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Mon accouchement pendant le cyclone Edilson

Anousha Veeren nous présente sa petite fille.

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Anoushka et Sarjoo Sham sont les heureux parents d’une fille.

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Catherine Beloit a eu un deuxième fils.

Quarante-neuf bébés, selon le ministère de la Santé, ont pointé le bout de leur nez entre le 5 et le 6 février dernier, alors que le cyclone Edilson tenait le pays en haleine. Si la tempête a fait plus de peur que de mal, quelques mamans que nous avons rencontrées nous racontent leur accouchement pendant une nuit cyclonique…

5 février 2014. Le destin d’Anousha Veeren, 26 ans, est à jamais lié à cette date. Si un petit coup d’œil par la fenêtre et la vue d’un ciel tout gris, en ce jeudi après-midi, lui rappelle que le pays vient de vivre les dernières 24 heures sous l’emprise de la tempête tropicale Edilson, un tout petit cri au loin arrive facilement à lui faire oublier le mauvais temps.

Dans un petit berceau, près de son lit d’hôpital dans la salle D6 de la maternité de l’hôpital Jeetoo, à Port-Louis – où elle est depuis la veille – se trouve son «petit rayon de soleil», sa petite fille de 2,6 kg, dont elle a accouché il y a à peine quelques heures. «C’est mon bébé cyclone», lâche-t-elle, heureuse de tenir dans ses bras ce petit bout de chou qu’elle attendait, dit-elle, avec impatience : «C’est mon premier enfant et, grâce à elle, je suis aujourd’hui la plus heureuse des mamans.»

Si les pleurs de sa petite troublent le calme de la maternité où plusieurs mères se remettent elles aussi de leur accouchement, pour Anousha, les cris de «son petit trésor» sonnent comme une douce mélodie : «Je savais qu’il y avait un cyclone, mais je n’ai vraiment pas eu le temps d’y penser.»

«Je pense l’appeler Edilson»

Sachant ce qu’un cyclone est capable de faire, Anousha ne cache pas avoir prié pour qu’Edilson ne fasse pas trop de dégâts : «Je ne voulais pas que la naissance de mon enfant soit associée à des mauvais souvenirs.» Et heureusement, dit-elle, «tout s’est très bien passé».

Quelques mètres plus loin, une autre maman, Catherine Beloit,

24 ans, admise depuis le 3 février, est elle aussi aux anges. La naissance de son fils – son troisième enfant – est également associée au passage d’Edilson. «D’ailleurs, je pense lui donner ce prénom et, quand il sera en âge de comprendre, je ne manquerai pas de lui raconter son histoire et comment il est né durant une nuit cyclonique», nous confie la jeune femme qui trouve que son enfant est le «plus beau du monde».

Les traits tirés, mais les yeux remplis d’amour pour le «nouvel homme de sa vie», cette jeune habitante de Sainte-Croix se dit toutefois soulagée. D’abord inquiète par la présence du cyclone dans nos parages, Catherine, qui chuchote pour ne pas troubler le sommeil des nourrissons, a vite chassé ses idées noires pour ne penser qu’à des choses positives : «Le passage d’un cyclone fait toujours peur. On pense à beaucoup de choses négatives, mais je me suis accrochée au bonheur de devenir à nouveau maman.»

D’une maternité à une autre, si le décor change, les scènes de joie restent les mêmes. À l’hôpital Victoria, à Candos, Anoushka Sham n’arrête pas de s’extasier devant sa petite fille. «Elle a mes yeux, ma bouche, mes cheveux… bref, c’est mon portrait craché», dit-elle, cherchant du regard son époux Sarjoo qui n’arrive pas non plus à cacher son émotion.

Certes, elle aurait préféré, dit-elle, accoucher par un jour ensoleillé, mais le plus important, dit-elle, c’est que «Edilson soit passé sans faire plus de mal». Si elle devait accoucher le 19 février, les premières contractions survenues vers 22 heures, mercredi dernier, l’ont inquiétée : «Pour moi, c’était encore trop tôt et, comme le pays était en alerte cyclonique, j’ai hésité avant de me rendre à l’hôpital.»

Si elle a tenu bon pendant la nuit, elle n’a pu résister aux douleurs une fois le matin. «J’ai été admise à 8 heures et une heure plus tard, je donnais naissance à ma fille. Je me dis qu’elle était sans doute impatiente de nous rencontrer son père et moi», nous dit Anoushka, les yeux pleins d’étoiles et d’admiration pour son petit «bébé cyclone».

La menace fantôme

Un petit tour et puis s’en va. Si Edilson a tenu le pays en alerte pendant 24 heures, il n’a toutefois pas fait de dégâts et a permis aux réservoirs d’afficher une bonne mine. À peine sortie des griffes d’Edilson, la station météorologique de Vacoas se retrouve à suivre de près un autre système. Les dernières images satellitaires montrent que la dépression tropicale qui évoluait presque au sud de Diego-Garcia s’est intensifiée en une tempête tropicale modérée. Elle a ainsi été baptisée Fobane.

Alerte cyclonique

Pendant ce temps, dans les hôpitaux

Ils n’ont pas chômé. Eux, ce sont ces employés des services essentiels qui, comme pour tous les événements similaires au cyclone qui a tenu en haleine le pays durant la semaine écoulée, ont été sur le qui-vive.

À l’hôpital Jeetoo, à Port-Louis, par exemple, toutes les consignes ont été respectées pour le bon déroulement des opérations durant cette nuit cyclonique. «Nous avons un protocole ‘‘spécial cyclone’’ que nous suivons à la lettre dès qu’il y a une alerte cyclonique. En alerte 3, nous faisons en sorte que tous les médecins des différentes sections de l’hôpital soient là», nous explique Dave Chummun, le surintendant de l’hôpital Jeetoo. Et durant la nuit de mercredi à jeudi, tout s’est très bien passé : «Nous n’avons pas eu de grande affluence de patients. Il y a eu quelques blessés légers et des cas d’appendicite.»

Tout était aussi sous contrôle à l’hôpital Victoria, à Candos. «On a travaillé en étroite collaboration avec toutes les équipes et, au final, on n’a pas eu trop de rush à gérer», nous explique Uma Devi Kowlessur, la surintendante. Son collègue, Ganganah Buchiah, est lui aussi satisfait de la gestion de l’hôpital lors du passage d’Edilson.

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