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Manifestation contre la vaccination obligatoire : des étudiants au front

Depuis une semaine maintenant, de nouvelles voix s’élèvent. Ils ont 18/19 ans et doivent compléter leur scolarité, sauf que le ministère de l’Éducation a décidé d’interdire l’accès des collèges aux élèves majeurs qui ne sont pas vaccinés, une décision qui a soulevé un vent de protestation parmi la population estudiantine. Issus de différents collèges, ils participent depuis quelques jours à une manifestation organisée par Reuben Pillay pour dénoncer cette mesure. 

Alors qu’une décision est attendue demain dans l’affaire des plaintes logées en Cour suprême par plusieurs citoyens contre l’obligation de se faire vacciner, cette mobilisation, explique l’activiste, s’est imposée d’elle-même. «Il faut un peu de bon sens. Dans une école, il y a environ 700 élèves. Parmi, au moins 650 ont moins de 18 ans et ne se sont pas fait vacciner. Pourquoi mettre la pression sur les 50 restants qui sont en train de finir leur scolarité ? Qu’on les laisse prendre part aux examens ! S’ils ratent cette étape importante, ce sera, pour certains, deux années de perdu.»

 

Que ce soit devant l’hôtel du gouvernement ou le MITD de Phoenix, ils étaient là, brandissant leur courage et leur révolte pour dire non à ce qu’ils décrivent comme de la contrainte, de la pression et de la discrimination. Tous ont un message : leur interdire l’accès à leur école parce qu’ils ne se sont pas fait vacciner est une atteinte grave à leur droit à l’éducation. Parmi ces jeunes qui militent pour cette cause, Stephy Ecumoir, 19 ans, et étudiante au MITD de Mahébourg. «On m’a refusé l’accès à mon école à deux reprises. Je me suis rendue à l’hôpital pour faire un test mais on m’a dit que je n’avais aucun problème de santé et que je pouvais faire le vaccin.» Elle s’est alors rendue au poste de police pour le signaler, avant de se joindre à la manifestation.

 

Si elle refuse la vaccination, déclare-t-elle, c’est parce que deux membres de sa famille, qui se sont fait vacciner récemment, ont souffert d’effets secondaires. «J’étudie la mécanique, une filière où j’ai besoin de mes mains pour travailler. Le gouvernement va-t-il assumer s’il m’arrive quelque chose ? Il me restait que trois semaines pour compléter ma scolarité.» Le pire, dit-elle, c’est que ça fait une semaine depuis qu’ils manifestent et ni la ministre ni quelqu’un de son ministère ne les a approchés pour entamer un dialogue. Aujourd’hui, tout ce qu’elle souhaite, c’est de pouvoir terminer sa scolarité.  Pour Alice Chauremootoo du collège Friendship Girls, ils doivent gérer le stress d’une vaccination imposée, en plus d’une scolarité chamboulée par la crise sanitaire : «Je viens de terminer ma deuxième année de Grade 11 et j’attends toujours mes résultats. Cette situation est stressante. Nous devons réclamer nos droits.»

 

Si elle n’a rien contre le vaccin, c’est la manière de faire des autorités que Rufaida Ruhomutally, étudiante au Fashion and Design Institute, déplore. «Chacun a le droit de décider s’il veut le faire ou non. On ne peut pas imposer une telle décision. Personnellement, je ne veux pas faire le vaccin parce que j’ai un problème de santé.» Aujourd’hui, poursuit-elle, la fin de ses études est compromise à cause de cette décision. «Il me reste un mois seulement avant de terminer mes études. J’ai déjà tout payé. Comment peuvent-ils refuser l’accès aux cours, alors que j’ai reçu mon passe pour voyager dans les bus ? Ça n’a pas de sens !» Pour elle, c’est tout simplement de la «dictature» et c’est ce qui l’a poussée à rejoindre le mouvement. «Il faut qu’on fasse entendre nos voix.»

 

C’est la seule manière, dit-elle, de pouvoir faire bouger les choses.