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Les médecins au cœur de la polémique : Entre public et privé, les patients tranchent

Les syndicalistes ont fait un walk out lors de l'atelier de travail mardi dernier.

Entre les médecins et le ministre de la Santé, rien ne va plus. Anil Gayan a décidé de s’attaquer au problème de la double pratique, ce qui n’est pas au goût des docteurs du secteur public qui organisent la résistance. Les patients, eux aussi, ont leur avis. 

Rien ne va plus. Un véritable bras de fer oppose le ministère de la Santé et les médecins. Depuis que le ministre de tutelle Anil Gayan a décidé de s’attaquer à l’épineux problème de la double pratique, la polémique au sein du corps médical fait rage. Le ministre, lui, souhaite traquer les «brebis galeuses». Des enquêtes ont révélé que certains médecins menaient des interventions chirurgicales en clinique pendant leurs heures de travail à l’hôpital. 

 

Du coup, Anil Gayan veut éliminer le droit des spécialistes qui travaillent à l’hôpital d’exercer aussi dans le privé. Une décision qui n’est pas au goût des principaux intéressés. Ces derniers revendiquent la légitimité de la double pratique, même si plusieurs d’entre eux concèdent qu’il faut de nouvelles mesures pour contrôler la situation. 

 

Il y a quelques jours, alors que se tenait à Ébène un atelier de travail avec les différents acteurs du secteur, le walk out des syndicalistes et de plusieurs médecins, non contents de la présence de Finlay Salesse comme modérateur à ce forum, a mis le feu aux poudres. Anil Gayan ne compte pas céder du terrain et compte mettre de l’ordre en proposant aux médecins d’exercer soit dans le public, soit dans le privé uniquement, ou alors de faire des consultations privées dans des hôpitaux publics. En face, la résistance s’organise.

 

Au milieu de tout ça, il y a les patients qui devraient, au final, être au cœur de ce débat. Pour nombre d’entre eux, les choses doivent changer. Ali Jookhun a suivi cette affaire de près. Pour lui, il est inacceptable qu’un médecin se rende en clinique pendant ses heures de travail à l’hôpital. «Il faut faire le ménage dans tout ce cafouillage. Cependant, il faut rester prudent et le faire dans le dialogue. Les patients ne doivent pas en souffrir. Il ne faudrait pas que les hôpitaux souffrent d’un manque de spécialistes.» 

 

Si certains craignent des démissions en masse, Shirlene Rose, elle, a une opinion bien tranchée. Pour cette mère de famille, la double pratique doit définitivement être éliminée. «Ils doivent faire un choix. Ils ne peuvent pas avoir le beurre et l’argent du beurre. Ils auront plus de temps à consacrer à leurs patients et ne passeront plus leur temps à courir entre les cliniques et l’hôpital. On doit départager les médecins du public et ceux du privé. Les patients en sortiraient gagnants.»

 

Cependant, pour la plateforme Rise for Health, le fait que les spécialistes ne soient plus disponibles à l’hôpital après 16 heures et le droit du patient de choisir son médecin ne doivent pas être négligés. Si Neeraj Seeruthen est d’avis que les médecins doivent avoir le droit à la pratique publique-privée, d’autres sont contre. «Pour le même médecin, le traitement est différent en clinique et à l’hôpital», déclare Yovanee Moothoosamy. Il est d’avis que l’élimination de la double pratique pourra permettre aux jeunes médecins d’avoir plus de chance de trouver un emploi.