Unis dans la vie comme dans la mort. Ce jeudi 26 septembre, Akshay Ramnarran a succombé à ses blessures 46 jours après avoir fait un accident. Son départ est d’autant plus difficile à vivre pour ses proches qu’il survient seulement 24 heures après le décès de sa mère, Shobhadevi, qui a rendu l’âme des suites d’une longue maladie. Bouleversés, leurs proches témoignent de la grande peine que leur impose ce double deuil.
Le regard vide, les yeux rougis d’avoir trop pleuré, Vedanand Ramnarran est un homme dévasté, anéanti. Il y a quelques jours, son monde s’est brusquement écroulé. Ce mercredi 25 septembre, le grand amour de sa vie, son épouse Shobhadevi, a rendu l’âme à l’hôpital Sir Seewoosagur Ramgoolam des suites d’une longue maladie. Et, avant même qu’il ait pu faire ce premier deuil, une autre tragédie l’a frappé de plein fouet, le brisant encore plus. À peine 24 heures plus tard, son bras droit, son fils unique, Akshay, a succombé à ses blessures à l’hôpital de Flacq. Le jeune homme était admis au département des soins intensifs depuis plusieurs semaines, après avoir été victime d’un accident de la route. Leurs funérailles ont eu lieu le même jour, soit ce jeudi 26 septembre ; plongeant toute une famille dans une douleur sans nom.
Il était jeune, ambitieux, et avait des rêves plein la tête. Shekanand Akshay Ramnarran n’était âgé que de 25 ans mais faisait déjà la fierté de sa famille. Et, pour cause, il ne s’était jamais vraiment accordé un moment de répit tant il voulait concrétiser ses projets. Après avoir étudié au Goodlands SSS, il avait suivi des cours dans le domaine de l’hôtellerie. Sans même prendre le temps de souffler, il s’était immédiatement plongé dans le monde du travail. Après avoir acquis de l’expérience dans un hôtel, il a signé un contrat avec un bateau de croisière – le MSC Cruise Ship – et y travaillait comme valet de chambre. «C’était son rêve le plus cher. Il voulait voyager et gagner de l’argent. Il nous a quittés une première fois pour une durée de huit mois et une deuxième, pour une durée de dix mois. Il avait toujours été très débrouillard. Il voulait se faire assez d’argent pour construire sa maison et s’offrir une grosse cylindrée», raconte son père. Il avait prévu de prendre le large à nouveau le 4 septembre, mais le destin en a décidé autrement.
L’accident dont a été victime Akshay remonte au samedi 10 août. Cela faisait à peine deux semaines qu’il était rentré à Maurice pour se ressourcer auprès de sa famille. «La veille, nous avions une sortie familiale. Il nous avait laissés un peu plus tard, dans la soirée, mais nous ne savons pas où il s’était rendu», relate Vedanand. Aux petites heures, il a été retrouvé inconscient au volant de la voiture de son père et portant de multiples blessures. La voiture s’était écrasée contre un mur le long de la route côtière de Roches-Noires. Admis au département des soins intensifs de l’hôpital de Flacq, il avait dû subir une intervention chirurgicale avant d’être plongé dans le coma. «Cela avait été un coup dur pour mon épouse, qui était déjà malade. Cela faisait plus d’une dizaine d’années qu’elle souffrait de problèmes aux reins. Entre ses séances de dialyse elle trouvait toujours du temps pour lui rendre visite à l’hôpital malgré la fatigue», dit-il. La dernière fois qu’elle a été à son chevet remonte à samedi dernier. Etant bien trop affaiblie, elle n’aura toutefois pas l’occasion d’y retourner après sa dialyse, ce lundi 23 septembre.
Mère et fils avaient toujours été complices. «À chaque fois que ma mère rentrait de l’hôpital, Akshay la prenait toujours dans ses bras parce qu’il savait qu’elle n’avait pas suffisamment de forces pour monter les escaliers», se remémore Diksha, sa petite sœur âgée de 23 ans. «Cela lui faisait de la peine de la voir dans cet état. Il ne le supportait pas. Il espérait qu’elle puisse subir une opération pour arrêter de souffrir.» Soudés dans la vie, la mort ne les aura pas désunis. À peine deux jours après son admission à l’hôpital Sir Seewoosagur Ramgoolam, la terrible nouvelle est tombée. «L’état de santé de mon épouse s’était dégradé. Elle n’a pas survécu», pleure Vedanand. Toute la famille s’était alors entraidée afin d’organiser les funérailles. Pendant que son entourage s’accrochait au mince espoir qu’Akshay finirait par s’en sortir, il devait également pousser son dernier souffle à 10h, ce jeudi 26 septembre. «Il avait subi des blessures internes principalement. Les médecins ont fait de leur mieux mais ils n’ont pas pu le sauver», se désole Diksha. Une autopsie a attribué son décès à une septicémie. «C’est vraiment dur de perdre deux personnes en si peu de temps. Nous ne trouvons pas les mots pour décrire notre peine», pleure Vedanand.
Leurs funérailles ont eu lieu ce jeudi 26 septembre. Ils laissent derrière eux des proches et amis affligés par cette double tragédie.