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Bambous-Virieux : pas de poursuite contre les manifestants de l’eau - Hervé Lagaillarde : «Mo pena mo pou exprim mo lazwa»

Il estime que les autorités et les habitants doivent «mett latet ansam».

Il faisait partie des 28 personnes arrêtées après avoir partagé sur le chemin leur désespoir face aux robinets qui ne coulaient plus depuis plusieurs semaines, le 26 décembre 2021… 

Le case contre lui n’était jamais loin. À chaque instant de sa vie, même les plus insouciants, l’idée de ces poursuites le taraudait. L’inquiétude revenait sombre, tentaculaire. Alors, Hervé Lagaillarde, qui a fêté ses 73 ans ce samedi 4 juin, célèbre cette libération «inattendue» : «Je suis très soulagé. Je m’attendais à ce que ce soit un élu de la région qui se batte pour nous. Me zero ! Finalement, c’est Rezistans ek Alternativ kinn tir nou ladan. Mo pena mo pou exprim mo lazwa !» Le bureau du Directeur des poursuites publiques a fait parvenir une correspondance au parti de gauche, il y a quelques jours, lui confirmant que les manifestants de l’eau, des habitants de Bambous-Virieux arrêtés en décembre 2021, ne seront pas poursuivis.

 

En janvier 2022, Rezistans ek Alternativ avait sollicité le bureau du DPP en faveur de ces 28 manifestants arrêtés, afin qu’il utilise «so pouvwar diskresioner sou Konstitision pou ‘‘discontinue’’ tou pourswit kont plizier abitan Bambous-Virieux», écrit Ashok Subron, un des porte-parole du parti, dans un communiqué. Une victoire que savoure pleinement Hervé Lagaillarde. Surtout qu’à son âge, dit-il, les événements ont été plus que traumatisants : «C’était un stress pour moi : pas la kour, pey kosion.» Ce 26 décembre, quand il décide de faire entendre son ras-le-bol avec ses voisins, c’est que le vase est tombé. Impossible pour celui-ci de déborder parce qu’il n’y a pas d’eau depuis des semaines dans les robinets : «Nou ti ariv kot pa pe konpran. En plus, c’était la période festive, on se sentait lésés, on ne savait plus vers qui se tourner.»

 

Les manifestants de l’eau sont arrêtés. Nombreux/ses sont ceux/celles qui dénoncent alors ce déploiement de force de la part des autorités, les inculpés pointent du doigt ces «arrestations arbitraires», alors que l’accès à l’eau potable est un droit fondamental. Au niveau de la CWA, on parle d’un problème qui dure depuis quelque temps. Aujourd’hui, une solution a été trouvée. Mais elle ne fait pas l’unanimité, explique Hervé.

 

D’ailleurs, elle ne le convainc pas : «Il y a quatre tanks mais on ne sait pas quelle est la qualité de l’eau et on se pose des questions au niveau de l’entretien. Je trouve que c’est un service amateur.» Un pansement qui ne règle pas le problème fondamental d’accès à l’eau potable. Un manque de communication qui plombe la possibilité d’aller de l’avant : «On ne peut pas décider de quelque chose sans avoir l’avis de tout le monde. Anou met latet ansam.»

 

Mais déjà, il est heureux qu’il n’y ait plus de case contre lui…