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Le musée des masques : voyage dans les cinq continents

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L’odeur : un mélange, de paille, de bois et de peinture avertit les visiteurs de l’ancienneté des oeuvres. Les masques de plusieurs pays, dont l’Inde et le Congo, se côtoient

Il est étrange Mwai. Il a la tête ronde, un visage émacié d’où ressortent des pommettes saillantes et un nez crochu. Il fait peur. Ce n’est pas un fantôme, ni un personnage de théâtre mais un masque de la tribu de Yamé - conçu au Korogo, un petit village de la Papouasie- Nouvelle-Guinée - qui est exposé à la ‘Worldwide Collection Museum’ au Domaine Les Pailles qui vient aussi de recevoir une collection de nouveaux masques de l’Inde.

À la ‘Worldwide Collection Museum’, ce ne sont ni des tableaux ni des sculptures qui sont exposés. Le musée propose un voyage dans le temps et la découverte des traditions de plusieurs civilisations africaines et indiennes. Mwai, de la Nouvelle -Guinée, côtoie Shiva de l’Inde ou encore Le Corbeau du Canada.

Environ deux cents masques, venant des cinq continents y sont exposés, tels que l’ont connu ou tels que le connaissent aujourd’hui, encore, les peuples du monde.

Visite guidée. Chaque masque est une histoire, désigne un mythe, une légende. Le musée est un véritable lieu d’émotions et de frayeur superstitieuse. Un délicieux régal oculaire et spirituel.

Des plumes, de la paille, des coquillages, des couleurs, des visages qui interpellent. On se croit dans un autre monde. On baigne dans un environnement calme.

L’odeur, un mélange de paille, de bois, de peinture et de poussière avertit les visiteurs de l’ancienneté des œuvres.

Le musée du domaine Les Pailles se visite comme un jeu de piste. Il propose d’effectuer un voyage dans l’univers du masque qui conduit le visiteur à la découverte des histoires des Inuits et des Indiens d’Amérique du Nord, de l’Inde, de l’Asie et de l’Afrique noire.

Des rites de fertilité

L’organisation des collections donne aux visiteurs plusieurs itinéraires. Ces témoins privilégiés de bien de rites dans leurs pays d’origine se voisinent, se côtoient et racontent des histoires.

Il a fière allure, par exemple, notre Mwai, sur son socle. Son histoire attire la curiosité.

Fait de bois, de pigment de terre, de coquillages , de poil de phacochère et de plumes d’un oiseau connu sous le nom de Cassowary, Mwai symbolise la force des maîtres de la tribu de Yamé.

Il représente la force. Son visage intrigue. Il tire la langue en signe d’agressivité.

À la place des yeux, il a des coquillages qui représentent le culte de la fertilité. Un retour dans le passé: Le masque Mwai est souvent utilisé lors des cérémonies d’initiation des jeunes hommes de la tribu de Yamé.

Comme une mise à l’épreuve, un homme portant le masque symbolisant Mwai déambule dans le village. Les enfants doivent alors le recouvrir d’oranges qui symbolisent les testicules.

Le lendemain, le jeune homme portant Mwai passera de porte en porte pour pratiquer des rites de la fertilité avec des fillettes et des garçonnets en présence de leur père. Mwai sera ensuite déposé dans une maison qui représente le royaume des morts.

Un seul masque et beaucoup de significations. À la manière des mots, chaque masque renferme ses secrets .

Une lumière tamisée. Un silence pesant. On se croit épié. Au regard des visiteurs, les têtes d’oiseaux, les visages ovales et velus et les divinités hindoues semblent vivants.

Les parures diffèrent selon les pays. Le voisin de Mwai vient de l’Inde. Un autre visage, une autre légende. Son voisin, c’est un masque représentant le dieu Shiva, troisième dieu de la triade hindoue. Il symbolise le dieu de la destruction du mal. La texture est différente. Le bois, la paille et les coquillages laissent la place à du papier mâché et du tissu. Deux masques, deux continents.

Le musée propose donc une collection de masques qui tendent à mettre en exergue les convergences et les différences des différentes cultures.

Avec des cheveux enroulés sur la tête, un serpent autour du cou, le masque de Shiva est impressionnant. Les couleurs attirent les regards. Pas très loin du dieu Shiva, on remarque le visage de la déesse Ganga (le symbole du Gange.) Ce visage est utilisé dans une cérémonie appelée ‘Chaau’.

En Inde, la danse Chaau véhicule les grands thèmes du shivaïsme. Des danseurs portent les masques et arborent des costumes très colorés. À côté de Shiva, l’Inde à nouveau : c’est Ganesh. On fait un pèlerinage à travers l’Inde. On se retrouve à Bihar, pays d’origine du masque. Fait de papier mâché avec beaucoup de belles couleurs. Du Bihâr, destination : le Canada. L’organisation des collections propose aux visiteurs plusieurs itinéraires.

Une tête d’oiseau avec de longs becs se tient tout droit sur un socle. C’est le Corbeau. Le corbeau est considéré par les natifs des tribus américains comme le créateur de l’univers. Ce masque est très souvent utilisé dans des danses lors des rites pour des cérémonies religieuses. À la gauche du corbeau, un de ses frères canadiens. Une lueur rouge émane des yeux caverneux de ce visage aux lèvres protubérantes. C’est le ‘Dzunukwa’s - sauvage de la forêt, un puissant personnage de la mythologie bien connu au Canada. Il symbolise le chef du village qui se présente avec le masque pour faire des oraisons.

Destination : Le Congo

Aux côtés du Dzunukwa’s , un masque de la République du Congo. Une figure royale. Une longue excroissance d’une base conique caractérise le masque Mwashamby. Elle représente une trompe d’éléphant, symbole du pouvoir royal. Le masque personnifie le fils de Woto, père mythique du peuple Kuba au Congo. Ce masque est le privilège des fils du roi.

« La majorité des masques de ce musée vient de ma collection personnelle que j’ai moi-même fait venir de plusieurs pays à travers le monde. J’ai beaucoup investi dans ces masques », nous dit Palmesh Cuttaree, le directeur du musée.

D’après l’histoire de plusieurs civilisations indiennes et africaines, le masque est utilisé dans différentes étapes essentielles de l’existence, préside aux rites de passsage : naissance, passage de l’adolescence au statut d’adulte, mariage, mort et dans les rituels de guérison entre autres. mort.

À Rs 75 pour les adultes et Rs 45 pour les enfants, Le ‘Worldwide Collection Museum’ est un voyage dans les plis de l’histoire.

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