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Zaafir Neeamuth : ma vie avec le vitiligo

«Vitiligo is a blessing in disguise. It makes you a better person when you accept your own imperfections and those of others», confie-t-il.

Atteint d’une maladie de la peau, il a choisi de faire de sa différence une force et essaie de passer des messages pour que les mentalités changent. «The colour of my skin is two not one and some people stare at me like am weird and it stung. It’s tough to live like this but I still have to pardon. Never judge a book by it’s cover; you never know what’s for you in the future. Be educated with manners not just educated», écrit-il sur sa page Facebook. Confidences d’un jeune battant...

«Il y a quelque temps, un enfant m’a accosté dans la rue. J’étais à Port-Louis et j’attendais mon père. Il était jeune mais semblait savoir et comprendre ce qu’il disait. Il m’a regardé et m’a dit :  ’’Je crois que Dieu n’a pas pu choisir ta couleur de peau. Tu es joli comme un arc-en-ciel...’’ Ces paroles m’ont touché. Non, je n’ai pas une mais deux couleurs de peau et à cause de cela, les gens me regardent souvent bizarrement et c’est blessant de vivre comme ça. Mais je pardonne toujours...»

 

C’est avec ces mots, publiés sur sa page Facebook avec des photos pour illustrer sa «différence», que Zaafir Neeamuth a voulu partager cette bouleversante rencontre. Le regard des autres, les remarques blessantes et tout ce que cela provoque : doute, tristesse et incompréhension. Mais ce jour-là, cet enfant lui a donné du courage. Et c’est avec le cœur chargé d’émotions que le jeune homme, âgé de 25 ans, a voulu partager cette expérience pour, dit-il, conscientiser et surtout informer sur le vitiligo, cette maladie chronique de l’épiderme qui se caractérise par des taches blanches – dépigmentation – sur la peau, qui est de dimension, d’aspect et de localisation variables, et qui s’apparente à de la craie aux contours bien définis par une bande de peau plus foncée.

 

Les taches apparaissent le plus souvent sur les mains, les bras, les pieds et le visage mais elles peuvent survenir sur n’importe quelle zone du corps, y compris les muqueuses. «On ne choisit pas d’avoir ce genre de choses. Je n’ai pas choisi de l’avoir. C’est comme ça. Dans ma famille, c’est héréditaire. J’ai une tante qui en souffre et mon père en avait aussi à un certain moment», précise le jeune homme qui a fait de la pâtisserie sa raison de vivre. C’est à l’âge de 14 ans que tout a commencé : «Imaginez ce que c’est pour un adolescent ! Les gens ne cherchent pas à comprendre. Ils ne réalisent pas que c’est une maladie. Ils ont des réactions qui heurtent et affectent. Ils vous jugent, vous regardent bizarrement et certains même vous fuient. Une fois,
j’ai même entendu quelqu’un dire ’’ki mo lapo pe pouri’’. C’est affreux d’entendre ce genre de choses, surtout quand on est jeune, quand on se construit...»

 

Cri du coeur

 

Devant ces épreuves, Zaafir aurait pu sombrer mais très tôt, porté par l’amour de son entourage et de ses amis qui, dit-il, l’aiment comme il est, il a choisi de faire de sa différence une force : «Je me suis documenté. J’en sais plus maintenant sur ce mal. Par exemple, j’ai appris que le stress nous affecte. Je fais donc tout pour ne pas laisser la maladie prendre le dessus sur moi. Je me dis que je suis unique et que je ne fais de mal à personne. Je suis comme ça et je n’y peux rien. Par contre, je peux continuer de vivre, d’être moi-même et de faire ce que j’aime...»

 

Des moments de faiblesse, il en a eu : «À un certain moment de ma vie, par exemple, je refusais de porter des T-shirts. Je portais des chemises pour cacher les marques sur ma nuque. Puis, j’ai fait un travail sur moi-même. Je me suis rendu compte que je ne pouvais pas vivre ma vie par rapport aux autres. Je ne fais rien de mal. Je suis jeune et je peux avoir une vie comme tout le monde. Le tout, c’est de s’aimer soi-même. Je m’aime comme je suis.»

 

Si lui a choisi de garder la positive attitude, il sait toutefois que ce n’est pas évident : «Nous ne sommes pas tous forts moralement. J’imagine ce que peut endurer une jeune fille qui souffre du vitiligo. Le paraître et le physique ont hélas une place très importante dans notre société.» Ce qui l’a rendu plus fort, c’est qu’il a pu voyager : «J’ai été dans plusieurs pays et souvent, ma différence ne posait pas problème, ça passait même inaperçu. C’est alors que j’ai pris confiance en moi. Je me dis que tout le monde ne pense pas de la même façon...» Dans sa démarche de vouloir parler de sa maladie, Zaafir veut surtout que les gens comprennent qu’une personne peut vivre parfaitement avec le vitiligo et que cette dernière n’est en aucun cas un phénomène de foire : «On a des sentiments et les remarques désobligeantes et les regards interrogateurs blessent. Avant de porter un jugement, documentez-vous, sachez d’abord de quoi il en retourne et pensez que demain, ça peut aussi affecter un membre de votre famille ou de votre entourage. La maladie ne choisit pas avant de frapper...»

 

À travers son cri du coeur, le jeune homme veut surtout que les mentalités changent et que les gens arrêtent d’ignorer d’autres personnes à cause de leurs différences...