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40 ans de la Fondation Georges Charles : une mission qui vient du cœur

L'école spécialisée accueille aujourd'hui 65 élèves.

Cette association, créée en 1982 et devenue plus tard une école et une garderie spécialisée, a récemment fêté ses 40 ans. L’occasion de revenir sur les réalisations de l’ONG et les projets pour les années à venir. 

Leur engagement n’a pas pris une ride au fil des années. Bien au contraire. 40 ans plus tard, il s’est raffermi pour toucher encore plus de jeunes et avoir un impact positif sur leur vie et leur avenir. En 40 ans d’existence, la Fondation Georges Charles a vu défiler bien des bénéficiaires dans son école spécialisée. Au fil de toutes ces années, la mission de cette ONG est restée la même : prendre sous son aile les enfants et les jeunes adultes atteints de handicaps mentaux et de déficience intellectuelle, les accompagner au mieux en leur proposant une éducation adaptée afin qu’ils puissent découvrir leur plein potentiel et éventuellement intégrer la société active.

 

Une promesse, souligne Roland Dubois, le président, qui date de 1982, année où l’association a vu le jour, et qui est toujours au cœur du travail effectué par l’équipe de la fondation aujourd’hui. «L’école a été créée par un industriel français qui avait deux enfants en situation de handicap. À ce jour, nous comptons une population estudiantine de 65 enfants et jeunes adultes âgés entre 5 et 45 ans en situation de handicap intellectuel, y compris des autistes. Malgré leur handicap, ils restent des jeunes comme les autres. Il suffit de les regarder dans les salles de classe, dans les ateliers, dans la salle de musique, la salle des ordinateurs ou à l’extérieur, en train de travailler la terre.»

 

Aujourd’hui, souligne notre interlocuteur, la fondation est gérée par un manager entouré d’un cadre administratif et une douzaine de professeurs et assistant professeurs, avec le soutien d’une équipe paramédicale composée d’un psychologue, d’une ergothérapeute, d’une sociologue, entre autres. «C’est la seule école parmi la cinquantaine qui tombe sous le SENA à Maurice, qui a comme manager une personne en situation de handicap physique.»

 

C’est donc toute cette belle équipe ainsi que les parents qui se sont réunis pour marquer cet événement important le 30 juillet à l’école qui se trouve à Pointe-aux-Sables. La journée, raconte Roland Dubois, a été un vrai succès. «Je dois dire qu’on n’a pas eu beaucoup de temps pour préparer cet événement mais il fallait le faire. Après ces deux dernières années difficiles, il fallait valoriser et féliciter ce que la fondation fait depuis ces 40 dernières années. Il fallait montrer aux parents des élèves ce qu’on fait ici. Il fallait que les élèves se défoulent. Il fallait qu’on soit plus visibles. On peut dire que le pari est vraiment réussi, vu que tout s’est passé comme prévu d’après le programme bien conçu. La journée et toutes les activités ont été entièrement sponsorisées. Tous ceux invités étaient présents, les différentes activités prévues ont été bien exécutées par les étudiants et le temps était beau, l’orchestre de la police était présent. Tout était réuni pour faire de cet événement une vraie réussite.»

 

Enregistrée et accréditée auprès de la Fondation Nationale de l’Intégration Sociale (CNPS) et enregistrée à la fois auprès du ministère de l’Éducation et du ministère de la Sécurité sociale, la Fondation Georges Charles, qui fonctionne comme une école à besoins éducatifs spéciaux (SENS) et une garderie, accueille aujourd’hui 65 élèves. Pour l’équipe, composée de 22 personnes dont des enseignants, des ambulanciers et du personnel administratif, une seule chose compte : accompagner au mieux ces jeunes qui ne demandent qu’à briller. «Notre mission à la fondation est d’aider ces enfants et jeunes adultes en situation de handicap intellectuel à pouvoir éventuellement intégrer la société à travers l’éducation et la formation, avec une possibilité de pouvoir s’insérer dans le monde du travail. Ils demandent beaucoup plus d’attention et de temps pour maîtriser les compétences nécessaires. Dans ce contexte, la formation professionnelle est la plus adaptée, dépendant de leur handicap.»

 

Compétence professionnelle

 

En effet, outre le volet académique, l’établissement met beaucoup d’accent sur le côté apprentissage manuel et technique afin de développer les compétences et d’offrir des possibilités de métiers aux bénéficiaires. «La section 4 des objectifs de développement durable de l’Agenda 2030 des Nations Unies met beaucoup d’accent sur la formation. On a aussi célébré la Journée internationale des compétences des jeunes le vendredi 15 juillet, qui avait pour thème cette année ‘’Transformer les compétences des jeunes pour le futur’’. On essaie de le faire graduellement et modestement. Nos étudiants développent des compétences professionnelles dans plusieurs métiers. On a des sessions académiques ainsi que des sessions pratiques. On a un atelier de menuiserie, de reliure des livres et des calepins, de peinture et d’artisanats, de computer, des programmes d’agriculture et de la musique, entre autres. En sus, ils ont des sessions de sport et une classe sensorielle», souligne Roland Dubois.

 

Dans ces ateliers, les élèves ont appris à faire travailler leurs mains jusqu’à développer savoir-faire et talent. Leurs créations, comme des objets en bois, des tableaux, des peintures, entre autres, sont d’ailleurs en vente à la fondation ou sur le site Web : www.fondationgeorgescharles.com. Grâce à ces formations, plusieurs jeunes ont pu décrocher un emploi. «D’ailleurs, cette semaine, deux autres ont pu être placés dans une industrie de confection de meubles à l’essai. À savoir que plusieurs de nos étudiants ont aussi participé à diverses activités sportives au niveau national et international, ce qui fait notre fierté.»

 

Pour continuer sur cette lancée, la fondation travaille sur plusieurs projets qui permettront d’apporter le meilleur à ses élèves. «Après la prochaine Assemblée générale des membres de la fondation, prévue pour bientôt, on va développer un nouveau plan stratégique pour les cinq prochaines années. Donc, une nouvelle vision, mission, avec une série de nouvelles stratégies. Mais pour cela, on a besoin de ressources humaines et financières. On reçoit un grant in aid du gouvernement à travers les ministères de l’Éducation et de la Sécurité sociale, mais c’est insuffisant. Heureusement qu’on a des sponsors qui nous soutiennent dans cette noble mission. Je les salue très bas», confie Roland Dubois.

 

La fondation espère ainsi transformer un petit bâtiment de sa cour en une boutique où les créations et produits des élèves seraient exposés et mis en vente. «Les Mauriciens pourraient visiter la boutique et faire des achats. Ceci nous aiderait à rendre leurs créations et la fondation plus visibles, de mieux faire connaître leurs compétences» et les aider, pourquoi pas, à décrocher un emploi, conclut Roland Dubois.