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Maurice dans l’oeil du cyclone ?

Subiraj Sok Appadu, le directeur de la station météorologique de Vacoas, rendra publiques les prévisions pour la saison climatique 2005-2006, le 15 octobre

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C’était le 24 mars dernier dans l’est Quelques heures plus tôt, Maurice était en alerte cyclonique niveau 3. Hennie avait apporté beaucoup de pluie et causé des inondations un peu partout

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Subiraj Sok Appadu, le directeur de la station météorologique de Vacoas, rendra publiques les prévisions pour la saison climatique 2005-2006, le 15 octobre

Il n’y va pas par quatre chemins. « Maurice peut être victime de cyclones comme Katrina qui a fait beaucoup de ravages à la Nouvelle-Orléans, aux États-Unis », déclare Subiraj Sok Appadu. Le chef des services météorologiques a rendu publique, il y a quelques jours, la liste des noms de cyclones pour la saison 2005-2006.

Le climat a ses sautes d'humeur; les catastrophes naturelles dans le monde s’alignent à un rythme inquiétant; la planète est bel et bien en train de se réchauffer. Selon Subiraj Sok Appadu, directeur de la station météorologique de Vacoas, l’apparition de cyclones de plus en plus intenses risque d’être plus fréquente avec la température des océans qui augmente. Principal responsable : l’effet de serre, provoqué par la pollution. C’est est un phénomène où les rayons solaires restent piégés dans l’atmosphère. Du coup, la température des océans est en hausse. La suite, nous la connaissons. Dame Nature fait des caprices et nous, habitants de la planète Terre, nous en faisons les frais…

Les habitants de la Nouvelle-Orléans en savent quelque chose… Le prénom Katrina restera à jamais gravé dans leur mémoire car cet ouragan est l’un des plus puissants à avoir frappé les États-Unis, faisant des milliers de morts et des dégâts considérables.

C’est le 29 août qu’il pointe le bout de son nez, à proximité des côtes avec un œil large de 40 kilomètres, des vents atteignant 280 km/h et des vagues de plus de 11 mètres. Bref, un vrai « monstre ». L’ouragan atteint alors le statut de superstorm, de niveau 5 sur l’échelle Saphire-Sympson, le plus élevé pour cette mesure d’intensité des cyclones.

Face à la menace, les habitants de la Nouvelle-Orléans sont évacués car la ville est bâtie au niveau de la mer. Le bilan est catastrophique ! L’ouragan déverse des trombes d’eau, provoquant des inondations. La ville se retrouve sous les eaux . Le nombre de morts approche les 2 000 et les disparus sont nombreux. Certaines régions se retrouvent enfouies sous 6 mètres d’eau de mer. Le nombre de sinistrés tourne autour de 141 500. Des constats qui font peur ! Manque de chance, Katrina, à peine parti, un autre ouragan, Rita, fait son apparition et sème la panique au Texas. Le nombre de morts est moindre mais les dégâts aussi conséquents.

Des Mauriciens témoignent

La Nouvelle-Orléans était, avant le passage de Katrina, la plus grande ville de Louisiane avec 1 400 000 habitants. Elle est reconnue comme un centre industriel, un port de mer important, avec une vie culturelle vibrante. Sa position sur le Mississipi a causé son malheur. Kailash Ruhee, qui a étudié à Bâton-Rouge, se dit très triste de ce qui est arrivé : «C’est une ville où il fait bon vivre.»

Alain Goinden, un Mauricien vivant aux États-Unis depuis plus de 20 ans, se dit choqué par les images vues à la télévision. Avec sa femme Carol et ses enfants Chloé, 14 ans, et Alex, 12 ans, ils n’ont pu rester insensibles au drame qu’ils ont suivi à la télévision : « C’est impressionnant de voir autant d’eau et on est triste pour toutes ces personnes décédées et celles qui ont tout perdu après avoir évacué leurs maisons. Ces scènes sont terribles. »

Maurice risque-t-elle de subir des inondations du même type ? Le directeur de la station météorologique locale se veut rassurant : « Tous les cyclones viennent avec leur lot de pluies. Souvent, il y alors des inondations. Mais ce qui est arrivé à la Nouvelle-Orléans ne risque heureusement pas de nous arriver car notre structure terrestre est différente. »

Selon Subiraj Sok Appadu, la Nouvelle-Orléans est une ville relativement plate construite au niveau de la mer. De plus, l’origine volcanique de notre île permet l’absorption de l’eau et son évacuation : « La montée des eaux, due au fort ouragan, a causé la submersion de la ville par l’eau de mer. À Maurice, l’île n’est pas entièrement au niveau de la mer. Nous avons un plateau central et des reliefs différents Ce qui diminue les risques de la montée de la mer. »

Le météorologue met toutefois un bémol. Il souligne qu’il y a quand même des endroits dans l’île où le niveau de la terre est très bas : « Il nous faut faire très attention. Dans le sud-est , il y a des endroits qui sont au niveau de la mer. Si jamais il y a un très fort cyclone, il y a des risques qu’il y ait des inondations dans ces endroits. On ne sait jamais. »

Yves Valaydon, un ancien directeur de la météo, se dit aussi inquiet : «Prenons l’exemple de Flic-en-Flac, où le littoral est au-dessous du niveau de la mer. À tout moment, une catastrophe naturelle peut le toucher. Il faut un plan d’urbanisation qui respecte la nature... On ne peut continuer à construire n’importe où et n’importe comment.»

Selon Subiraj Sok Appadu, Maurice a déjà, dans le passé, fait face à des cyclones du même type que Katrina : « Un cyclone de niveau 5 sur l’échelle de Saphire-Sympson est catégorisé comme une tempête niveau 7 chez nous sur l’échelle de Tvorak, qui est utilisée à Maurice. Cette échelle compte 8 unités mesurant l’intensité des cyclones. Dans le passé, les cyclones Gervaise, Carol ou, récemment, Dina avaient atteint la puissance 7. On pouvait alors les appeler superstorms. »

Le directeur de la méteo prépare un rapport concernant les conditions climatiques attendues pour la prochaine saison. Ce rapport sera rendu public le 15 octobre. Que nous réserve la prochaine saison cyclonique qui débute officiellement le 1er novembre ? L’avenir nous le dira…

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Prem Saddul, géomorphologue

« Notre île a un bouclier volcanique contre les inondations »

Q :Comment expliquez-vous les inondations à la Nouvelle-Orléans ?

R : J’ai eu l’occasion de visiter le sud des États-Unis, plus précisément la

région de la Nouvelle-Orléans et du Mississipi. J’étais invité par l’université

de Notre-Dame pour étudier la dégradation de l’environnement après le passage de la tempête Hugo.

J’ai longé ce fleuve jusqu'à Bâton-Rouge où j’ai constaté que les digues qui

protégeaient la terre étaient construites en alluvion compacté. Donc, pendant l’ouragan, des fissures dans ces digues ont causé les inondations.

En outre, durant mon séjour là-bas, j’ai observé que 90 % des maisons étaient construites en bois ou sur pilotis. Ces maisons étaient comme des pièces de lego et cela explique pourquoi elles ont été détruites par l’ouragan. Durant ma visite dans la région, j’avais demandé aux universitaires pourquoi les digues étaient construites en alluvion compacté et si ce n’était pas un danger potentiel. J’ai été rassuré sur le moment, mais ces événements tragiques m’ont malheureusement donné raison. Maintenant, l’administration Bush a le projet de rebâtir les digues en dur.

Q : Quelle serait la protection naturelle de l’île Maurice contre les inondations découlant d’un cyclone de même force que Katrina et Rita ?

R : Notre île a un bouclier volcanique contre les inondations. Premièrement, la roche volcanique est imperméable à l’eau de pluie. Deuxièmement, on a d’anciens tunnels de lave souterraine qui facilitent un drainage radical de l’eau. En dernier lieu, l’eau de pluie s’évacue par les 180 cours d’eau qui se jettent dans les 59 rivières. Cependant, d’après mon étude géomorphologique de Maurice, des inondations peuvent se produire. Après seulement cinq heures de grosses pluies ininterrompues, une rivière sera automatiquement en crue. Les hommes peuvent aussi contribuer aux inondations : en jetant des ordures dans les drains, ils empêchent la fluidité de l’eau. On a eu de telles inondations l’année dernière a Port-Louis.

Par Christophe Karghoo

et OP

Les cyclones nommés

Pour la saison cyclonique 2005-2006, les pays la région océan Indien - Afrique de l’Est ont établi une liste de 26 prénoms pour les tempêtes tropicales. Zoelle, Lindsay et Carina sont ceux choisis par Maurice.

Noms Soumis par

Alvin Seychelles

Boloetse Lesotho

Carina Maurice

Diwa Malawi

Elia Madagascar

Farda Comores

Guduza Swaziland

Helio Mozambique

Isabella Namibie

Jaone Botswana

Kundai Zimbabwe

Lindsay Maurice

Marinda Namibie

Nadety Madagascar

Otile Lesotho

Pindile Swaziland

Quincy Seychelles

Rugare Zimbabwe

Sebina Botswana

Timba Malawi

Usta Mozambique

Velo Comores

Wilby Seychelles

Xanda Madagascar

Yuri Mozambique

Zoelle Maurice

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