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Chute fatale d’Altaaf Hosenbocus, 17 ans, à Sept-Cascades - Ses parents Aslam et Bilkiss : «Nous vivons un vrai cauchemar»

Une photo du jeune homme à Sept-Cascades. Il adorait cet endroit.

Une énième randonnée a viré au drame pour un jeune habitant d’Henrietta. Cet étudiant du collège John Kennedy a succombé à ses blessures après avoir fait une chute à Sept-Cascades. Son père Aslam et sa mère Bilkiss nous confient leur immense douleur et nous parlent du garçon formidable et brillant qu’il était et des multiples rêves qu’il ne pourra réaliser…

Il adorait faire des randonnées. Et il adorait les Sept-Cascades. Ça tombait bien puisque ce magnifique endroit est situé non loin de là où il habitait à Henrietta. Il connaissait donc bien les lieux où il allait souvent se promener. Le mardi 5 octobre, Shah Mohammad Altaaf, 17 ans, s’y est encore une fois rendu, en solitaire cette fois, comme ça lui arrivait parfois. Mais cette fois, il n’est pas rentré. Ses proches ont découvert plus tard qu’il avait fait une chute mortelle sur place, succombant à de graves blessures à la tête. Un drame qui les plonge dans une grande détresse. Surtout ses parents Aslam et Bilkiss Hosenbocus qui se retrouvent devant la terrible injustice qui est de perdre un enfant.

 

Oui, l’épreuve qu’ils vivent, ainsi que leurs deux autres enfants – deux autres fils de 19 et 11 ans – et tout leur entourage, est inqualifiable depuis qu’Altaaf leur a été arraché de manière si soudaine et brutale. Les souvenirs du jeune homme sont désormais gravés pour l’éternité dans le cœur des siens qui ne savent toutefois comment faire le deuil d’un être si cher. «Lamor nou garson se enn vre kosmar. Fason linn mor byin dir pou aksepte pou nou kouma bann paran, me nou aksepte desizion seki lao-la parski nou finn touzour grandi dan lafwa», confient Aslam et son épouse Bilkiss, la voix chargée de chagrin. Pour leur fils parti trop tôt, ils n’ont que des mots élogieux.

 

L’adolescent, disent-ils, était brillant. Il fréquentait le collège John Kennedy et venait de réussir à ses examens du School Certificate (SC). Et pour ses deux années de Higher School Certificate, il avait opté pour les mathématiques, la physique et le design. Il avait pris l’urdu, une langue qu’il adorait et dans laquelle il excellait, comme matière subsidiaire. Membre du l’Urdu Speaking Union, Altaaf parlait couramment cette langue et avait décroché un A+ en urdu à ses examens du SC. Il devait prendre part à un examen final dans cette matière, organisé par la Jamia Urdu Aligarh University de l’Inde, en décembre. La mission de cet institut est aussi d’éduquer les gens à jouer un rôle dans le développement de leur pays. Par ailleurs, le jeune homme avait participé à plusieurs reprises à des compétitions de récitations des versets du Coran, organisées par le Vacoas-Phoenix Muslim Cultural Association, où il a atteint sur le podium en 2014 et 2015. «Mon fils avait une très belle voix», avance Bilkiss, avec fierté et tristesse.

 

Sur les traces de son frère

 

Son époux précise : «Nos enfants ont une vie estudiantine et sociale bien remplie. Ils sont également très pieux. Altaaf suivait les traces de son frère aîné qui avait également pris part à des examens de la Jamia Urdu Aligarh University avant de rejoindre la force policière.» Un autre talent d’Altaaf, hérité de son père, c’est qu’il dessinait très bien. Il avait décroché une distinction aux examens du SC dans cette matière qu’il avait composé en privé. Car en optant pour la filière technique en Form IV, il avait cessé de faire des classes d’art au collège. Par contre, il continuait à faire montre de beaucoup de créativité artistique lors de ses classes de design à l’école, sujet dans lequel il a d’ailleurs décroché un A également aux examens de SC. Pour son projet dans cette matière, il avait proposé un bathroom cabinet. «Il a toujours été très appliqué dans ses études», affirme Bilkiss.

 

Aslam explique, pour sa part, que son fils menait une vie bien remplie et ordonnée. Altaaf n’était pas, dit-il, comme la plupart des jeunes de son âge. «Il n’aimait pas trop sortir. Il ne sortait que pour aller à l’école ou à la mosquée. Et aussi pour faire ce qui lui plaisait. Il passait beaucoup de temps à la maison à dormir. Il aimait aussi jouer avec son chat Minou et son cateau vert Coucou. Il s’occupait aussi des poissons qui se trouvent dans notre bassin et de ceux qui sont dans un aquarium.» Altaaf et son frère aîné, ajoute leur père, étaient inséparables : «Ils étaient les meilleurs amis au monde.»

 

Un role model

 

L’adolescent était aussi un role model pour les autres membres de sa famille. Il était très apprécié par les siens ainsi que par ses amis et professeurs au collège et tout son entourage. «Il n’a jamais manqué de respect à personne. Il était toujours disponible pour venir en aide aux autres. Je me suis évertué à transmettre à mes fils des bonnes valeurs. Altaaf a bien retenu mes leçons», souligne Aslam. L’habitant d’Henrietta confie que son fils était également très lively : «Il aimait la vie. Il a toujours fait des trucs extraordinaires. Il était un bon nageur et athlète. Il n’avait pas encore fait de choix de carrière mais il avait l’intention d’aller à l’université pour poursuivre ses études.»

 

Le destin en a malheureusement décidé autrement. Bilkiss se souvient que le jour fatidique, Altaaf était sorti après lui avoir demandé la permission de se rendre à Sept-Cascades pour y faire une randonnée. Elle n’a pas refusé car il connaissait bien l’endroit où il se rendait souvent en famille ou en solo. «Pou li Sept-Cascades ti pli zoli plas ki ena dan Moris», avance Aslam. Il en profitait aussi pour faire le plein de photos, en bon passionné de photographie qu’il était. Hélas, ses proches ne sauront sans doute jamais ce qui s’est passé ce jour-là et comment il a fini par faire cette chute mortelle. Le jeune homme si «obéissant», «brillant» et qui faisait la fierté de ses parents et de toute sa famille est parti de manière brutale et imprévisible à quelques mois de ses 18 ans (qu’il allait avoir le 18 janvier prochain). Un départ qui les prive à jamais de sa douce présence et les plonge dans une détresse dont ils ne savent pas si un jour ils pourront se relever.