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Atmaram Ramkissun, mortellement agressé sur fond de jalousie | Sa mère Raumohuntee : «Kouma kapav inn ariv li enn zafer koumsa ?»

Atmaram Ramkissun était un homme sans histoires, selon ceux qui l’ont côtoyé.

Il a trouvé la mort dans des circonstances atroces ce mardi 4 février. Atmaram Ramkissun, un habitant de Mahébourg de 43 ans, a été agressé mortellement au couteau au domicile d’une habitante de sa localité par l’ex-concubin de cette dernière. Si le motif de sa présence chez cette femme reste un mystère jusqu’à présent, tant les versions avancées diffèrent, cela n’atténue en rien la douleur de ses proches. Ils témoignent.

Les regards sont pleins de tristesse et les visages crispés par la souffrance. À la rue Ville Neuve, Mahébourg, le temps semble s’être arrêté au domicile des Ramkissun. Le quotidien de cette famille a été soudainement chamboulé le mardi 4 février, avec le décès subit et tragique de l’un des leurs. Pour ceux qui l’ont côtoyé, Atmaram Ramkissun, affectueusement appelé Nitin, était un homme sans histoires qui se montrait toujours aimable et courtois envers tous ceux qu’il rencontrait. C’est la raison pour laquelle les circonstances atroces dans lesquelles il a trouvé la mort laissent ses proches perplexes et remplis d’interrogations.

 

Âgé de 43 ans, Atmaram Ramkissun n’était pas marié et n’avait pas d’enfants. Il travaillait comme menuisier à son compte depuis plusieurs années. Depuis la mort de son père, il y a environ 13 ans, il subvenait aux besoins de mère et ses deux sœurs. «Li ti enn bon dimounn. Li pa ti violan. Il travaillait dur pour qu’ils ne manquent de rien vu qu’il était le seul homme de la maison. Il était un pilier pour sa famille», raconte sa cousine Vedna. Ambitieux et débrouillard, il passait le plus clair de son temps à travailler pour faire bouillir la marmite. Et les seuls moments libres qu’il lui restait, il les consacrait à sa petite famille à laquelle il tenait comme à la prunelle de ses yeux.

 

Sa mère Raumohuntee est effondrée. «Linn zis dir mwa li pe sorti, li pe al travay. Kouma inn kapav ariv li enn zafer koumsa ?» ne cesse-t-elle de se demander, la voix remplie d’émotion. La dernière fois qu’elle a vu son fils vivant, dit-elle, c’était à la mi-journée, le mardi 4 février. Ce jour-là, «il a pris sa douche et m’a dit qu’il avait du travail. Je ne lui ai pas posé plus de questions». Un peu plus tard, elle a eu la surprise de voir la police débarquer chez elle. «Ils m’ont demandé de les suivre jusqu’au poste et c’est là-bas qu’ils m’ont annoncé la mauvaise nouvelle. Zot inn dir mwa enn dimounn inn pik mo garson et linn mor.»

 

Les faits remontent à ce mardi 4 février, aux alentours de 13h30. Après avoir obtenu des renseignements selon lesquels une violente agression avait eu lieu au domicile de Swastee Chamrah, une dame de 39 ans, à la rue Gopala, à Mahébourg, les policiers y ont débarqué. Sur place, ils ont fait une découverte macabre : dans l’une des pièces de la maison gisait inerte, dans une mare de sang, Atmaram Ramkissun. Agressé au couteau, il portait de multiples blessures. Il a été conduit à l’hôpital où son décès a été constaté. L’autopsie pratiquée par le Dr Maxwell Monvoisin, médecin légiste de la police, a révélé qu’il avait succombé à un stab wound to the chest.

 

Jusqu’à présent, les circonstances ayant entraîné l’agression mortelle d’Atmaram Ramkissun demeurent floues car les versions avancées par les individus présents au moment du drame diffèrent. Mais l’enquête policière a conclu que c’est bel et bien sur fond de jalousie qu’il a été tué avec l’arrestation de Sandiren Bangarigadoo – l’ex-concubin de Swastee Chamrah. Interrogé par les enquêteurs de la brigade criminelle de Mahébourg, cet habitant de Beau-Vallon de 36 ans est passé aux aveux. Il a expliqué qu’il était allé récupérer ses affaires chez la trentenaire lorsqu’il l’aurait surprise avec la victime dans une position compromettante, dans la chambre à coucher. Ne supportant pas d’avoir été remplacé, il se serait emparé d’un couteau et aurait agressé l’homme. Il a comparu en cour de District de Mahébourg le lendemain, où une accusation provisoire de meurtre a été logée contre lui. Il a ensuite été reconduit en cellule, la police ayant objecté à sa remise en liberté.

 

Autre son de cloche auprès de Swastee Chamrah qui affirme qu’elle n’entretenait aucune relation intime avec Atmaram Ramkissun. Le jour de la reconstitution des faits (voir-hors-tete), elle a déclaré que «beaucoup de rumeurs circulent à (mon) sujet depuis ce qui s’est produit. Les gens racontent que Nitin et (moi) étions ensemble alors que ce n’est pas le cas». Le jour de l’agression, dit-elle, Sandiren Bangarigadoo a débarqué chez elle sans prévenir. «Lui et moi étions ensemble pendant trois ans. Quand nous nous sommes séparés l’an dernier, il est retourné vivre chez sa mère. Mardi, Nitin prenait les mesures de la porte de ma chambre à coucher lorsque Sandiren est arrivé. Il l’a agressé sans même demander des explications», se désole-t-elle.

 

Mais qu’importe les raisons avancées par les deux individus, cela n’atténue en rien la douleur de l’entourage d’Atmaram Ramkissun. Le jour des funérailles de la victime, soit ce mercredi 5 février, les éloges n’ont cessé de pleuvoir à son sujet. «Nou pa kone ki finn pase me nou finn fini perdi li. Li ti kouma dir enn papa pou nou. Nou ti pe aprann boukou kitsoz avec li», pleure Nisha, la sœur de la victime. «Il était un bijou pour cette localité. Il a toujours été humble et respectueux vis-à-vis de ceux qu’il côtoyait. Il ne refusait jamais de rendre service lorsqu’on sollicitait son aide», lâche un proche. Ils n’espèrent qu’une chose à présent : que les lois soient plus dures afin que d’autres réfléchissent à deux fois avant de commettre un crime.

 


 

Sandiren Bangarigadoo revient sur le lieu du drame

 

 

Il a participé à un exercice de reconstitution des faits dans l’après-midi du jeudi 6 février. Accompagné des limiers de la Criminal Investigation Division (CID) de Mahébourg et du Scene of Crime Office (SOCO), Sandiren Bangarigadoo (photo), soupçonné du meurtre d’Atmaram Ramkissun, est retourné à l’endroit où il aurait agressé mortellement la victime, soit à la rue Gopala, à Mahébourg. Il a montré aux enquêteurs l’endroit où il l’aurait surpris avec son ex-concubine avant de s’emparer d’une arme tranchante pour le tuer. Il a ensuite été reconduit en cellule.