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Des étoiles dans les yeux

Elle est aujourd’hui étudiante au collège Lorette de Curepipe.

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En 2010, le chanteur Dave Dario l’avait qualifiée de «petite surprise».

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Elle est aujourd’hui étudiante au collège Lorette de Curepipe.

Lorsqu’on l’a découverte, elle avait 9 ans. Elle chantait et, malgré son handicap, elle y excellait. Aujourd’hui, Jane Constance a 13 ans, est en Form III au collège Lorette
de Curepipe, chante toujours et mène une vie normale comme toutes les petites filles de son âge.

Dans sa voix, l’on perçoit de l’assurance. Dans sa posture, droite et assumée, une certaine aisance, de la confiance même. Ce qui nous fait dire tout de suite que Jane Constance est en harmonie avec elle-même. Puisque, malgré sa cécité, la fillette de 13 ans a toujours vu les choses en grand avec,

précise-t-elle, tout plein de couleurs.

C’est ainsi qu’elle a toujours avancé, sans se plaindre de sa réalité, sans se sentir différente, diminuée ou à l’écart. Car ses parents ont toujours tout fait pour lui permettre de s’épanouir comme toutes les petites filles de son âge. Jane s’est donc construit un petit monde, dans lequel elle évolue à son rythme, selon ses moyens et ses possibilités. «Je me sens comme tout le monde. Je suis normale. J’aime ma vie», nous dit-elle.

La première fois que nous l’avions rencontrée, c’était en juillet 2010. Elle avait alors 9 ans et sa prestation de Somewhere over the rainbow au concert de Dave (de la Nouvelle Star) au centre Swami Vivekananda, à Pailles, avait remporté un franc succès et la vidéo avait, par la suite, fait un vrai carton sur le Net. «Le temps a passé, mais je me souviens toujours de ce beau moment», nous confie la jeune habitante de Rose-Belle.

«J’imagine le public»

Entourée de son père Tony (homme d’affaires) et de sa mère Françoise (enseignante), Jane ne s’est jamais, dit-elle, sentie aussi bien. Sa performance au National Sports Award 2013, où elle a encore brillé, y est sans doute aussi pour quelque chose. «C’est un vrai bonheur pour moi de me retrouver sur scène. À ma façon, j’imagine toujours le public qui est en face de moi. Je sens la vibration et l’enthousiasme qui émanent de lui et c’est ce que j’aime le plus quand je chante. C’est cette connexion que j’ai avec l’assistance», nous confie Jane.

L’adolescente poursuit son petit bout de chemin dans l’univers de la musique : «Je ne peux concevoir ma vie sans la musique. C’est ma grande passion. La musique me permet de me sentir bien. C’est pour moi une façon de partager un peu de moi. C’est un peu un moyen de communiquer.» Pour se perfectionner, Jane ne chôme pas. Entre ses cours de piano et de chant – elle est en grade 4 selon les critères de la Royal School of Music –, ses répétitions et ses vocalises, dont elle abuse à chaque fois qu’elle en a l’occasion, la jeune fille arrive à prendre le dessus sur son handicap.

Et chez elle, la fillette est très autonome. «Lorsqu’on a appris que Jane allait être différente, sa mère et moi n’avons pas paniqué. Certes, on l’a encadrée, mais nous avons toujours fait en sorte qu’elle trouve elle-même ses repères, ses marques», explique Tony Constance.

Pour la fan de Whitney Houston, Andrea Bocelli ou encore Gilbert Bécaud, il s’agit aussi de toujours s’accrocher pour poursuivre ses rêves. Et comme elle se rêve en femme indépendante qui continuera à chanter, Jane met aussi les bouchées doubles pour réussir dans ses études. Heureusement, dit-elle, qu’elle peut compter sur ses parents qui n’ont jamais lésiné sur les moyens pour lui permettre d’avancer.

Ainsi, grâce à un ordinateur portable hautement technologique, Jane peut, comme tous les jeunes de son âge, faire des recherches sur le Net, chatter, surfer sur Facebook, entre autres.

Même si son père déplore un «manque d’enseignants qualifiés» pour travailler avec des personnes qui, comme sa fille, ne voient pas, et un manque d’initiative pour encourager ceux et celles qui s’accrochent pour réussir, l’adolescente, de son côté, ne se pose pas de question. Et c’est à travers la musique qu’elle s’évade. «En tant qu’ambassadrice de la Global Rainbow Foundation, il se peut que je parte bientôt chanter à l’Unesco. Mais rien n’est sûr», nous confie Jane, très emballée et les yeux pleins d’étoiles.

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