• Consommation : les petits business en mal… d’œufs
  • Women Entrepreneur Awards 2024 : le défi de Kirti Sheonarain
  • Jeux olympiques & paralympiques : la France dans les starting-blocks
  • Il a joué dans «Indiana Jones», «The Walking Dead», «Fiasco» et «La Recrue» : les vacances mauriciennes de l’acteur Ethann Isidore
  • Deadpool & Wolverine : les super-héros Marvel s’amusent
  • Il a été jugé coupable du meurtre de Vanessa Lagesse après 23 ans : débats chargés d’émotion autour de la sentence de Bernard Maigrot
  • Jeux olympiques 2024 : nos athlètes en mode conquérant
  • Elle crée une cagnotte en ligne et a recours à l’expertise étrangère pour soigner son enfant gravement malade - Isabel Alves : «Je vais défoncer toutes les portes pour sauver mon fils»
  • La Mauricienne Kamla Beechouk, 62 ans, tuée chez elle à La Réunion - Sa meilleure amie Françoise Virama : «Elle était tout pour moi»
  • Adrien Duval nommé Speaker : analyses autour d’une «stratégie digne d'un jeu d'échec»

Jacques Cantin Talking Books Association : pour regarder le monde autrement

Sandiren Palaniandy et Marilyn Smith-Seeboruth, assistant secrétaire et responsable de la bibliothèque respectivement, lancent un appel aux Mauriciens à les soutenir de leur mission.

Cette ONG, qui existe depuis 1997, tient en ce moment une collecte de fonds sur la plateforme en ligne smallstepmatters.org. L’occasion pour nous de découvrir ou de redécouvrir la mission de la Jacques Cantin Talking Books Association. 

Permettre à un non-voyant et à un malvoyant de voir, de regarder et de comprendre le monde qui l’entoure malgré son handicap. C’est l’essence même de la Jacques Cantin Talking Books Association (JCTBA), une ONG qui, comme son nom l’indique, propose des livres en version audio aux personnes vivant avec un handicap visuel.

 

Et cela fait 26 ans que cela dure. L’idée de lancer une bibliothèque sonore à Maurice, explique Sandiren Palaniandy, assistant secrétaire de la JCTBA, a germé lorsque les équipes de trois associations locales ont voulu pallier à un manque de livre sonore pour les personnes malvoyantes et non-voyantes, convaincues que la lecture est une source d’enrichissement indéniable. Aujourd’hui, la bibliothèque sonore est la seule bibliothèque de ce genre adaptée à ce groupe de personnes dans l’île. «L’initiative de la bibliothèque sonore Jacques Cantin émane de l’association des organisations Loïs Lagesse Trust Fund, Abaim et Terre de Paix. Une fois mise sur pied, la Jacques Cantin Talking Books Association (JCTBA) a été inaugurée par l’honorable Cassam Uteem, ex-président de la République, le 11 avril 1997, sous le parrainage de l'Arts and Music Foundation. Quelques mois après sa naissance, elle a eu son propre exécutif et a été officiellement enregistrée auprès du Registrar of Associations.»

 

Dès lors et jusqu’à ce jour, l’ONG a proposé, au fil des années, des livres en format audio et a accueilli de plus en plus de bénéficiaires pour en profiter. Selon notre interlocuteur, le but de la JCTBA est toujours resté le même : propager la connaissance et favoriser l’épanouissement et l’éducation à travers la lecture. «L'objectif de notre association est de mettre, entre autres, la connaissance, les œuvres littéraires et l'information, sous forme audio, à la portée des non-voyants et malvoyants à travers notre bibliothèque sonore dont tous les services sont gratuits. La lecture demeure un loisir enrichissant et un passage obligé pour un épanouissement intellectuel et culturel. Le rôle de la bibliothèque consiste à mettre sur CD des contes et des textes à visée informative ou divertissante.»

 

Donneurs de voix

 

Ainsi, les bénéficiaires, qui sont plus d’une centaine à être abonnés à la bibliothèque, peuvent profiter d’une multitude de livres retranscrits en format audio. «La bibliothèque reste ouverte la semaine de 9 heures à 16 heures, et le samedi de 9 heures à midi. Celle-ci offre également des classes d’écoute au Centre de Loïs Lagesse pour enfants, adolescents et adultes souffrant de difficultés visuelles. D’autres services sont proposés : des textes audio sont envoyés par voie postale à ceux n’ayant pas les moyens de déplacement après avoir passé leur commande par téléphone.» Pour l’équipe derrière la bibliothèque sonore, explique Sandiren Palaniandy, c’est aussi un moyen, de participer au combat contre l’exclusion des personnes handicapées. «La librairie apporte une expérience immersive aux abonnés en écoutant les livres audio réalisés par nos Donneurs de voix. Notre objectif ultime est de les faire se sentir inclus dans la société et de leur faire savoir que nous nous soucions  d'eux.»

 

Les Donneurs de Voix, justement, sont essentiels au bon fonctionnement de la librairie sonore. En effet, sans ces bénévoles qui prêtent leur voix à l’association en lisant les livres qui seront ensuite écoutés sur CD par les abonnés, rien ne peut se faire. «La qualité de l’enregistrement des textes étant essentielle, l’organisation assiste ces orateurs appelés Donneurs de Voix et surveille de très près leur formation, afin de donner aux personnes aveugles et malvoyantes des livres audio de qualité. Il est, cependant, entièrement dépendant du Donneur de Voix de s’assurer d’enregistrer le texte dans de bonnes conditions et dans un endroit approprié. L’association offre un accès libre à une cabine d’enregistrement si besoin. Les Donneurs de Voix lisent en trois langues : anglais, français et kreol.» Cette cabine d’enregistrement, souligne Sandiren Palaniandy, est l’une des plus grandes réalisations de l’association. Dotée d’un Mac, elle offre un cadre idéal pour l’enregistrement des livres audio.

 

Malgré les années et le bon travail effectué, faire tourner l’association sans entrée d’argent est difficile, souligne notre interlocuteur d’où la nécessité d’avoir recours à une collecte de fonds sur la plateforme smallstepmatters.org. «Notre page Facebook et notre site web lancés lors des célébrations des 25 ans de la librairie offrent une certaine visibilité des services offerts par la librairie, mais, comme nous sommes une association non-lucrative, nous avons besoin de dons pour fonctionner. Nous comptons généralement sur le soutien financier des bénévoles pour mener à bien notre œuvre et assurer le salaire d’une secrétaire administrative à long terme, mais les fonds manquent. Nous faisons donc un appel à la générosité des Mauriciens pour un soutien financier pour le maintien du service offert par la librairie sonore.»

 

Si les fonds récoltés le permettent, la JCTBA aimerait lancer un projet sur lequel elle travaille depuis un moment. «Nous aimerions lancer des livres audio pour les personnes âgées à travers le pays, mais pour cela nous avons besoin d’aide et de soutien.» Un soutien financier, certes, mais également des volontaires pour être des Donneurs de Voix. «Nous encourageons les personnes intéressées à prêter leur voix en tant que Donneurs de Voix car cela permettrait à l’association d’étendre son service pour venir en aide à ceux qui sont dans le besoin à travers le reste de l’île.» Ce serait, lance Sandiren Palaniandy, encore un grand pas en avant dans leur mission.