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Olivette Goder, 67 ans, décède de la Covid-19 - Ses enfants : «Personne ne devrait être enterré dans des conditions si horribles...»

Le décès d'Olivette Goder rallonge la liste des victimes du coronavirus.

«À un certain moment, quand on recouvrait de terre ce qui servait de cercueil à ma mère, j'ai vu des pierres tomber dessus comme si elles allaient le défoncer. Ça faisait mal à voir…» Dario Goder, un des neuf enfants d’Olivette Goder, 67 ans, décédée de la Covid-19 cette semaine, se fait le porte-parole de sa fratrie et revient sur les dernières heures de sa mère jusqu'à son enterrement dans «une boîte» qui était dans un «état déplorable...»

Des images chocs. Une vidéo qui déchire le cœur, qui blesse, qui touche, qui donne des frissons. Impossible de ne pas ressentir de la tristesse et de la révolte devant le petit film posté par Dario Goder sur les réseaux sociaux. On y voit une caisse, mal refermée, entrouverte à certains endroits, posée à l'arrière d'un véhicule. Pour Dario Goder, cette image était encore plus pénible à supporter car à l'intérieur de cette «boîte» reposait sa mère, Olivette Goder, 67 ans, décédée le mardi 27 juillet de la Covid-19.

 

Déjà terrassé par l'horrible nouvelle d'avoir perdu cet être si cher à son cœur, le lendemain, soit le mercredi 28 juillet, il a dû assister à cette scène horrible, cette triste vision qui restera à jamais gravée dans sa mémoire : voir sa mère entreposée «dans une caisse indigne d'être comparée à un cercueil». C'est pour dénoncer et condamner cette façon de faire, et aussi pour que d'autres familles ne vivent pas le même cauchemar en ces temps de Covid-19, qu'il a filmé et posté sa vidéo qui a suscité de vives réactions.

 

«Personne ne devrait être enterré dans des conditions si horribles», s’indigne-t-il.  Dario Goder, qui se fait le porte-parole de ses frères et soeurs – il est issu d'une fratrie de neuf enfants (trois filles, six garçons) –, est encore troublé par les tristes événements de ces derniers jours, durant lesquels il a vu partir sa mère et a assisté à son enterrement selon les «difficiles protocoles» liés à la gestion de la pandémie dans l'île. Il revient sur cette pénible semaine : «Nous avons vécu un vrai cauchemar. Ma mère n'était pas bien depuis quelque temps et d'ailleurs, à deux reprises, on l'avait emmenée se faire ausculter dans le privé mais son état ne s'était pas amélioré.»

 

Avec ses frères et sœurs, la décision a alors été prise d'aller à l’hôpital. «Comme maman n'était toujours pas bien, on l'a conduite à l'hôpital du Nord le dimanche 25 juillet. Un médecin a vu qu'elle avait un problème aux reins. On nous a toutefois informés qu'elle ne pouvait pas être admise parce qu'il n'y avait pas de place. On l'a donc ramenée à la maison. Mais ma mère souffrait toujours et le lendemain, lundi, on l'a à nouveau emmenée à l'hôpital. Elle n'était vraiment pas bien. Elle ne pouvait pas se déplacer et n'arrivait pas non plus à s'exprimer», raconte Dario.

 

La douleur

 

À ce moment-là, sa famille et lui s'accrochaient à l'espoir que l'état d'Olivette s'améliore : «Ma mère pouvait à peine bouger. C'est ce même jour qu'on a appris qu'elle était positive à la Covid-19. Des tests sur d'autres membres de la famille, dont ma sœur, mon frère et un beau-frère, qui étaient avec elle, se sont révélés négatifs...» À partir de l'hospitalisation d'Olivette, les choses se sont accélérées. «Le lendemain, une de mes sœurs est allée à l’hôpital et un médecin lui a dit que ma mère était bien et qu'elle avait mangé. Un peu plus tard, on nous a appris que son état était grave et vers 9h30, ce même mardi, on nous a appris qu'elle est décédée», confie Dario, la voix cassée par l'émotion. Il poursuit : «On a tous eu un choc. On ne s'attendait pas à ce qu'elle ne rentre pas à la maison, à Cité La Cure, lorsqu'elle est partie à l'hôpital ce lundi.»

 

Tout ce qui a suivi le décès d'Olivette a aussi été très pénible pour ses enfants. «Les conditions de ses funérailles ont été particulièrement douloureuses à vivre. Lorsque les portes du véhicule qui l'avait transportée se sont ouvertes au cimetière Bigara et qu'on a vu cette caisse avec des fentes et des clous apparents, on a été bouleversés. C'était horrible à voir. Personne ne mérite de partir dans ces conditions. Ma mère était une grande travailleuse. Elle contribuait à un plan funéraire et on s'attendait à ce qu'elle ait au moins un cercueil décent. On voulait lui offrir un cercueil approprié mais on nous a fait comprendre que ce n'était pas possible par rapport au protocole en place pour les personnes qui décèdent de la Covid. Après plusieurs négociations et un retour à l'hôpital ENT, ma mère a eu droit à un cercueil qui était un peu dans le même genre que le premier mais mieux. Je ne souhaite à personne de vivre un tel drame. C'est quelque chose et des images qui marquent à vie», souligne Dario.

 

Toute la famille regrette de n'avoir pu offrir des funérailles comme il se doit à Olivette. «Ma mère était une rude travailleuse. Elle a travaillé dans lakaz madam et aussi dans un couvent auprès des personnes malades. Elle a travaillé jusqu'à ses 65 ans. Elle était diabétique et avait de la tension mais elle suivait un traitement et faisait attention. Elle était toujours souriante malgré toutes les épreuves de la vie et elle avait toujours de bons conseils. C'est un vide qu'elle laisse dans nos vies», lâche Dario qui, avec ses proches, a entamé un difficile deuil. «Un avocat s'est proposé de nous aider. On va étudier cela parce que personne ne mérite de vivre de telles choses et de partir dans une caisse. À un certain moment, quand on recouvrait de terre ce qui servait de cercueil à ma mère, j'ai vu des pierres tomber dessus comme si elles allaient le défoncer. Ça faisait mal à voir», conclut-il, du chagrin dans la voix.

 

Le ministère de la Santé : «Il est clair que des normes n'ont pas été respectées»

 

C'est un récit qui n'a pas laissé insensible. L'histoire de la famille Goder et de ses interrogations autour du cercueil qui avait été alloué à Olivette Goder dans un premier temps a suscité de vives réactions. Interrogé à ce sujet, Kavish Pultoo, du ministère de la Santé, nous a fait la déclaration suivante : «Dans le cas de cette patiente, il y a eu une prise en charge médicale faite selon un protocole établi. Et concernant les funérailles, il est clair que des normes n'ont pas été respectées. On a demandé un rapport aux services sanitaires et des actions suivront. Nous attendons le rapport mais c'est clair que des normes n'ont pas été respectées.»

 


 

Les centres de vaccination ouverts à tous à partir du 2 août 

 

La bataille contre la Covid-19, selon les stratégies du gouvernement, prend une nouvelle dimension. À partir du lundi 2 août, les 17 centres de vaccination de l'île seront ouverts à tout citoyen souhaitant se faire vacciner. Selon les autorités, cette décision a été prise car les vaccins ont donné les résultats escomptés et afin de vacciner au plus tôt plus de 60 % de la population. Steven Obeegadoo, vice-Premier ministre, ministre du Logement et de l'Aménagement du territoire, et ministre du Tourisme, a annoncé cela lors du point de presse de la Commission nationale de communication sur la Covid-19 le vendredi 30 juillet. Il a souligné que les centres de vaccination fonctionneront selon le mécanisme d'ordre alphabétique mis en place pendant le confinement, du lundi au samedi, à compter du 2 août 2021. Le créneau de 9 heures à 10h30 sera réservé aux personnes inscrites sur la plateforme électronique de l'Economic Development Board (https://vaccination.edbmauritius.org) ; et le second, de 10h30 à 15 heures, sera sur la base de premier arrivé, premier servi pour les personnes sans rendez-vous. Le VPM a aussi souligné qu'à partir du 15 août, il sera obligatoire pour tout le personnel de l'aéroport, du port, des prisons et des 72 résidences publiques et privées pour personnes âgées de se faire vacciner afin d'accéder à leur lieu de travail respectif.

 


 

Des chiffres et une progression qui interpellent

 

Les semaines se suivent et se ressemblent, hélas ! Cette semaine encore, l'actualité liée à la Covid-19 interpelle. Selon le dernier communiqué new-look du ministère de la Santé et selon les données disponibles au matin du 31 juillet, le pays compte 67 nouveaux cas positifs sans symptômes, alors que sept nouveaux cas ont été admis à l’hôpital ENT.

 

Ces derniers jours ont ainsi été marqués par la sortie de Bois-Chéri de la zone rouge, un décès, d'autres fermetures d'établissements scolaires – le collège Lorette de Port-Louis et le Muslim College Girls –, un cas détecté à l'école Le Nid de Triolet avec une enfant de 4 ans testée positive et d'autres cas de contamination, notamment à la New-Wing Prison de Beau-Bassin. Une situation qui ne rassure pas les Mauriciens et ce, alors même que la campagne de vaccination se poursuit.

 

Lors d’une conférence de presse ce vendredi, le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, a annoncé que le nombre de cas actifs dans le pays avait atteint 1 819. Il a aussi précisé que la semaine dernière, 604 cas positifs de Covid-19 ont été détectés comme suit : quelque 400 cas grâce à l'exercice de contact tracing et dans les covid testing centres ; une cinquantaine dans les centres de quarantaine et par dépistage ; et quelque 90 dans des dortoirs.