Elle a repris des couleurs, a grandi et remplit de joie sa famille. Sur son visage, plus de masque de protection mais un joli sourire. Geeteeka va mieux. Elle est rentrée à la maison, il y a quelques jours, après six mois d’hospitalisation. Un vrai bonheur pour ses parents Krisanand et Anousha Bundhooa, qui sont plus que jamais confiants de voir leur petite fille guérir.
La première fois que nous l’avions rencontrée, Geeteeka, 5 ans aujourd’hui, était admise à l’hôpital Victoria, à Candos, où elle subissait avec courage chimiothérapie et radiothérapie. On lui avait découvert, quelques mois plus tôt, une leucémie et elle devait alors se faire soigner en Inde. Le couple avait bénéficié de l’aide financière du ministère de la Santé. Après deux mois dans la Grande Péninsule, la fillette avait été contrainte de rentrer à Maurice, faute d’argent pour payer le traitement. Celui-ci s’est alors poursuivi à Maurice. Depuis, Krisanand a essayé par tous les moyens de récolter des fonds afin de ramener sa petite en Inde mais la tâche est compliquée. Le couple vit dans des conditions difficiles. Anousha ne travaille pas et Krisanand fait vivre sa famille grâce aux petits boulots lorsqu’il ne travaille pas comme planteur.
La famille a longtemps vécu dans une petite bicoque en tôle, insalubre et sans confort. Lorsqu’il a compris qu’il ne réussirait pas à réunir la somme pour ramener Geeteeka en Inde, Krisanand a contracté un emprunt à la banque pour construire une petite maison en dur afin de permettre à sa petite de vivre dans des conditions saines et hygiéniques. «Elle a la santé fragile et ne pouvait plus vivre dans de telles conditions. Il fallait un endroit propre pour qu’elle soit en sécurité et puisse récupérer.» Avec l’argent de l’emprunt et l’aide de quelques Mauriciens qui ont été touchés par son appel à l’aide, le père de famille a pu construire la maison.
La chambre qui accueillera Geeteeka a été peinte en rose mais, pour le moment, elle est vide. Certains travaux n’ont pu être complétés, faute de moyens. Dans la maison, pas de meubles, pas de portes ni de fenêtres. «Nous avons déjà les encadrements mais comme nous n’avions plus d’argent, nous n’avons pas pu les terminer.» C’est pour cela que Krisanand et Anousha lancent une nouvelle fois un appel à l’aide en espérant pouvoir compter sur la générosité des Mauriciens.