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Double agression au couteau | Jordan : «Mo bofrer inn pik mo papa ek mwa pou touy nou»

Cet habitant de Trou-d’Eau-Douce est grièvement blessé au ventre et au dos.

Michael, un maçon habitant Trou-d’Eau-Douce, est recherché par la police après avoir agressé son beau-père et son beau-frère au couteau. Ce dernier, grièvement blessé, est d’ailleurs toujours en soins à l’hôpital de Flacq. Il revient sur cette agression qui aurait pu lui être fatale.

C’est l’heure des visites à l’hôpital de Flacq en ce mardi après-midi. Une animation particulière règne dans la salle où Jordan est hospitalisé. Plusieurs personnes sont agglutinées autour de ce jeune homme de 24 ans, habitant Trou-d’Eau-Douce. L’heure est loin d’être aux réjouissances mais sa mère affiche une meilleure mine que les jours précédents. La raison : son fils paraît aller mieux. «Zordi ki mo pe koumans manze inpe», nous apprend Jordan. Cet aide-maçon de profession a été hospitalisé dans un état grave, le dimanche 30 juin, après avoir été agressé par son beau-frère Michael, 28 ans. Son père Marclain, 59 ans, a lui aussi été blessé lors de cette agression et est admis à l’hôpital. Il a toutefois été autorisé à rentrer chez lui le mercredi 3 juillet.

 

Et dire que le jour fatidique, Jordan voulait faire la paix avec Michael, avec qui il n’était pas en bons termes depuis un moment. Jordan avait ainsi acheté une bouteille de boisson alcoolisée et Michael l’avait invité à venir trinquer chez un voisin, qui est un ami commun des beaux-frères. Mais le plan bwar n’a pas tardé à tourner au vinaigre. «Les vieux démons de Michael sont revenus à la surface et il a commencé à me faire des reproches. Il est ensuite devenu incontrôlable. Il a saisi un long couteau de cuisine et m’a donné un premier coup au ventre, me faisant une entaille, allant de l’estomac au nombril. Je l’ai repoussé avec mes mains pour l’empêcher de récidiver. Il a tout de même réussi à m’atteindre au dos d’un nouveau coup de couteau. Mon père est venu à mon secours en m’entendant hurler de douleur. Et là, Michael a tenté de lui trancher la carotide pour l’empêcher de crier avant de le rouer de coups de poing», raconte Jordan.

 

Son beau-frère, précise-t-il, a pris la fuite lorsque des voisins sont venus s’enquérir de la situation. «Mo bofrer inn pik mwa ek mo papa pou touy nou. Vwazin kot nou ti ete la pann fer nanye pou sov nou, o kontrer.» Après l’agression, Marclain, bien que blessé lui aussi, a tout de même pu conduire son fils au poste de police de la localité. «Mo finn bizin tini so vant. Ankor enn tigit so trip ti pou deor. So lonbri kinn kal kouto-la ek anpes li desann ankor. Ti ena disan partou. Mo garson inn sap lwin», confie Marclain que nous avons aussi rencontré sur son lit d’hôpital, la veille de son retour chez lui. Ce sont des policiers qui ont conduit le père et son fils à l’hôpital. Sur place, ils ont reçu les soins nécessaires avant d’être transférés dans deux salles différentes.

 

Marclain affirme que le quotidien de sa famille est devenu un enfer depuis que Michael a commencé à fréquenter sa fille. Le couple a deux enfants, un fils de 5 ans et une fille de 3 ans dont Jordan est le parrain. Mais entre les concubins, le torchon brûle depuis longtemps. «Ma fille et son compagnon se bagarraient souvent. Ma fille a quitté le toit conjugal plusieurs fois. Ils vivaient dans une petite maison dans une cité à Bel-Air. De plus, comme Michael n’aidait pas sa femme financièrement, mon fils et moi le faisions. Mais, orgueilleux, il reprochait à chaque fois à Jordan d’en faire trop. Michael a déjà lancé des menaces contre mon fils», déplore Marclain.

 

Un jour, Jordan a décidé d’aller parler à son beau-frère. «Sakfwa so fam kit li, kan li vinn get so bann zanfan kot nou, li koz ek zot lor sime mem. Sete enn vilin sitiasion. Ler monn koz ek linn dir mwa li pou sanze. Lerla mo papa inn donn mo ser ek li enn ti plas kot nou pou ranz de lasam pou zot reste», souligne Jordan. Son père a personnellement financé la construction de ces deux pièces en dur avec l’argent qu’il avait emprunté pour faire de la culture de légumes.

 

Marclain travaille très dur pour que sa famille s’en sorte financièrement. Il collectionne les petits boulots. Il fait des «courses» en voiture pour des particuliers ou travaille comme ferrailleur sur des chantiers en construction. En été, il vend également du «glason rape». Michael, lui, ne travaillait que très rarement, selon sa belle-famille. Depuis l’agression de Jordan et de Marclain, il est recherché par la police qui n’a toujours pas mis la main sur lui. Les enquêteurs n’ont pas non plus encore pris la déposition des deux blessés. Ce qui sera fait très bientôt, dès qu’ils iront mieux.