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Cérémonie pour ceux décédés pendant le confinement - Jeff Clark : hommage à mon père

Les photos des défunts lors de la cérémonie de requiem à l’église Notre-Dame-Des-Anges, à Mahébourg. Le portrait de James Clark se trouve à l’extrême gauche.

Il fait partie de ceux qui croient qu’une cérémonie mortuaire apaise, que ça permet de dire au revoir comme il faut à l’être disparu et de célébrer sa vie en présence des proches et connaissances venus saluer sa mémoire. Et c’est pour cela qu’il lui a été difficile d’enterrer son père James, le 3 mai, lorsque ce dernier, décédé pendant le confinement, a été privé, comme beaucoup d’autres, d’une cérémonie à l’église. En effet, coronavirus oblige, tout rassemblement religieux était interdit pendant la période du lockdown. Un moment difficile, douloureux, que Jeff Clark, n’oubliera jamais.

 

«Comme je suis très croyant, j'ai vécu très mal le fait de ne pas pouvoir offrir une cérémonie à mon père, comme il l’aurait souhaitait. Il était lui-même très religieux. Il était membre de Zezi Vre Zom et toute la famille voulait pouvoir lui rendre hommage lors d’une messe. Même si on comprend que les conditions n’étaient pas réunies, étant donné que le pays était en confinement, cela nous a manqué de ne pas pouvoir prier et chanter pour lui avec tous nos proches dans la maison du Seigneur», confie Jeff, de l’émotion dans la voix.

 

Il revient sur ces jours pénibles qui le marqueront à vie : «Perdre quelqu'un dans une telle atmosphère, avec l’ombre de la Covid-19 qui planait sur le pays, a été une épreuve. D’ailleurs, les semaines suivant le décès de mon papa, avec les conditions qui prévalaient dans le pays, ont été semées d’obstacles. Par exemple, à un certain moment, mon père, qui avait un cancer du sang, est resté sans traitement à la maison. Alors qu’il devait se rendre à l’hôpital pour des soins, on nous avait fait comprendre qu’il n’y avait pas d’ambulance pour venir le récupérer et le véhiculer. Il est resté plus d’une semaine à attendre. Puis, quand il a été hospitalisé, c’était aussi difficile pour nous de trouver un transport pour aller lui rendre visite. Bref, des instants compliqués qu’il a fallu surmonter, sans oublier le fait de ne pouvoir se recueillir à l’église pour lui dire au revoir.»

 

L’émotion était à son comble, il y a deux semaines, quand Jeff, sa mère, son frère et sa sœur mais aussi des familles d’autres défunts, ont pu se rassembler pour prier lors de la cérémonie de requiem à l’église Notre Dame Des Anges, à Mahébourg, en hommage à tous ceux qui n’ont pas pu bénéficier d’une cérémonie mortuaire durant le confinement. «Ce n'est pas pareil, cela n'enlève pas le regret qui nous habite par rapport au fait de ne pas avoir pu lui offrir une cérémonie avant de l’enterrer. Mais ce moment en communion avec d’autres personnes en souffrance comme nous était très fort. Voir tous ces visages sur l’autel nous a touchés», conclut Jeff, pour qui pas un jour ne passe sans qu’il ne pense à son père chéri...