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Six familles de plus plongées dans le deuil

Les événements tragiques se succèdent. Durant la semaine écoulée, la route a fait de nouvelles victimes, laissant des familles dans une profonde tristesse. Témoignages.

Les rêves brisés d’Avinaye Ramgoolam

Il a connu une fin tragique. Avinaye Ramgoolam, 19 ans, a été victime d’un accident alors qu’il pilotait une motocyclette. Les faits se sont produits le mercredi 19 février. Ce jour-là, cet habitant de Sottise, Grand-Baie, se trouvait sur la route principale de Lower Vale lorsqu’il est entré en collision avec une voiture conduite par un habitant de Fond-du-Sac, lui âgé de 23 ans.

Le décès d’Avinaye Ramgoolam a été constaté à son arrivée à l’hôpital de Pamplemousses. Depuis le drame, sa mère Babi et sa soeur cadette, âgée de 17 ans, sont inconsolables. D’autant plus que quelques années plus tôt, le père de famille est décédé suite à une thrombose.

Avinaye Ramgoolam travaillait comme salesman chez un opticien, à Grand-Baie. «Il avait de grands projets pour sa mère et sa sœur, mais le sort en a décidé autrement. Il travaillait très dur. Il était le pilier de la famille. Sa mère regrette de l’avoir laissé sortir le soir de l’accident. Il lui avait dit : ‘‘Mo vini la’’, mais c’est son cadavre qui est retourné», explique un cousin de la victime.

Ce dernier souligne, par ailleurs, qu’Avinaye Ramgoolam testait la moto d’un ami lorsqu’une voiture a subitement surgi pour le renverser.

Sadasiven Ayeloo succombe à ses blessures

Il a lutté avec acharnement. Mais ses blessures ont eu raison de lui. Sadasiven Ayeloo, âgé de 69 ans, a rendu l’âme le vendredi 21 février, après 24 jours d’hospitalisation. Le 28 janvier, cet habitant de Riche-Terre Road, Terre-Rouge, traversait une rue de sa localité lorsqu’il s’est fait renverser par une motocyclette, pilotée par un constable âgé de 27 ans et habitant Ste-Croix. Ce dernier, affecté à l’Emergency Response Service, avait subi un alcotest qui s’est révélé négatif. Une charge provisoire d’homicide involontaire pèse sur lui.

La fin tragique d’Anand Caunhye

Il se rendait à sa séance quotidienne de dialyse lorsque l’irréparable s’est produit. Anand Caunhye, un ancien employé d’Airports of Mauritius, âgé de 54 ans, a connu une fin tragique le 12 février, aux alentours de 8 heures. Ce jour-là, cet habitant de Mahébourg se trouvait à bord d’une ambulance de l’hôpital de Rose-Belle avec d’autres patients. Tous se rendaient au centre de dialyse de cet établissement lorsque le drame s’est produit, à hauteur de Beau-Vallon – Anand Caunhye était diabétique et suivait un traitement à l’hôpital depuis mars 2013. Il a été éjecté de son siège au moment où le chauffeur de l’ambulance a appliqué ses freins pour éviter une collision. C’est du moins ce que ce dernier a déclaré à la police lors de son interrogatoire.

Après cet incident, l’ambulance aurait repris la route. Une fois à l’hôpital, le chauffeur du véhicule n’a toutefois pas averti les urgences. Il aurait tout simplement déposé Anand Caunhye ainsi que les autres patients au centre de dialyse.

Sur place, Anand Caunhye aurait reçu les premiers soins. Mais son état de santé s’est, par la suite, détérioré. Il a alors été transféré à l’Apollo Bramwell Hospital, sur décision de ses proches. «Nous n’avons pas été satisfaits des soins qu’il a reçus lors de son admission à l’hôpital. À un certain moment, il vomissait du sang. C’est là qu’on a su qu’il s’était grièvement blessé au niveau du foie», explique Anishta, 24 ans, la fille aînée d’Anand Caunhye.

Hélas, le dimanche 16 février, le quinquagénaire a rendu l’âme suite à une rupture du foie. Laissant son épouse et ses enfants – il a un fils de 22 ans et une fille de 19 ans – dans la tristesse, mais aussi très en colère. Ces derniers envisagent d’ailleurs des poursuites au civil contre le chauffeur de l’ambulance. Selon eux, il y aurait eu négligence de sa part. Les enfants d’Anand Caunhye ont, en outre, consigné une déposition au poste de police de Blue-Bay, le jeudi 13 février, dans laquelle ils dénoncent les agissements du conducteur.

Nous avons tenté d’avoir la version des faits de ce dernier. En vain. Cependant, la police a procédé à son arrestation le dimanche 16 février. Il a comparu en cour le lendemain. Il répond d’une charge provisoire d’homicide involontaire.

Décès de Norman Bavajee

Un mouvement de solidarité mis sur pied pour aider sa famille

12h40, le jeudi 20 février. Roger Bavajee, 41 ans, rentrait chez lui pour déjeuner lorsqu’il a été fauché par un camion appartenant à la compagnie Omnicane au moment où il traversait la route. Cet habitant de Camp-Martin, à Rivière-des-Anguilles, plus connu comme Norman, n’a pas survécu à l’accident. Son décès a été constaté à son arrivée à l’hôpital de Rose-Belle. Selon le rapport d’autopsie, il est décédé des suites de ses multiples blessures.

Marie-Lourdes, 61 ans, et son époux Noé, 67 ans, ont du mal à accepter le tragique départ de leur fils aîné – le couple a cinq autres enfants –, d’autant plus que ce dernier vivait sous leur toit. Selon Marie-Lourdes, «Norman n’était pas un enfant de chœur», mais il ne méritait pas de mourir de cette façon, soutient-elle.

Norman Bavajee était fiché au poste de police de sa localité pour divers délits. Il était toutefois très apprécié de son entourage. Il collectionnait les petits boulots et aidait ses parents à faire bouillir la marmite.

Depuis son départ, un mouvement de solidarité a été mis sur pied par les habitants de la localité, pour soutenir sa famille. Certains ont contribué financièrement à organiser les funérailles de Norman Bavajee qui ont eu lieu en la paroisse de Sacré-Cœur, à Rivière-des-Anguilles, le vendredi 21 février, à 10h30. Rashid Boodhoo, président du Conseil du village, tient d’ailleurs à remercier tous ceux qui ont tenu à soutenir les Bavajee.

De son côté, le conducteur du camion impliqué dans ce drame, âgé de 64 ans, a été arrêté peu après. Cet habitant de Camp-Berthaud, Britannia, a, par la suite, subi un alcotest qui s’est révélé négatif. Il a comparu en cour et fait l’objet d’une charge provisoire d’homicide involontaire.

Jean-Claude François meurt écrasé par son camion

Un drame de plus sur nos routes. Jean-Claude François, âgé de 48 ans, est décédé le mardi 18 février. Vers 7 heures ce jour-là, cet habitant de Trou-aux-Biches a été écrasé par son camion alors qu’il se trouvait à la plage publique de sa localité, non loin d’un centre de plongée. «Tout laisse croire qu’il s’est retrouvé sous les roues de son camion parce qu’il n’avait pas appliqué le frein à bras. Il se trouvait sous son camion pour vérifier le niveau d’eau lorsque le camion lui est subitement passé dessus. Il s’est retrouvé coincé sous les roues après avoir fait une chute», explique Mariella, l’épouse de Jean-Claude François.

Ce dernier, père de deux filles âgées de 19 et 14 ans, vivait séparé de son épouse depuis trois ans – il vivait en concubinage avec une autre femme depuis. Cependant, ils étaient restés en bons termes, précise Mariella, une habitante de Résidence Barkly. Le jour du drame, c’est d’ailleurs elle qui a appris la terrible nouvelle par le biais d’un ami. D’abord sous le choc, elle décide peu après d’appeler sur le téléphone de Jean-Claude François. Et là, c’est une infirmière qui décroche. «C’est elle qui m’a dit que mon époux avait fait un grave accident et qu’il était décédé», confie notre interlocutrice.

Jean-Claude François travaillait comme chauffeur au sein d’une compagnie privée depuis quatre ans. Auparavant, il était employé dans une usine où il était responsable du département nettoyage. Son rêve, confie Mariella, était d’immigrer en France. Un rêve qu’il ne pourra, hélas, jamais réaliser.

Kunal Lutchmanah ne se rendra pas en Australie

Il économisait pour se rendre à Perth, en Australie, où vit son frère aîné Robin. Un voyage qui devait se faire dans deux mois. Toutefois, ce sont ces mêmes économies qui ont servi à organiser ses funérailles.

Sailendra Rao Lutchmanah, 31 ans, plus connu comme Kunal, a rendu l’âme sur son lit d’hôpital, le dimanche 16 février. La veille, aux alentours de 1h30, cet habitant de Keenoo Lane, à Chemin-Grenier, avait été admis à l’hôpital de Rose-Belle après que le van qu’il conduisait – celui-ci appartenait à un habitant de Chamouny – a heurté un arbre à Belle-Vue, Chemin-Grenier, soit à cinq minutes du domicile de son père, Sam.

Au moment de l’accident, Kunal Lutchmanah rentrait chez lui après avoir conduit des employés d’hôtel chez eux. C’est Rajesh Pottigadoo, son beau-père, qui a d’abord appris la mauvaise nouvelle. «C’est un ami qui m’a informé. Kunal était toujours dans son van lorsque je suis arrivé sur les lieux de l’accident. Il a bougé la tête et m’a dit ‘‘tir mwa’’, puis ‘‘fini aster’’, avant de perdre connaissance», raconte-t-il.

Selon le rapport d’autopsie, Kunal Lutchmanah est mort des suites de ses nombreuses blessures. Son épouse Narvada, 23 ans, est inconsolable. Caissière dans un supermarché, la jeune femme se retrouve désormais seule à élever ses deux fils âgés de 3 ans et six mois.

Kunal Lutchmanah venait à peine de commencer la construction de sa maison, à l’étage de celle de son père. Sur le plan professionnel, il a travaillé pendant 12 ans comme chauffeur dans un hôtel avant de se mettre à son compte. Il officiait comme chauffeur, à bord de sa voiture, pour le compte de particuliers. Le soir venu, il travaillait pour un habitant de Chamouny.

Son frère Robin, qui était en vacances au pays, venait de remettre le cap sur l’Australie le 28 janvier. «So frer ti pe dir li vinn travay l’Australie li ousi. Avan li pa ti tro dakor. Se pu sa li ti envi al en vakans avan», explique Ram.

Hélas, le pire est arrivé.

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