux. Heureux que le Premier ministre l’ait choisi pour être candidat au no.13, heureux d’avoir remporté les élections avec ses colistiers dans cette circonscription «difficile» face à des adversaires de taille tels que Vishnu Lutchmeenaraidoo et finalement d’avoir été choisi pour être ministre.

Tassarajen Pillay Chedumbrum, 50 ans, s’est vu allouer le portefeuille des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC). «J’ai été agréablement surpris d’avoir un ministère, qui plus est celui des TIC. Il faut mettre le paquet dans ce secteur et en faire un pilier de notre économie», confie cet avoué de carrière. Passer comme ça d’un secteur à un autre ne semble pas le gêner outre mesure : « Être ministre, c’est être un bon administrateur et travailler avec des personnes compétentes. Et puis, j’apprends vite!»

Dès son premier jour à son nouveau poste, il s’est mis, dit-il, au travail. Il est allé à la rencontre des employés, a eu une réunion avec le Permanent Secretary pour un tour d’horizon, a parlé avec les responsables des organismes parapublics. «Je suis dans le bain à 80% maintenant», dit ce sudiste d’origine, marié à Vasanta et père de trois enfants : Shivaraja, 19 ans, Shunmuga, 12 ans, et Sangkara, 10 ans.

Il a, lui aussi, été marqué par son premier Conseil des ministres : «J’étais un peu crispé au début car c’est assez impressionnant mais cela s’est très bien passé. Le Premier ministre a su nous mettre à l’aise, nous a donné des guidelines.» Qu’il compte bien suivre…

Yatin Varma : La loi ne chômera pas

C’est le plus jeune de la bande ! Être à la tête d’un ministère à seulement 35 ans, faut le faire ! Mais pour Yatin Varma qui succède à Rama Valayden au poste d’Attorney General, ce n’est pas une question d’âge mais de compétence. Et celui qui est avocat depuis environ dix ans pense avoir les qualités requises pour occuper ces fonctions. La loi, c’est son domaine tout de même ! Et depuis mercredi 8 heures, il n’arrête pas.

«C’est un grand challenge, il y a beaucoup à faire, plein de réformes qui ont été enclenchées et bien d’autres à venir. Je dois rendre hommage à mon prédécesseur qui a fait un excellent travail.» Après avoir lu la lettre de Rama Valayden qui fait un état des lieux de la situation, eu des réunions avec le staff du ministère, pris connaissance des dossiers urgents, Yatin Varma a enchaîné les rencontres avec la Law Reform Commission, sir Victor Glover, entre autres, pour revoir certaines dispositions de la loi jugées archaïques.

Vendredi, il a connu son premier Conseil des ministres : «C’est une expérience unique. On se sent vraiment at the centre of decision making.» Ensuite, il est retourné à son bureau pour travailler sur d’autres dossiers. Et non ! Il n’a pas l’intention de chômer. Il sera au bureau même le samedi. Comme son prédécesseur. Heureusement, ce père d’un petit garçon de deux ans et demi prénommé Yajin, est très soutenu par son épouse Priya, avocate au parquet, et toute sa famille.

Michael Sik Yuen : L’insaisissable

Il est presque inaccessible. Il ne répond ni au téléphone, ni aux mails ni aux textos… Michael Sik Yuen, 39 ans, élu grâce au système de best loser, ne veut, semble-t-il, pas aborder un sujet délicat. Car ces derniers temps, ce n’est pas son accession au poste de ministre qui fait jaser mais, plutôt, sa décision de se présenter aux élections générales comme faisant partie de la «population générale». Alors que, semble-t-il, il aurait dû cocher la case «sino-mauricien».

Néanmoins, malgré cette affaire qui fait couler beaucoup d’encre, l’homme, marié et père de deux enfants, du PMSD, candidat battu à Curepipe-Midlands (le n° 17), s’est rendu à ses deux ministères le mercredi 12 mai, au lendemain de sa prestation de serment. Oui, deux ministères. Car son nouveau portefeuille regroupe les PME, les Coopératives et la Protection des consommateurs. L’ancien maire de la ville lumière y a rencontré les fonctionnaires, leur a parlé eta pris connaissance des dossiers en cours.

À la sortie de sa première session du Conseil des ministres, le vendredi 15 mai, le chairman d’Events Mauritius avait l’air détendu et souriant…

Ashit Gungah : L’homme occupé

«Rappelez-moi vers 10 heures, demain matin.» Ashit Gungah – élu à Grand-Baie-Poudre d’Or lors des élections générales – est pressé en ce vendredi 15 mai. Il sort de son premier Conseil des ministres, rentre chez lui pour se rafraîchir et ressort pour se rendre à une fonction. Les journées sont trop courtes depuis qu’il a été nommé ministre des Affaires civiles et des Réformes administratives, le mardi 11 mai.

Samedi 16 mai : 10 heures, 11 heures, midi… L’habitant de Triolet ne répond pas à son téléphone. Il serait en réunion avec d’autres membres du MSM chez Pravind Jugnauth. Son chauffeur finit par répondre, promet que son patron va rappeler… Mais les heures passent et Ashit Gungah ne donne pas signe de vie. Il ne répond pas au téléphone, non plus. Il l’éteindra quelque peu avant 16 heures. Visiblement, l’homme de 49 ans, marié et père de deux enfants, ne souhaite pas communiquer.

Néanmoins, nous avons appris, par un proche, qu’il s’était rendu mercredi à son ministère pour rencontrer les fonctionnaires et se rendre compte de la tâche qui l’attendait. Jeudi, il aurait eu plusieurs rendez-vous avec ses collaborateurs et se serait préparé pour le Conseil des ministres qui a eu lieu vendredi. Il semblait, selon notre interlocuteur, très heureux de sa semaine.

Nicholas Von Mally : Pas une seconde à perdre

Partir à la découverte... d’un nouveau territoire. Celui du ministère de la Pêche et de Rodrigues. Nicholas Von Mally, 49 ans, leader du Mouvement rodriguais, s’est lancé, au lendemain de sa prestation de serment - le mardi 11 mai à la State House – à la conquête de ce portefeuille. Le tout premier de sa carrière politique, qui a débuté en 1987. Et c’est avec beaucoup de plaisir, que l’homme, élu lors des législatives du 5 mai à Rodrigues, s’est – plus ou moins – installé dans son nouveau bureau au LIC Building à Port-Louis.

Un endroit avec lequel il devra apprendre à se familiariser. Mais ce n’est pas le plus important, fait-il ressortir. Cet ancien enseignant du Rodrigues College a tenté d’établir des liens avec les principaux stakeholders, lors de ses premiers jours – voire heures – en tant que ministre. Un premier pas essentiel pour celui qui a été leader de l’opposition en 1995: «Il est essentiel de créer de bonnes relations.»

Dès mercredi matin, il a rencontré les fonctionnaires de son ministère, le temps de «faire connaissance» et de «parler des dossiers importants» : «Nous avons déjà créé une bonne atmosphère de travail.» Puis, c’était au tour du syndicat des pêcheurs, jeudi, et des représentants du secteur privé et des responsables du Mauritius Research Council (MRC). Et vendredi, son premier Conseil des ministres l’a rendu tout heureux : «Tout s’est très bien passé.»

Néanmoins, avec ce rythme soutenu, la fatigue n’est jamais loin : «Mais je suis très satisfait. Les choses bougent.» L’aventure ne fait que commencer…

Maya Hanoomanjee : Comme à la maison

À l’aise. Il n’a fallu que quelques secondes pour que Maya Hanoomanjee prenne ses marques dans les locaux de son ministère, celui de la Santé. Elle y a retrouvé, avec bonheur, de vieilles connaissances de l’époque où elle était chef de cabinet. Quelques politesses échangées autour d’une tasse de thé, c’est tout ce qu’il lui fallait pour commencer cette première journée au travail, le mercredi 12 mai. La veille, c’est à la State House qu’elle prêtait serment en tant que ministre…

Et les heures ont défilé… rapidement. Trop rapidement même. Entre le handing over fait par Rajesh Jeetah, la rencontre avec les fonctionnaires, l’analyse des grands projets et de l’organigramme du ministère… C’était ses premiers gestes en tant que ministre. Mais Maya Hanoomanjee, élue lors des élections générales à Savanne-Rivière-Noire (circonscription n° 14) est restée, un peu… SDF.

Elle n’a pu prendre ses marques dans son bureau : «Rajesh Jeetah y avait encore quelques affaires. C’était réglé dès le lendemain.» Et c’est là, dans son nouveau QG, que, dès jeudi, elle a parlé de ses grands projets à ses proches et aux journalistes :«Je souhaite pouvoir donner un nouveau visage à la santé. Plus moderne, plus sophistiqué, plus performant.» Elle devra, désormais, défendre ses projets au Conseil des ministres… Elle y a assisté pour la première fois, ce vendredi 15 mai : «C’était un moment très cordial.

Être enfin admise dans cet espace très secret, c’est «un accomplissement». Pour elle et pour ses proches : «C’est une fierté pour mon mari, mes enfants et ma maman.»

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