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Ebony Forest : protecteur de la nature

Une cérémonie de signature a récemment eu lieu entre les représentants de FORENA et d'Ebony Forest.

Depuis sa création, l’organisation Ebony Forest n’a eu de cesse d’œuvrer pour la conservation de la faune et de la flore locales. Avec une récente subvention reçue du Critical Ecosystem Partnership Fund (CEPF), dont le partenaire local est FORENA, les projets sont nombreux.  

Leur vision est de sauver les espèces en voie de disparition et les écosystèmes de l’extinction. Leur mission est de mettre en place des mesures de conservation, de restauration forestière, de formation et d’éducation afin d’aider à la préservation de la biodiversité unique de Maurice. C’est l’engagement pris par l’équipe d’Ebony Forest, souligne le Dr Nicolas Zuel, Conservation Manager de cette organisation à but non lucratif, depuis 2005. Un engagement qui s’articule autour de trois axes prioritaires : la restauration d’une forêt indigène de haute qualité, la protection et la conservation de la flore et de la faune indigènes et endémiques menacées et finalement la sensibilisation à travers des campagnes éducatives environnementales pour avoir plus d’impact sur la population.

 

Un travail qui ne serait pas possible, explique le Dr Nicolas Zuel, sans la collaboration de plusieurs partenaires. «Nous travaillons avec des partenaires locaux et régionaux, tant dans le secteur privé, non gouvernemental et gouvernemental que dans le public en général, pour réduire le risque d'extinction des espèces indigènes et endémiques menacées en restaurant et recréant de vastes zones de forêt indigène, en réduisant les menaces pesant sur la survie des espèces, en renforçant les capacités locales et régionales, en inspirant la prochaine génération de conservationnistes, et en partageant notre expérience et nos connaissances avec les parties prenantes pour mettre en œuvre des actions de conservation efficaces et durables qui protégeront la biodiversité indigène, ainsi que pour améliorer les moyens de subsistance locaux.»

 

Récemment, Ebony Forest a reçu une subvention d’environ Rs 12,4 millions du Critical Ecosystem Partnership Fund (CEPF) afin d’aider dans ses travaux de conservation de la nature à Maurice. Cette organisation représentée à Maurice par la Fondation Ressources et Nature (FORENA), qui défend les intérêts de l’île Maurice au sein du Hotspot de la biodiversité MADIO (Madagascar and Indian Ocean Islands), l’un des 36 hotspots mondiaux identifiés par le CEPF comme des réserves exceptionnelles de la biodiversité. «FORENA éprouve une grande satisfaction à accompagner les appels à projets du CEPF à Maurice, constatant avec fierté la réussite de candidatures telles qu'Ebony Forest, qui obtiennent des large grants ou des small grants. En parallèle, notre engagement se porte sur le renforcement des compétences des organisations de la société civile (OSC), afin d’assurer la structure et la qualité requises de leurs candidatures, ainsi que la durabilité de leurs projets, contribuant ainsi à la création d’emplois», déclare Manoj Vaghjee, président de FORENA.

 

Réhabilitation de la flore

 

Le CEPF est une initiative conjointe de l’Agence Française de Développement (AFD), de Conservation Internationale (CI), de l’Union européenne (UE), du Fonds pour l’Environnement Mondial (GEF), du gouvernement du Japon et de la Banque Mondiale. Un objectif fondamental du CEPF est de garantir que la société civile soit engagée dans la conservation de la biodiversité. Le CEPF a dédié une enveloppe d’USD 16 millions au hotspot de la biodiversité MADIO pour le cycle de financement 2022-2027 et qui comprend quatre pays, dont Maurice, Madagascar, les Comores et les Seychelles.

 

Pour Owen Griffiths, directeur d’Ebony Forest, la sauvegarde de la biodiversité est un travail qui demande la collaboration de tous : «Cette fois, nous avons la chance d'avoir le soutien de FORENA, en tant que partenaire local du CEPF à Maurice. Depuis 2004 à la Vallée de l'Est et en 2006 à Ebony Forest, nous nous consacrons à la restauration des forêts endémiques. Le CEPF a joué un rôle déterminant pour soutenir nos initiatives de conservation et nous aider à renforcer les capacités locales de conservation depuis 2016. La signature d’aujourd’hui symbolise la confiance du CEPF dans notre capacité à apporter des contributions significatives aux solutions basées sur la nature dans ce monde où la perte de biodiversité s’accélère à un rythme vraiment alarmant.»

 

Ce financement servira à mettre en place le projet d’Ebony Forest intitulé «Restoring degraded native forest in Mauritius» qui comprend plusieurs actions. Parmi, explique le Dr Nicolas Zuel, la restauration de 21 hectares de forêt dégradée à Ebony Forest et à la Vallée de L’Est : «Nous allons aussi y créer et maintenir sur le long terme une grille de contrôle des prédateurs de 26 hectares. Il est aussi question de rétablir la dispersion des graines manquantes avec l’introduction de la grosse cateau verte à la Vallée de L’Est, de restituer les fonctions de pâturage, de dispersion des graines et de recyclage des nutriments manquants avec l’introduction des tortues géantes d’Aldabra à la Vallée de L’Est, notre centre de conservation, et finalement, de renforcer les capacités locales et la sensibilisation à l’importance des forêts dans la crise climatique et de biodiversité grâce à la formation et à la communication.»

 

Ce projet est donc un grand pas en avant pour Ebony Forest qui n’a eu de cesse, depuis sa création, d’œuvrer pour la nature. «Nous avons commencé nos activités de conservation en 2005 lorsque Owen et Mary-Ann Griffiths, les directeurs, ont acheté des terres à Chamarel pour restaurer la forêt envahie. Ils ont acheté les 50 hectares de forêt envahie pour concrétiser leur rêve de créer une forêt indigène, qui serait un sanctuaire pour la faune menacée et où ils pourraient partager leur passion pour la biodiversité indigène avec le public.»

 

Les travaux de restauration de la forêt ont commencé une année après avec une équipe d’hommes et de femmes locaux désherbant et plantant des espèces indigènes. «Les activités de désherbage et de plantation ont été poursuivies et à ce jour, ils ont désherbé 33 hectares et planté 153 000 plantes indigènes cultivées dans notre pépinière de plantes indigène et endémiques. En juin 2017, le site et le centre des visiteurs comprenant un musée d'histoire naturelle et un centre d'écologie furent ouverts au public dans le but de générer un financement durable et de sensibiliser à l’importance de la biodiversité de l’île. La réhabilitation de la flore était une condition préalable avant que la faune puisse être restaurée et donc, la réintégration des fonctions essentielles des écosystèmes pour assurer la résilience et la résistance aux perturbations futures.»

 

Parmi les actions marquantes de l’organisation, souligne notre interlocuteur, le premier relâché du Pigeon Rose et de la Grosse Cateau Verte, qui a eu lieu en janvier 2018, avec la collaboration de la Mauritian Wildlife Foundation et du National Park and Conservation Services ainsi que le soutien du CEPF. «Les réintroductions du Pigeon Rose ont été un succès et aujourd'hui, il y a une population croissante. En 2019, nous avons pris en charge la gestion de ces espèces avec le soutien d'une autre subvention du CEPF et avons établi un protocole d'accord avec le National Park and Conservation Services pour gérer la faune endémique à Ebony Forest et à la Vallée de L’Est. Les Grosses Cateaux Vertes libérées en 2018-19 ne sont pas restées à Ebony Forest et en 2022, nous avons adopté une nouvelle approche qui montre jusqu’à présent des signes positifs. En 2022, nous avons commencé à élever à la main l’Oiseau à Lunette de Maurice pour le relâcher dans notre grille de contrôle des prédateurs de 50 ha., un projet cofinancé par le CEPF, Ebony Forest et dans une moindre mesure, la National Geographic Society.»

 

Outre la conservation des vertébrés, Ebony Forest travaille également avec des espèces d’escargots et de sauterelles menacées. Jusqu’ici, elle a réussi à élever en captivité et à relâcher une espèce d’escargot endémique, le Pachysyla bicolor. D’autre part, elle est devenue, en 2020, un centre de formation agréé, ce qui lui a permis de dispenser 18 formations en conservation à plus de 200 participants jusqu’à ce jour.