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« Nul ne sait de quoi sera fait la semi-professionnalisation »

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Nos expatriés seront toujours les bienvenus en équipe nationale. Pour élargir le débat davantage, il y a aussi des étrangers qui résident chez nous depuis longtemps et qui disposent de la nationalité mauricienne. Pourquoi ne pas ne leur ouvrir la porte du Club M ?

Le nouveau président de la Mauritius Football Association (MFA) a beaucoup d’idées pour redynamiser le sport roi chez nous. Il définit ses priorités et livre
sa vision sur le projet de relance par le gouvernement, avec le retour des clubs historiques.

Comment s’annonce 2014 pour le football mauricien ?

Une nouvelle année qui commence augure toujours de belles choses, tournant autour des nouveautés, des résolutions, des changements et des restructurations. Bref, il y a plein de bonnes intentions.

Il faut juste que toutes les conditions soient réunies pour mener à bien tous ces projets. Un nouveau départ est souhaité depuis les dernières élections en octobre dernier, qui a vu mon accession à la présidence.

Malheureusement, les choses évoluent au ralenti à cause de certaines personnes qui n’ont toujours pas digéré d’avoir été éjecté de la fédération. Du coup, elles ont entrepris des actions qui mettent en péril le bon fonctionnement de la fédération. Tout devrait, rapidement, rentrer dans l’ordre d’ici la fin de ce mois-ci, avec le tribunal d'arbitrage pour qu’on puisse enfin parler football et œuvrer pour cette discipline.

Le football mauricien se dispute dans des stades vides. Est-ce que vous avez cerné les raisons de ce désintérêt ?

Ce n’est pas un phénomène nouveau. Comme on dit dans notre bon vieux créole : «Pa aster ki pe ale dekouver L’Amérik lor map». La désertion des stades est le résultat d’une succession d’événements depuis maintenant une dizaine d’années. L’instauration de la régionalisation a accéléré le processus, car il ne faut pas oublier qu’à la fin de l’ère des Fire Brigade, Sunrise, Scouts et Cadets, entre autres, le public avait déjà commencé à bouder les matches locaux.

L’avènement des chaînes satellitaires qui retransmettent chaque week-end les matches de football européen a fait de sorte que les amateurs du ballon rond restent chez eux pour voir un bon match. Ce qui reste, toutefois, ambiguë, c’est que nous disposons toujours d’aussi bons joueurs qu’avant, sauf que les gens, de nos jours, ne se sont jamais identifiés aux clubs régionaux. En amont, rien n’a été fait comme il se doit pour la réussite de la régionalisation dans le fond et dans la forme.

Comment encourager l’homme de la rue ou un jeune d’aller voir un match de football dans nos stades ?

Le football se résume à deux choses de nos jours. Il ne faut plus se leurrer. Du business et du spectacle. Les deux vont de pair et sont complémentaires. Il faut que le football soit profitable pour atteindre les sommets. Sans argent, on ne progressera pas. Il faut le support financier nécessaire, car le football actuel n’est plus celui d’autrefois. Que ce soit au niveau des clubs jusqu’à la fédération en passant par les autres axes comme la formation. A partir de là, un rehaussement du niveau est primordial pour offrir un football de qualité, afin que les résultats suivent pour que le public s’y intéresse de nouveau sachant que le spectacle est de retour dans nos stades.

Quels sont les projets que vous avez déjà enclenchés depuis que vous êtes devenu président de la MFA ?

En trois mois, il n’y a pas eu de grands chambardements. Avec ces histoires de contestation du groupe adverse, on perd son énergie et son temps ailleurs, dans les affaires extra-footballistiques. N’empêche, la priorité des priorités était de relancer les activités et les compétitions. C’est chose faite, car le football ne doit pas pâtir des batailles avec des dirigeants irresponsables qui veulent, à tout prix, rester ou revenir au pouvoir à la MFA. Tout cela, ne m’a pas empêché de commencer, avec mon comité directeur, à mettre en place mes idées et mon plan d’action en sondant les principaux acteurs de notre football pour une refonte en profondeur.

Vous avez eu des réunions de travail avec le ministère de la Jeunesse et des Sports. Peut-on connaître les retombées ?

Il y a eu une longue session de travail en ce début d’année avec le ministère. C’était important d’autant que ça faisait longtemps que la MFA et le MJS ne s’était pas rencontrés pour parler de football, avec ces histoires de reconnaissance du nouveau président et des élections contestées. Cette réunion a été positive et constructive.

Plusieurs sujets ont été abordés. D’abord, la Sports Act qui, dans sa version actuelle, pose problème

à la FIFA.

Quelques points de la nouvelle loi restent à éclaircir. En termes de football à proprement parler, le projet de semi-professionnalisation du gouvernement a été élaboré, la formation, les prochains Jeux des îles, le foot féminin avec une série de décisions déjà prise, quitte à déplaire à certains…

Est-ce que d’autres réunions sont prévues ?

Bien sûr. Il ne faut pas croire que la MFA et le MJS sont dissociables. Même si chacun a son identité et son cahier des charges, ce sont deux institutions appelées à travailler ensemble pour promouvoir le football. L’un ne pourra se faire sans l’autre. C’est une évidence. La preuve, plusieurs comités conjoints seront mis sur pied dans des secteurs spécifiques. La fédération et le ministère seront appelés à se revoir fréquemment dans l’intérêt du football mauricien.

Est-ce que vous prévoyez de rencontrer les autres partenaires du football pour établir un plan d’action ou un plan de travail ?

J’avais promis une certaine refonte au niveau du football à plusieurs échelons. Vous devez savoir aussi bien que moi que le football mauricien est rendu complexe par certaines ramifications. L’opération de restructuration prendra forme subtilement et progressivement avec le support indéfectible de mon comité directeur.

On parle de la semi-professionnalisation prochaine du football. Comment est-ce que cela va se faire dans le concret ?

C’est une question qu’il faudrait plutôt poser au gouvernement. Le projet a été annoncé par les politiciens au pouvoir. Dans le concret, il n’y a rien qui s’est matérialisé vraiment. A ma connaissance, tout est encore au stade embryonnaire. Lors de notre dernière réunion avec le ministère, il a été reconnu que tout processus de professionnalisation se fera avec la fédération. C’est déjà un point de départ et d’ailleurs un comité conjoint MFA/MJS sera mis sur pied en conséquence.

Quel va être le rôle de la MFA dans cette nouvelle configuration ?

Le rôle primaire de la fédération a trait à tout ce qui touche au football. Naturellement, toute nouvelle orientation de notre football ne peut se faire sans la MFA. De facto,

la fédération sera appelée à assumer un rôle important dans tout éventuel processus de semi-professionnalisation ou pas.

Est-ce que la semi-professionnalisation équivaudrait à la création d’une Ligue mauricienne de football ?

Il est encore trop tôt pour savoir de quoi il en résultera. A ce jour, il n’y a rien de défini. Attendons voir les retombées du comité conjoint entre la MFA et le MJS sur cet aspect pour connaître la suite.

Le retour des clubs historiques (Sunrise, Fire, Cadets, Scouts) dans les compétitions nationales fait grand débat. Quelle est la position de la MFA sur la question ?

Effectivement, ça a provoqué une certaine polémique parce que l’idée a été balancée sans que nul ne connaisse les tenants et aboutissants de ce projet. Comment faire revenir ces clubs d’antan reste un mystère.

Individuellement, chacun à son opinion sur la question de retour des clubs historiques. Certains sont pour, d’autres sont contres. A tort ou à raison, nul ne peut le dire puisque chacun se munit de ses arguments.

Au niveau de la MFA, nous accueillons favorablement la démarche gouvernementale de sortir notre football de son amateurisme. Nous serons, bien entendu, en faveur de tout projet viable dans l’intérêt du football. Néanmoins, il faut savoir une chose. Qu’il soit clair une fois pour toutes. La fédération n’est pas la propriété de Samir Sobha ou de n’importe qui d’autre. Elle est gouvernée par les lois cadres de la FIFA. La fédération internationale tient à faire respecter ses règles dans tous les pays qui lui sont affiliés.

La MFA ne peut pas être plus royaliste que le roi. Si la FIFA considère que la formule de semi-professionnalisation est appropriée, ça se réalisera. Au cas contraire, les choses risquent d’être compliquées.

Est-ce que ce retour va amener la disparition des clubs existants ?

Quitte à me répéter, nul ne sait pour le moment quels seront les contours de la semi-professionnalisation. Il y a un courant qui milite pour un retour des anciens clubs. Et un autre en faveur de l’application de l’accord de Wolmar. Attendons voir. Ne mettons pas la charrue devant les bœufs.

Il y aura un comité conjoint MFA/MJS qui se penchera sur le sujet. Il n’est toutefois pas question d’annihiler maintenant les clubs existants issus de la régionalisation. Nous savons tous trop bien comment les dirigeants de ces clubs se démènent comme de beaux diables, chaque saison, pour la survie de leurs équipes.

Pendant une décennie, ils ont survécu et du jour au lendemain on ne peut pas les faire disparaître. Ce serait une injustice monumentale.

Quel sera la part de la formation des footballeurs dans vos projets ?

C’est l’épine dorsale même de notre football. Il est grand temps de revoir toute la structure. Il est inadmissible que notre système de formation ne produise plus des joueurs comme autrefois. La formation est à repenser, et on a besoin de se réinventer à Maurice. J’en fais du reste une affaire personnelle, avec la bénédiction des autres membres de la direction fédérale. Entre des formateurs dépassés et leur ego à fleur de peau, la formation est quasiment à l’arrêt.

Depuis des années, nous ne produisons que la quantité. La qualité laisse vraiment à désirer. Le peu de bons éléments qui

en sortent finissent pas s’évaporer dans

la nature. La formation a besoin

d’être redynamisée.

Prévoyez-vous de relancer le football féminin ?

Le football féminin est resté le parent pauvre de notre football. Les filles ne s’y intéressent pas vraiment à Maurice. Nous souffrons d’un manque de joueuses même si une vingtaine d’équipes est enregistrée auprès de la fédération. Il y a un réservoir à l’état brut à Rodrigues.

Il faudra savoir l’exploiter à bon escient. Comme le football féminin figure au programme des prochains Jeux des îles de l’océan indien, il est urgent de prendre le taureau par les cornes.

A bientôt un an des Jeux des îles de l’océan Indien, quel est le plan de travail pour le Club M ?

Les Jeux des îles sont effectivement dans une quinzaine de mois. Un plan de travail a déjà été établi par l’entraîneur national et la commission technique. A partir de cette année, le sélectionneur disposera de ces joueurs un week-end par mois. Sans compter, les échéances internationales, comme la COSAFA et les éliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations qui serviront de tremplin à notre équipe nationale.

Un maximum de sorties internationales est primordial. A ce propos, une nouvelle structure est devenue une nécessité pour le bon fonctionnement du Club M, car il ne faut pas oublier que notre sélection représente notre vitrine sur le monde.

Est-ce que la porte du Club M est ouverte pour les expatriés et footballeurs d’origine mauricienne évoluant à l’étranger ?

Le Club M appartient à tout footballeur mauricien peu importe où il se trouve dans le monde. Une sélection consiste à réunir les meilleurs sous un même maillot. L’équipe de Maurice n’échappe pas à cette règle.

Maintenant, ça se fera selon le choix du sélectionneur. Et aussi de la disponibilité des uns et des autres. Nos expatriés seront toujours les bienvenus en équipe nationale. Pour élargir le débat davantage, il y a aussi des étrangers qui résident chez nous depuis longtemps et qui disposent de la nationalité mauricienne. Pourquoi ne pas leur ouvrir la porte du Club M ? Ça se fait déjà dans beaucoup de pays qui usent et abusent de la filière de naturalisation des étrangers.

Une dernière question, pourquoi est-ce qu’on vous appelle le Sheikh ?

J’en ai entendu parler, sans plus, à travers des mails anonymes et une presse particulière. Sachez que je ne lis pas vraiment les journaux et c’est par des personnes interposées que ces informations me parviennent. J’ose cependant croire que ceux qui utilisent ce qualificatif à mon égard ne connaissent pas la vraie signification de ce mot. Pour eux, c’est un sens péjoratif qu’il donne à ce terme.

De toute façon, ça ne me fait ni chaud ni froid. Rien ne m’atteint car je ne dois ma réussite personnelle à personne. Je n’ai des comptes à rendre à qui que ce soit. Je considère que c’est plus folklorique qu’autre chose.

Chacun y tire son plaisir. Certains en agissant comme des tireurs embusqués, d’autres affublés de leur ‘hidden agenda’, en vendant leurs âmes et leurs principes pour être à la merci de quelques assoiffés de pouvoir. Bref, les chiens aboient, la caravane passe !

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