Ce chauffeur d’autobus accuse des proches d’un élève de l’avoir roué de coups avant de l’abandonner à son sort sur l’asphalte. Salement amoché, il réclame justice. Il témoigne.
Le visage boursoufflé, Kaviraj Bachoo fait peine à voir. Cet employé de la compagnie Mauritian Bus Transport a passé un sale quart d’heure, le mercredi 25 janvier. Comme à son habitude, l’homme de 38 ans achemine des élèves du collège Hassen Raffa, à Terre-Rouge, vers la capitale après les heures de classes. À hauteur de Plaine-Verte, alors qu’il a garé son véhicule à un bus stop pour permettre à des élèves de descendre, il est pris à partie par deux hommes.
«Ils m’ont tiré hors de ma cabine et roué de coups de poing, de pied et avec un casque de moto. Puis, ils m’ont laissé sur place. La receveuse de l’autobus n’a rien pu faire. J’ai failli mourir à cause de mon bon sens»,confie le conducteur, rencontré chez lui, à Les Mariannes. Selon lui, l’agression serait due à un incident, la veille, au collège Hassen Raffa.
«L’autobus que je conduis peut accueillir 75 passagers. Le mardi 24 janvier, à la sortie des classes, plus de 90 élèves sont montés à bord. J’ai demandé au receveur de dire à quelques-uns de descendre car je ne voulais pas prendre de risques»,raconte notre interlocuteur.
L’un des élèves, dit-il, n’aurait pas apprécié ces consignes.«Le mercredi 25, il m’a photographié avec son téléphone. J’en ai informé mon supérieur qui m’a demandé de ne pas y prêter attention et de continuer à bosser. Du coup, je ne suis pas allé porter plainte au poste de police. Et voilà le résultat», déplore Kaviraj Bachoo.
Selon nos informations, l’élève en question allègue avoir été agressé par le chauffeur, le mardi 24 janvier. Ce que dément ce dernier. «Je n’ai agressé personne. J’ai juste demandé au receveur de faire descendre quelques élèves.» La police de Plaine-Verte a ouvert une enquête pour faire la lumière sur cette agression. Jusqu’ici, deux proches de l’élève ont été arrêtés. Une parade d’identification est prévue pour bientôt.