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Nivish Beerjoo, 23 ans, décède six jours après un accident de travail | Son père : «Je veux savoir s’il y a eu cover-up dans cette affaire»

Annand veut connaître les circonstances dans lesquelles son fils en médaillon est mort.

Le jeune homme a rendu l’âme le vendredi 2 mars, à l’hôpital SSR. Si dans un premier temps, des employés de la compagnie où il était embauché comme General Worker ont déclaré qu’il avait été victime d’une chute, ils se sont rétractés lorsqu’un collègue a avoué aux enquêteurs qu’il l’avait heurté avec le godet d’une pelleteuse. Face à ces versions qui diffèrent, Annand, le père de Nivish Beerjoo, est dans le flou. Il ne souhaite qu’une chose : connaître les circonstances exactes dans lesquelles son fils est mort…

Le temps passe… Les questions, de plus en plus nombreuses, demeurent sans réponse. Assis dans son salon, entouré de plusieurs membres de sa famille qui essaient de le réconforter, Annand Beerjoo a les yeux gonflés et rougis à force d’avoir pleuré. L’air désespéré, ce chauffeur de taxi de 56 ans ne cesse de penser à son benjamin Nivish, 24 ans, qui a perdu la vie dans la nuit du vendredi 2 mars, dans des circonstances qu’il ne connaît toujours pas, six jours après un accident qui s’est produit alors qu’il travaillait. Les témoins du drame ont-ils dit toute la vérité à la police ? Pour tenter de voir la lumière au bout du tunnel, Annand n’arrête pas de faire le va-et-vient entre sa maison et le poste de police de Pointe-aux-Canonniers. Il veut des réponses sur ce qui s’est réellement passé, le samedi 24 février.

 

Ce jour-là, comme d’habitude, Nivish avait quitté son domicile très tôt le matin pour se rendre au travail, raconte Annand. Le jeune homme, qui était employé comme General Worker dans une compagnie privée, s’était rendu sur un site en construction, à Mont-Choisy, en face de la plage, où il avait été affecté depuis environ deux semaines. Mais à un moment donné de la journée, ses collègues indiquent l’avoir retrouvé inconscient sur le sol, avec de multiples blessures au visage et sur la partie supérieure du corps. Dans une première version qu’ils ont donnée à la police, il semblerait que Nivish Beerjoo aurait été victime d’une chute.

 

Mais trois jours plus tard, un homme de 57 ans, qui travaillait avec ce dernier, a changé sa version des faits. Il a raconté aux enquêteurs qu’il a accidentellement heurté Nivish Beerjoo avec le godet de la pelleteuse qu’il manoeuvrait. «Nivish n’a pas été en mesure de donner des précisions à la police, il était inconscient depuis son admission à l’hôpital. Il avait eu la mâchoire et la colonne vertébrale fracturées. Les médecins m’avaient prévenu que son état de santé était grave», confie Annand. Dans la soirée du vendredi 2 mars, le jeune homme a succombé au choc de ses multiples blessures.

 

«Je veux savoir s’il y a eu ‘‘cover-up’’ dans cette affaire», lance Annand Beerjoo. «Depuis le jour de l’admission de Nivish à l’hôpital, j’ai entendu tellement d’avis discordants. Premie kout, zot finn dir mwa linn tombe. Apre, mo pe tann dir ki enn Bobcat finn tap avek li. J’ai questionné quelques-uns de ses collègues mais je n’ai pas eu de version exacte de ce qui s’est passé ce jour-là. Cherchent-ils à me cacher quelque chose ? Mo anvi kone ki finn pase.»

 

Sollicités, les collègues de Nivish Beerjoo se sont abstenus de tout commentaire. Nous avons également tenté de contacter le Project Manager du groupe, sans succès. D’après la police, une enquête est en cours. Les collègues de Nivish Beerjoo ont également été, un à un, interrogés afin de déterminer si leur version corrobore celle donnée par le conducteur de la pelleteuse. Ce dernier a été traduit en Cour suite au décès de Nivish Beerjoo. Une charge provisoire d’homicide involontaire a été logée contre lui. Il a été libéré sous caution.

 

À ce stade de l’enquête, impossible pour les Beerjoo de faire leur deuil. Pour l’heure, c’est la colère et l’incompréhension qui habitent Annand. La colère parce que son fils, dit-il, aurait été «conduit à l’hôpital SSR que deux heures après s’être blessé. Ses collègues avaient d’abord alerté leur responsable qui ne se trouvait pas sur le chantier. Ils l’ont ensuite attendu arriver pour l’y conduire. S’ils n’avaient pas patienté tout ce temps, les médecins auraient peut-être pu lui sauver la vie».

 

Ce drame s’ajoute à un autre qu’a récemment vécu la famille Beerjoo. Le jeudi 25 janvier, elle a perdu l’un des siens, Hanuman Beerjoo, 77 ans, renversé par une voiture alors qu’il était à moto.

 

Cette fois, c’est Nivish qui s’en est allé, sans avoir réalisé ses projets, notamment celui de devenir avocat. Après avoir étudié pendant une année à l’Open University, le jeune homme avait mis un terme à ses études, faute de moyens. «Il était déterminé à réussir sa vie. Il travaillait comme maçon afin de pouvoir mettre de l’argent de côté pour, éventuellement, reprendre ses études.»

 

Lorsqu’il ne travaillait pas, confie Annand, Nivish «passait le plus clair de son temps à la maison à jouer au billard avec ses proches». Des proches qu’il a laissés dans l’incompréhension, à la recherche de réponses quant aux circonstances dans lesquelles il les a quittés…