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Une piste d’atterrissage et un quai,

Des visiteurs à Agaléga passant
d’une des deux îles à l’autre

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Des visiteurs à Agaléga passant
d’une des deux îles à l’autre

Si Paul Bérenger se rend à Agaléga avec dans ses valises quelques projets pour les 250 habitants, ces derniers, eux, ont préparé une liste de doléances et espèrent que le PM y prêtera une oreille attentive, surtout pour ce qui est de la construction d’un quai et d’une piste d’atterrissage.

Micheline Mootoo, native d’Agaléga, nous fait part du manque de facilités
dans l’île. ‘’Le bateau sortant de Maurice ne peut pas
accoster en l’absence d’un quai. La manoeuvre pour le débarquement
se fait dans des conditions très difficiles car le bateau reste très
loin de la côte. Ce sont des petites pirogues qui font le va-et-vient entre
la côte et le bureau pour assurer le transfert des marchandises’’.
Cette dame souhaite que la visite du Premier ministre ne soit pas simplement une
visite touristique et qu’il voit dans quelle mesure la piste d’atterrissage
existante pourrait être refaite totalement. ‘’J’aimerais
que sa visite ne soit pas juste pour regarder notre façon de vivre, mais
aussi pour voir dans quelle mesure plusieurs changements peuvent être apportés,
comme, par exemple, en nous donnant une nouvelle piste d’atterrissage et
en construisant un des hôtels pour créer de la diversité dans
le travail’’. Aussi, Micheline Mootoo aimerait que le gouvernement
emploie d’autres enseignants pour les deux écoles et qu’il
fasse construire un quai où les bateaux pourront accoster.

Manque de diversité dans l’emploi

Cette diversité dans l’emploi est totalement absente dans l’île
du fait qu’il n’y a qu’un seul employeur, l’’Outer
Island Development Corporation (OIDC). Selon le directeur de cet organisme,
Mahen Jhugroo, la majorité des habitants de ces deux îles travaillent
dans les cocoteraies. ‘’Presque tout le monde travaille pour l’OIDC.
C’est notre association qui est responsable de beaucoup d’aménagements
et d’installations dans ces deux îles. Auparavant, toutes les maisons
étaient construites en bois et recouvertes de chaume. Maintenant, presque
tous les habitants ont pu se faire construire des maisons en béton,’’
nous dit-il. (Ndlr : la construction en dur avait commencé sous le régime
du gouvernement Navin Ramgoolam). La décision de Paul Bérenger
de se rendre compte de visu des problèmes des habitants d’Agaléga
est très bien vue. Mahen Jhugroo estime, pour sa part, qu’avec
la visite du PM dans l’île, beaucoup d’améliorations
et de changements en faveur des Agaléens seront apportés. “Je
pense qu’après cette visite, les Agaléens pourront goûter
à certaines facilités qu’ils n’avaient pas eu le privilège
d’avoir dans le passé”, dit notre interlocuteur.

Selon le directeur de l’OIDC, Agaléga est doté de deux
écoles, une pour les quelque 40 élèves de la région
nord et l’autre pour les 12 de la partie sud. Un hôpital y a été
récemment inauguré mais il est dirigé non pas par un médecin
mais par un ‘nursing officer’.’’En cas d’accidents,
les infirmiers prodiguent les premiers soins aux blessés mais si toutefois
leur état est grave ou la maladie d’un patient est trop compliquée
pour être soignée dans l’île, la ou les victimes sont
transportées d’urgence à Maurice par avion’’,
nous apprend Mahen Jhugroo.

Même avec le manque de facilités dans l’île, il n’est
pas rare qu’elle reçoit des visiteurs, des habitués d’Agaléga,
à l’instar de Marguerite Ono. Ex-employée de l’OIDC,
elle nous dit qu’elle a travaillé dans l’île du Nord
pendant cinq ans et, étant donné que ses cousins et ses belles-soeurs
résident à Agaléga, elle est constamment en visite dans
l’île. ‘’J’ai travaillé dans l’île,
il y a quelques années de cela, et j’y vais très souvent
depuis.’’ Elle nous explique que là-bas tout le monde travaille
dans les cocoteraies, mis à part les policiers, les infirmiers et autres
fonctionnaires. Les hommes enlèvent la paille de la coque des cocos tandis
que les femmes ouvrent les noix pour en extraire la chair qui sert à
faire de l’huile.’’ Cette femme, native de Diego Garcia, relate
les diverses méthodes employées dans les cocoteraies, comme brûler
la paille de coco et y installer les noix afin de pouvoir enlever les coques
plus rapidement. Elle est consciente que l’île est considérée
comme un paradis par ceux qui débarquent à cause de sa beauté
mais que cette impression change très rapidement au fur et à mesure
que les jours s’écoulent. ‘’Ce n’est qu’après
un certain temps que l’on voit vraiment l’aspect de pauvreté
et le manque de confort évident dans l’île.’’



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Mieux connaître Agaléga

Agaléga est une petite île de 0,3 kilomètre carré
ayant une géologie corallienne et se trouvant au nord de Maurice. Ce
qui différencie cette île de la nôtre, c’est sa très
petite superficie, par rapport à celle de Maurice. L’île
est constituée de deux ilôts : l’île du Nord et l’île
du Sud. Mais la principale différence reste néanmoins le fait
qu’elle est non pas issue de roches volcaniques mais est d’origine
corallienne. Cette île abrite un total de 250 personnes incluant quelques
officiers de police et un personnel de la ‘nursing unit’ qui aide
les malades et donne les premiers soins aux accidentés.

À Agaléga, toute l’eau de pluie est accumulée et
stockée dans une seule citerne qui fournit à tous les habitants
en eau potable. Pour les besoins domestiques tels que la vaisselle ou la lessive,
un puits est à la disposition des Agaléens. Un grand manque d’instituteurs
se fait sentir dans les deux parties de l’île. Il n’y a que
trois instituteurs pour instruire les 52 élèves. Les habitants
d’Agaléga ne bénéficient que de neuf heures d’électricité
par jour, soit de 18h00 à 23h00 et de 6h00 du matin à midi. Autre
inconvénient : il n’y a que deux boutiques sur l’île.
Si une des boutiques est à court de marchandises, la population doit
obligatoirement attendre le bateau venant de Maurice pour s’approvisionner.
Le navire est ancré dans les eaux agaléennes pendant un ou deux
jours chaque trois mois.

Les hommes d’affaires aussi

Il est aussi noté que depuis quatre ans, avec la collaboration du gouvernement,
les membres de l’Agricultural Development Marketing Association (ADMA)
sont présents dans l’île pour effectuer des tests sur les
terres d’Agaléga. Iswardeo Seetaram, ancien Speaker de l’Assemblée
nationale et un des 30 pionniers de cette association, nous explique qu’Agaléga
est une région qui n’est presque pas menacée par des fortes
tempêtes tropicales et que vu l’abondance d’une terre fertile
dépourvue de produits chimiques, l’ADMA a décidé
de se lancer dans la culture d’oignon dans la partie sud de l’île.
Selon lui, la visite du PM sera très avantageuse pour la population.

Pour ce qui est du projet d’IBL dans l’île concernant un
développement au niveau de la pêche, le groupe ira de l’avant
même s’il y a certaines voix discordantes au sujet de l’octroi
de lopins de terre à IBL. Interrogé, un haut cadre de cette firme
n’a pas voulu faire de commentaires à ce sujet, tandis que le service
de presse du PM nous a déclaré “que le PM n’avait
rien à faire dans l’octroi des terres à IBL ”. Au
ministère des Terres, le service de presse nous a fait la déclaration
suivante : “Étant donné qu’Agaléga fait partie
du territoire mauricien, toute personne ou entreprise désireuse d’avoir
un lopin de terre pour un développement doit présenter un projet
et s’il est jugé valable et est accepté, il n’y a
aucune objection à donner les terres ”.

Jessica Isou

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