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Issop Patel : Son coup de foudre malaisien

L’ambassadeur de Maurice en Malaisie a épousé la cousine du roi.

Les élections en Malaisie, les similitudes avec Maurice, la relation entre les deux pays et sa belle histoire avec la cousine du roi de ce beau pays… L’ambassadeur de Maurice dans cette destination de rêve nous parle de la vie qu’il y mène.

«Il y a beaucoup de points communs entre Maurice et la Malaisie.» Issop Patel pèse chacun de ses mots lorsqu’il parle de la Malaisie, le pays où il exerce comme ambassadeur pour Maurice. Il est 17 heures – heure malaisienne – en ce lundi 7 mai. Quelques heures plus tôt, il se trouvait à Mind Space, une école internationale : «On m’a invité à faire une ‘‘educational talk’’. Pour vous dire qu’un ambassadeur ne traite pas uniquement de ce qui est diplomatie ou protocole.  Comme j’étais dans le professorat avant de faire de la politique, cela m’a été facile de m’adresser à ces élèves.»

 

Cette semaine a été particulièrement riche et intense pour lui... Comme beaucoup de personnes à travers le monde, qui avaient, ces dernières semaines, les yeux rivés sur ce pays d’Asie du Sud-Est, niché entre la Thaïlande et Singapour, et qui est une explosion de couleurs entre sa jungle primaire et les bâtiments ultramodernes, les temples chinois et les plages de carte postale.

 

Le mercredi 9 mai, c’est la politique, souligne Issop Patel, qui a fait parler du pays aux quatre coins du monde. La victoire historique de l’opposition aux élections législatives et le retour surprise sur le devant de la scène du charismatique ex-Premier ministre Mahathir Mohamad ont bouleversé le paysage politique du pays. Celui-ci a tourné une page de 61 ans d’histoire, notamment avec la cuisante défaite de l’Organisation nationale de l’unité malaise, parti au pouvoir depuis l’Indépendance de 1957. Même les experts et les diplomates disent avoir été pris par surprise. «J’ai suivi cette actualité de très près», confie Issop Patel qui ne cache pas être tombé sous le charme de ce pays à multiples facettes. 

 

Quoi qu’il en soit, il est plus que jamais déterminé à poursuivre sa mission pour renforcer les relations entre Maurice et la Malaisie. Plus qu’un travail, il s’agit, pour lui, d’un véritable coup de foudre qu’il a eu pour ce pays à la nature luxuriante, qui lui rappelle souvent son île natale : «Je ne me sens absolument pas dépaysé. La population se compose de personnes de foi hindoue, musulmane, chinoise ou encore chrétienne. Il y a aussi beaucoup de similarités au niveau des saveurs culinaires. Par exemple, j’aime bien le ‘‘biryani’’ malaisien mais je ne vous cache pas que, de temps en temps, une bonne paire de dholl pouri ne me déplairait pas.»

 

Des coups de foudre et des coups de cœur, il y en a eu plein depuis qu’il exerce en Malaisie. Il ne dénombre plus les rencontres et les découvertes qui, dit-il, lui ont appris à mieux s’adapter à ce beau pays où il a posé ses valises il y a quelques années déjà. Si son cœur bat maintenant au rythme de la vie à la malaisienne, c’est aussi parce qu’il y a rencontré l’amour. C’est désormais aux côtés de la princesse Murad, cousine du roi Yang di-Pertuan Agong – le chef d’État de la Malaisie, une des rares monarchies électives du monde –, qu’il chemine désormais : «Un ambassadeur a ses fonctions officielles, nous avons notre vie officielle et notre vie privée. C’était l’anniversaire du roi et les ambassadeurs sont toujours invités pour participer aux festivités. Et là, il y avait la princesse. Elle s’est approchée et on a parlé. Nous nous sommes liés d’amitié et puis est arrivé ce qui devait arriver.»

 

Une belle amitié

 

Et c’est comment la vie aux côtés d’une princesse ? «Ma vie est très simple», souligne celui qui, à l’heure où nous mettions sous presse, devait rentrer à Maurice durant le week-end. Pour lui, l’histoire d’amitié entre Maurice et la Malaisie est appelée à se renforcer : «Parmi les projets à venir, il y a un accord qu’on va signer avec le Cooperative College of Malasia. On attend de tout parapher. On aura l’expertise des coopératives de la Malaisie. Le ministre Bholah était d’ailleurs présent il y a quelques mois. On a pu partager pas mal d’idées, qu’on va pouvoir intégrer dans le Cooperative College de Maurice à Terre-Rouge.» Il ajoute : «On attend la venue d’un ministre bientôt pour signer le Memorandum of Understanding du Cooperative College of Malasia.»

 

Le flot de touristes entre les deux pays se porte aussi très bien, dit-il : «On a augmenté le nombre de vols entre Maurice et la Malaisie. Avant, c’était trois vols par semaine et maintenant, nous en avons quatre qui desservent la destination. Petit à petit, on va apprendre de l’expertise malaisienne dans tous ces domaines. Il y a une très bonne relation entre les deux pays. La vice-Première ministre Fazila Daureeawooo a d’ailleurs été invitée officiellement à donner un speech sur le thème Women In Politics et elle a reçu un bel accueil.»

 

Il est motivé à l’idée de travailler pour qu’il y ait plus de collaboration entre Maurice et la Malaisie : «Actuellement, il y a plus de 1 500 étudiants mauriciens en Malaisie et c’est un engouement qui est là par rapport au prix et à la qualité des études.» Pour lui, la communication est un outil-clé dans le rôle d’un ambassadeur. C’est lui qui avait géré et communiqué sur le cas du pilote d’Air Mauritius qui, il y a quelques mois, était porté manquant en Malaisie et avait été retrouvé blessé. «Quand c’est arrivé, je n’ai pensé qu’à une chose : retrouver le pilote. Nous sommes membres de la SADC et lui est Sud-Africain et en même temps de la compagnie nationale d’aviation. C’était donc de mon devoir d’intervenir. Comme l’ambassadrice sud-africaine n’était pas à Kuala Lumpur parce que c’était la période de fin d’année, je me suis occupé de ce dossier. Heureusement qu’il a pu être retrouvé par la suite.»

 

Un dénouement heureux qui a été, pour lui, un challenge de plus qui a été relevé. En attendant d’en abattre d’autres…