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Shakeel Mohamed, pourquoi je me bats

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À ses débuts en politique, il y a une dizaine d’années.

Fêtant son 1er anniversaire entouré de papa Yousuf et de maman Zeinah.

L’affaire des haut-parleurs a pris une nouvelle dimension cette semaine, mais celui qui était parmi les premiers à réagir sur le sujet semble vouloir tempérer le débat.

«Quatre jours à Paris» ne lui ont pas fait oublier son combat. De la capitale française, où il se trouve depuis mercredi dernier, Shakeel Mohamed suit de près l’évolution de la situation concernant l’utilisation de haut-parleurs dans les mosquées. Dès son retour au pays ce mardi, il compte faire entendre de nouveau sa voix.

Le parlementaire rouge a constitué une plate-forme, la semaine dernière, après le jugement qui avait donné gain de cause à Me Gavin Glover en interdisant à une mosquée de Quatre-Bornes de diffuser l’appel à la prière en utilisant des haut-parleurs. Lors d’une conférence de presse, Shakeel Mohamed et ses pairs ont invité le gouvernement à amender le Noise Prevention Act et l’Environment Protection Act en y ajoutant la phrase «it shall not apply to religious institutions or places of worship».

Depuis, l’affaire a pris une autre tournure. D’autres voix se sont fait entendre et une manifestation a été organisée, mercredi dernier, devant la demeure de l’avocat Gavin Glover. Mais Shakeel Mohamed et d’autres membres de la plate-forme se dissocient de cette action. «Nous condamnons cette façon de faire. Nous voulons travailler d’une façon constructive en proposant des solutions, pas en faisant des actions irréfléchies», clame le député du no 13. Mais certains ne se gênent pas pour dire qu’il a allumé le feu avant de s’en aller au loin. «Absolument pas», récuse Shakeel Mohamed.

Le parlementaire tient aussi à préciser que sa prise de position n’est «aucunement communale» : «Je me bats pour tous les Mauriciens. Aujourd’hui, ce sont les mosquées qui sont concernées, mais demain, on pourra interdire à un temple, un mandir ou une église de se servir de haut-parleurs pour leurs fonctions religieuses.» La meilleure solution serait, selon lui, de baisser le décibel des instruments sonores dont se servent les institutions religieuses.

Celui qui dit «croire dans le métissage, la mauricianité et le respect», avoue ne pas avoir sa langue dans sa poche : «Quand je ne suis pas d’accord avec quelque chose, je le dis tout haut. Même si c’est contre le gouvernement.» Il rappelle qu’il a fait part, dans le passé, de sa désapprobation concernant certaines clauses du Road Traffic Amendment Bill.

«Faire quelque chose de symbolique»

Le député affirme vouloir aller au bout de ses convictions. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui, dit-il, l’ont poussé à entrer en politique en 1995. Invité par sir Anerood Jugnauth, il fait ses premières armes au MSM. Avec un grand-père, sir Abdool Razack Mohamed, et un père, Yousuf Mohamed, fervents politiciens, c’était une suite logique.

En 2000, à la suite d’un différend avec SAJ et son fils Pravind, Shakeel Mohamed claque la porte. Il veut alors «faire quelque chose de symbolique, marquer un grand coup» en réactivant le Comité d’action musulman de feu son grand-père ; il le rebaptise Comité d’action mauricien : «Je voulais que chaque Mauricien s’y retrouve. Nous avons participé aux législatives en 2000 et présenté Steve Curpenen au no3, circonscription généralement réservée aux candidats musulmans. Je suis contre ce principe. C’est la raison pour laquelle, en 2005, j’ai choisi d’être candidat au no 13 qui est majoritairement constitué d’hindous.» (NdlR : Après les élections générales de 2000, il a rejoint le PTr).

Le député, 39 ans le 25 août prochain, est aussi avocat depuis 1992. Il exerce aux côtés de son père aux Mohamed Chambers : «J’avais toujours rêvé d’être avocat, mais à l’étranger.» Après ses études à l’école Notre-Dame des Victoires et au collège Saint-Esprit, ce natif de Quatre-Bornes se rend en Angleterre et ensuite en France pour étudier le droit et se spécialiser dans le droit économique européen. Son diplôme en poche, il se voit proposer un poste à la Commission européenne à Bruxelles, mais décline l’offre : «Papa voulait que je rentre pour venir travailler avec lui.»

La famille d’abord, et Shakeel n’est pas mécontent de retrouver son père, sa mère Zeinah, sa sœur aînée Nooreenah, son plus jeune frère Zakir, sa grand-mère Zainab, née Ghislaine Ducasse, épouse de Sir Abdool Razack Mohamed, ainsi que toute la famille.

En 1997, c’est le «mariage d’amour» avec une Malaisienne, malheureusement le couple divorce six ans plus tard, en 2003, à cause de «différences irréconciliables». Aujourd’hui, il garde le secret sur sa vie sentimentale et avoue passer son temps libre chez lui, à Terre-Rouge, à cuisiner, à jardiner. Il fait aussi du jogging, entre autres activités, pour rester en forme et continuer ses combats.

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