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Héroïne, haschisch, cannabis… : une semaine riche en saisies

Les jours et les semaines passent, et le nombre d'arrestations et de saisies de drogue ne cesse de grimper. Les trafiquants ne semblent pas, non plus, prêts à lâcher l'affaire. En l'espace de quelques jours, les limiers de l'Anti-Drug and Smuggling Unit ont enchaîné les saisies impressionnantes de drogue à Maurice comme à Rodrigues. Sans compter que les mules continuent d'essayer de faire entrer de la drogue sur notre territoire, avec une troisième arrestation à déplorer en quelques jours seulement. Récit.

Saisie de Rs 7,7 M de haschisch et de cannabis dans un bungalow : les enquêteurs scrutent les déplacements de la Française Elisabeth Garro ainsi que sa relation avec le policier Ashwini Hazur Futty

 

Certains suspects arrêtés pour trafic de drogue affirment s'y adonner afin de joindre les deux bouts... Ce serait notamment le cas du constable Ashwini Hazur Futty, affecté à la National Coast Guard (NCG). Le lundi 16 mai, cet habitant de Gros Billot, âgé de 43 ans, a été arrêté pour trafic de drogue. Lors d'un premier interrogatoire, il a déclaré : «Mo fer sa pou gagn enn larzan.»

 

Affecté sur le CGS Barracuda de la NCG, l’officier Ashwini Hazur Futty en connaissait un rayon sur le mode opératoire de ses collègues qui luttent contre le trafic de drogue. Des connaissances qu'il aurait mis à contribution pour éviter de se faire prendre. À ce stade de l'enquête, il affirme avoir agi seul et tente de disculper sa «concubine» – Patricia Elisabeth Garro, une Française de 67 ans –, aussi arrêtée dans cette affaire.

 

Les deux suspects ont été appréhendés le lundi 16 mai, lors d'une opération sous couverture des limiers de l'Anti-Drug and Smuggling Unit (ADSU) de la Southern Division. Ayant eu vent des activités illicites de leur collègue Ashwini Hazur Futty, les policiers ont débarqué dans le bungalow où logeait la Française, à Mon-Choisy, pour y conduire une fouille. Ils y ont découvert de la drogue – 2,5 kg de haschisch et 8,18 grammes de cannabis –, disposée dans plusieurs paquets et enveloppée dans du plastique transparent. La valeur marchande est estimée à Rs 7,7 millions.

 

Pour l'heure, les enquêteurs tentent de connaître l'implication de la Française, arrivée à Maurice le 11 mai, dans cette affaire. Cela, bien que son compagnon prétend qu'il avait discrètement dissimulé les colis dans le bungalow qu'elle occupait, sans qu'elle ne soit au courant. Au vu de la manière dont les colis étaient emballés, les limiers de la brigade antidrogue n'écartent pas la possibilité que Patricia Elisabeth Garro aurait dissimulé la drogue dans ses valises pour la faire entrer sur le sol mauricien. Ils ont entamé une enquête afin d'en savoir plus sur le nombre de déplacements effectués par la sexagénaire entre son pays et notre île. Son cellulaire et celui du policier seront passés au crible afin de connaître leur implication respective dans cette affaire et la nature de leur relation.

 

Après leur arrestation, les deux suspects ont comparu devant le tribunal de Mapou le mardi 17 mai, où une accusation provisoire de trafic de drogue a été logée contre eux. Ils ont ensuite été reconduits en cellule. Ils devraient bientôt être à nouveau interrogés.

 


 

54 boulettes d'héroïne restituées : une mule ougandaise refuse de collaborer avec les enquêteurs

 

Les trafiquants de drogue semblent plus déterminés que jamais. Il y a à peine quelques semaines, l’Anti-Drug and Smuggling Unit (ADSU), en étroite collaboration avec les officiers de la Customs Anti-Narcotics Section (CANS), a procédé à l’arrestation de deux mules ougandaises arrivées dans l’île sur un vol en provenance de Nairobi, Kenya. Ces deux femmes avaient purgé une totalité de 150 boulettes d’héroïne, d’une valeur marchande de Rs 30 millions. Trois jours plus tard, soit le lundi 9 mai, une autre mule a été interceptée.

 

Celle-ci est également arrivée dans l’île à bord d’un vol en provenance de Nairobi, Kenya. Il s’agit de Daniel Goevins Ongaya (photo), également originaire de l’Ouganda, âgé de 40 ans. Suite à à un body scan, les officiers ont détecté la présence de corps étrangers dans son estomac. Interrogé, l'homme a reconnu avoir ingurgité des boulettes d’héroïne. Cependant, il a refusé de collaborer avec les enquêteurs pour une opération de livraison contrôlée. Admis à l’hôpital Nehru, il a restitué, les jours suivants,  54 boulettes d’héroïne, soit 752 g, dont la valeur marchande s’élève à plus de Rs 11 millions.

 

Après sa sortie de l’hôpital, Daniel Goevins Ongaya a comparu en cour le vendredi 20 mai. Une accusation provisoire de trafic de drogue a été logée contre lui. Il a ensuite été placé en détention, la police ayant objecté à sa remise en liberté. L’enquête suit son cours.

 


 

De l'héroïne valant Rs 330 000 retrouvée dans une «guest house» à Rodrigues : Papiko, ancien acolyte de Gro Derek, derrière les barreaux

 

Il n’est pas inconnu des services de police. À en croire certaines sources policières, Lindsay Patrick Bundhoo, plus connu sous le nom de Papiko (photo), serait un ancien complice du trafiquant présumé Gro Derek, en détention depuis bientôt 10 ans dans le cadre de la saisie de 12 kg d’héroïne. Cet habitant de Cité Richelieu, âgé de 58 ans, a été arrêté le mardi 17 mai dans une auberge à Port-Mathurin, Rodrigues. Il a été trouvé en possession de 21,8 g d’héroïne dont la valeur marchande s’élève à Rs 330 000 et du matériel servant à emballer la drogue. 

 

Lindsay Patrick Bundhoo était à Rodrigues depuis peu et son arrivée dans l’île n’est pas passée inaperçue. Le soupçonnant d’être toujours trempé dans des affaires de drogue, l’ADSU de l’île l’a gardé à l’oeil pendant plusieurs jours. Ce qui a davantage éveillé les soupçons, c’est que le quinquagénaire, qui logeait dans une guest house à Port-Mathurin, ne quittait pratiquement jamais sa chambre alors qu’il était à Rodrigues pour des vacances. Après avoir eu vent qu’il était à la recherche de clients potentiels, les limiers ont débarqué sur place et saisi quatre sachets d’héroïne, une lame de rasoir, un rouleau d’aluminium et Rs 550.

 

Conduit au poste de police de Port-Mathurin, le trafiquant présumé a gardé le silence lorsque les enquêteurs l’ont questionné. Il a passé la nuit en détention et a comparu devant le tribunal le lendemain, sous une accusation provisoire de possession of heroin for the purpose of distribution, avant d’être reconduit en cellule.

 

Rappelons que Lindsay Patrick Bundhoo avait fait parler de lui en 2010, lorsque 1,46 g d’héroïne, d’une valeur marchande de Rs 20 000, avait été saisis au domicile de Gro Derek. Il avait voulu faire croire aux enquêteurs que la drogue lui appartenait mais l’enquête avait établi qu’il mentait. Il avait écopé de deux ans de prison et d’une amende de Rs 10 000 pour fausse déclaration.