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Les ambitions d’Ashock Jugnauth

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Après sa démission du MSM, il siège en indépendant au parlement. Ses amis estiment qu’il a tout d’un excellent leader. Le politicien sillonne l’île pour renouer contact avec son électorat.

Le boute-en-train du Parlement aurait donc été un frustré. Ashock Jugnauth claque la porte du Sun Trust, il a osé… Quitte à se brouiller avec son frère et son neveu. Les mains libres, il vole de ses propres ailes pour réaliser ses rêves de pouvoir, dont celui de devenir Premier ministre. Quoi de mieux pour commencer un pèlerinage afin de tâter le pouls de l’électorat : un sondage qui lui permettrait de savoir s’il est désiré ou - au moins - désirable.

Il a toujours eu beaucoup d’affection pour son frère aîné. Mais le député du no 8 a surtout beaucoup d’admiration pour sir Anerood qui a gravi les échelons du pouvoir à une vitesse phénoménale et marqué toute une génération par sa façon de gouverner. Le petit frère veut suivre les traces du grand frère si adulé dont il a fait son modèle mais on ne lui en donne pas l’occasion. Le neveu prend la place avec la bénédiction du père. Pravind Jugnauth, plus jeune, devient pour lui un obstacle infranchissable. Then came Bérenger.

«Il a toujours été très proche de sa famille et c’est ce qui l’empêchait de partir. Il a tenu autant qu’il pouvait mais il était arrivé au bout du rouleau», explique un ex-membre du MSM qui l’a beaucoup côtoyé. Ça faisait un moment qu’on parlait d’un éventuel départ d’Ashock Jugnauth du Sun Trust. Cela laissait plus d’un sceptique mais il a quand même tiré sa révérence mardi parce qu’il estime que le leader du MMM, qui ne cesse de faire son éloge, va lui faire la courte échelle pour qu’il accède au poste suprême parce qu’il a le profil sociologique approprié. Paul Bérenger est arrivé à la conclusion que Pravind Jugnauth ne fait pas le poids compte tenu de la défaite de l’alliance MSM-MMM aux dernières législatives et l’échec du leader du MSM au n° 11. Au Parlement, le député qui a démissionné de toutes les instances de son parti, siège, désormais, derrière ses anciens camarades, en indépendant.

Ashock Jugnauth descend dans sa circonscription au no 8 (Moka-Quartier Militaire) le lendemain pour prendre la température de son électorat. Il est «plus que satisfait» du response de ceux qui l’ont élu en juillet dernier et il veut continuer son tour du pays pour connaître sa cote de popularité et voir si cela vaut la peine de créer son parti. Dans sa démarche, il s’est entouré de quelques fidèles, dont Dick Ng Sui Wa, ex-MSM, ou encore Ashley Hurhangee, ex-MMM. D’autres sont attendus d’ici peu, estime-t-on.

«A leader is born», clame Ashley Hurhangee.» En tout cas, pour ses proches, Ashock Jugnauth a l’étoffe d’un «vrai chef» et il «a eu raison de partir du MSM pour accomplir son destin». Quel est-il ? Devenir Premier ministre, évidemment.

«Il a tout pour occuper cette fonction. Il est sérieux, rigide, intègre, populaire, proche du petit peuple. Il a l’étoffe pour diriger le pays. C’est lui le digne successeur de sir Anerood Jugnauth. Ceux qui aiment ce dernier le retrouvent plus en Ashock qu’en Pravind», déclare Dick Ng Sui Wa. «C’est vrai qu’il rappelle la vigueur, le courage de SAJ dans les années suivant 1983. C’est l’incarnation de son grand frère de par son tempérament, sa manière de faire. Il a toutes les qualités d’un bon leader», ajoute Ashley Hurhangee. Ce n’est pas Paul Bérenger qui dira le contraire.

Humiliations

Ses plus fervents fans sont unanimes pour approuver son départ du MSM où «il était humilié continuellement». Ashock Jugnauth n’a-t-il pas parlé d’«humiliations» pour justifier son départ? On ne lui donnait aucune responsabilité, estiment ses partisans. «Li pa ti ena rol», dit, laconique, un de ses amis. C’était «too much» pour cet homme «de caractère» dont les ambitions étaient mises en veilleuse. Il rêvait d’un autre parcours, le petit garçon de Palma, et il s’est battu pour arriver là.

Enfant, Ashock Jugnauth fait déjà montre, dit-on, d’une volonté et d’un courage exemplaire. «Dès 12-13 ans, il fait des petits boulots tout en allant au collège. Il vient d’une famille pauvre mais veut s’en sortir comme son frère avant lui», raconte quelqu’un qui l’a connu à ses débuts en politique. Après ses études secondaires, il devient enseignant avant de s’envoler pour l’Angleterre faire son droit. Toujours sur les pas du frère qu’il accompagne dans les années 80 quand ce dernier s’engage en politique au MMM.«Il a toujours été là pour soutenir son frère même si on ne le voyait pas beaucoup», déclare notre interlocuteur.

Les années passent. En 1991, il obtient son premier ticket gagnant au no 8 et devient ministre de la Fonction publique en 1993 après le départ du MMM du gouvernement. En 1995, il n’est pas élu mais continue à quadriller le no 8. Bien lui en prit car, en 2000, il y est réélu et devient ministre de la Santé. En 2005, son électorat le renvoie au Parlement. «Il a su rester proche des gens», explique Ashley Hurhangee. Un ex-MSM, passé au rouge, prend, quant à lui, les laudateurs d’Ashock Jugnauth à rebrousse-poil: «Il sait être très arrogant.»

Ce n’est pas l’avis de ses proches qui disent qu’il est très aimé - surtout de la population rurale - à cause de «sa personnalité simple, sympathique et gaie». Sous des dehors un peu rough se cacherait donc un cœur d’or. À l’Assemblée nationale, c’est quelqu’un qui fait toujours des boutades et fait retentir son rire sonore. Mais il sait également, dit-on, être sérieux.

De sa grande taille, Ashock Jugnauth aspire à la plus haute fonction du pays. Il a pour l’instant le soutien de Paul Bérenger. L’avenir nous dira si c’est un atout ou un handicap d’être labellisé pro-Bérenger. En tout cas, Pravind Jugnauth l’affuble déjà du qualificatif «traître»

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Plus d’infos

« Que Bérenger se présente à nouveau comme futur PM»

Les tacles entre anciens alliés politiques se poursuivent. Pravind Jugnauth a lancé un défi à Paul Bérenger de se présenter une nouvelle fois comme Premier ministre lors des prochaines élections générales «si vraiment to bel mari» afin de voir ce qu’il représente. C’était hier après-midi lors d’un congrès au Sun Trust Building à l’occasion du 23ème anniversaire du MSM. Pravind Jugnauth a vertement critiqué le leader du MMM en rappelant que c’est grâce au soutien du MSM qu’il a pu devenir Premier ministre. « C’est un ingrat et il ose me traiter d’égoïste. Paul Bérenger a essayé de me décapiter. Que me reproche-t-il? Suis-je incompétent? Si Pravind Jugnauth n’avait pas jeté tout son poids en 2003, Paul Bérenger n’aurait pu devenir Premier ministre. Mais je ne regrette rien. Mo pena ene sou regret». Il a cité les nombreuses déclarations élogieuses que le leader du MMM a faites à son égard.

Le leader du MSM a fait ressortir que son parti a toujours respecté ses engagements avec ses partenaires politiques : «On a respecté nos engagements électoraux de 2000 à 2005. Il n’y avait aucun engagement de notre part de briguer les dernières législatives au côté du MMM mais nous avons été ensemble et malgré notre défaite, nous avons présenté la même alliance aux municipales. » Poursuivant ses critiques contre le leader des mauves, Pravind Jugnauth ajoute «Je n’ai jamais blâmé qui que ce soit pour cette défaite, même si un des facteurs ayant contribué à cette déroute demeure le fait qu’une frange de la population ne voulait pas de Bérenger comme PM.» Évoquant la démission d’Ashock Jugnauth du MSM, Pravind Jugnauth qualifie cet épisode de « plus grande trahison que le MSM a connue depuis sa création». « Je lui lance un défi de venir mettre les pieds à La Caverne.»

Bérenger s’en prend au PMSD et au MSM

C’est le monde politique qui se trouve «amba lao». Le leader des mauves a critiqué l’entrée de deux membres du PMSD, Maurice Allet et Eric Guimbeau, dans les rangs du gouvernement alors qu’ils avaient été élus sous la bannière et avec la campagne électorale du MMM. Il a parlé de trahison. En ce qui concerne le MSM, Paul Bérenger a demandé à ce parti politique de cesser de critiquer le MMM. D’un autre côté, il a aussi parlé de «sourire» que s’échangeaient le président de la République et le Premier ministre. Constatant que les relations s’améliorent entre les deux hommes, il a suggéré qu’ils reprennent, comme la tradition le veut, les rencontres hebdomadaires.

Saleem Moosa passe au MSM

Le remue-ménage de l’opposition continue. Saleem Moosa, poursuivra désormais sa carrière politique au sein du MSM. Il claque ainsi la porte au MMM après y avoir fait son baptême du feu. Invité à commenter sa défection, le politicien explique : « Le MSM répond mieux à mes aspirations et attentes. Au MMM, je ne siégeais dans aucune instance ; il m'était difficile de me faire entendre. Comme le MSM m’offre la possibilité d’évoluer, je l’ai rejoint.» Concernant son intégration au sein de son nouveau parti, il affirme que :«Je me sens à l'aise au MSM qui est un parti bien structuré. Je pense pouvoir passer mes idées au sein des différentes instances. Le leader Pravind Jugnauth a une grande ouverture d'esprit.» Saleem Moosa a été l’adjoint maire de la ville de Quatre-Bornes sous la bannière PTr/MMM en 1996 mais n’avait pas été élu aux municipales de 2001 à Plaine-Verte.

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