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Ecosystem Restoration Alliance Indian Ocean : Dans l’univers des chauves-souris

Certains les pointent du doigt. Estimant que les chauves-souris sont la cause de bien des maux. Mais pour d’autres, comme pour les membres de l’Ecosystem Restoration Alliance (ERA) Indian Ocean – créée à Maurice et qui a été fondée en 2015 en réponse à l’abattage de plus de 30 000 chauves-souris endémiques suite au conflit entre ces mammifères et les agriculteurs locaux –, des solutions existent pour en finir avec ce «conflit».

 

Pour eux, il est urgent de miser sur le reboisement, sur l’éducation environnementale et sur la recherche sur les espèces de chauves-souris à Maurice. L’ERA a ainsi pour mission de ramener l’habitat à son état antérieur lorsque les animaux endémiques pouvaient survivre par leurs propres moyens. L’association se concentre sur les chauves-souris en tant qu’espèces-clés de la régénération forestière et les utilise comme «umbrella species»pour restaurer les forêts envahies et dégradées.

 

«On se concentre sur le conflit chauves-souris/êtres humains dans l’île. On vise à aider à résoudre le problème. Toutes les parcelles forestières restantes à Maurice fournissent des enclos pour les espèces endémiques de chauves-souris. Il est donc crucial de préserver cet habitat et de planter des espèces végétales endémiques»,explique un membre de l'ONG. L’ERA a été établie en se basant sur une étude de deux ans sur la Maurititian fruit bat.

 

Le projet se concentre sur deux zones : Yémen-Takamaka et Montagne-Longue. «Ces deux régions abritent des plantes menacées et peuvent abriter des espèces de plantes présumées disparues. Les deux zones sont mal étudiées et des plantes envahissantes investissent les lieux. En outre, elles abritent des chauves-souris endémiques et menacées (Pteropus niger) qui sont reprochées d’être celles qui ravagent les plantations de litchis et les manguiers», souligne le responsable du projet.«La chauve-souris mauricienne est le seul animal de l’île capable de disperser des graines de plantes endémiques sur de grandes distances et d’assurer un échange génétique entre les parcelles forestières restantes.»

 

En 2015, suite à un processus de réforme du gouvernement, plus de 30 000 chauves-souris avaient été tuées pour minimiser leur impact sur les fermes fruitières. Yémen-Takamaka et Montagne-Longue sont à côté de grands vergers de litchis où les chauves-souris causent des dommages importants. Une étude de deux ans au sujet de l’impact des chauves-souris sur les vergers et sur leur alimentation et leurs mouvements indiquait que la plupart d’entre elles reposent sur des sources alimentaires forestières et se nourrissent d’espèces indigènes et endémiques. La forte déforestation et la dégradation de la forêt mauricienne limitent les ressources alimentaires des chauves-souris et les forcent à se nourrir de fruits commerciaux.

 

L’ONG mise aussi sur l’éducation. «Il est essentiel d’informer la communauté locale sur le comportement alimentaire des chauves-souris et sur leur rôle important dans l’entretien et la régénération des forêts, et de les impliquer dans les activités de régénération forestière dans les zones prioritaires en plantant des plantes endémiques. Cela fournira un réservoir de nourriture pour les chauves-souris pendant la saison de fructification commerciale et permettra de minimiser leur impact sur les fruits commerciaux», fait ressortir l'association.

 

Dans le même temps, cela assurera une dispersion vitale des graines par les chauves-souris et la régénération passive de la forêt. Il s’agit d’une solution à long terme qui assurera la survie de l’espèce, l’entretien des forêts et impliquera les communautés locales dans les activités de conservation.