Ils se retrouvent dans de sales draps. Muhamad Farhan, 21 ans, et Jade Chellun, 23 ans, ont été arrêtés ce lundi 25 mai au terme d'une course-poursuite ayant nécessité l'usage d'une arme à feu. Les chefs d'accusation provisoires de possession de drogue et de tentative de meurtre ont été logés contre eux. Me Rama Valayden, l'homme de loi du conducteur, a écrit une correspondance au CP afin que les images des caméras de surveillance de safe city soient revues. La MCIT s'est saisie de l'affaire.
Les choses ont vite pris une tournure digne d’un film d’action le lundi 25 mai. C’était au cours d’un contrôle routier à Roche-Bois. Interpellés à la rue St-Martin, deux étudiants d'université, qui se trouvaient à bord d’une voiture, auraient foncé sur des policiers afin de leur échapper, ne laissant d'autre choix à un officier que de tirer un coup de feu dans leur direction pour tenter de les stopper. D'après la police, les suspects auraient quand même réussi à prendre la fuite avant d'être appréhendés un peu plus loin.
Lors d’une fouille, de la drogue a été retrouvée dans leur véhicule. Ils ont été placés en détention. Si une accusation provisoire de possession de drogue a été logée contre les deux étudiants, celle de tentative de meurtre également pèse sur le conducteur de la voiture. Son avocat, Me Rama Valayden, a écrit au commissaire de police Mario Nobin pour demander que les images des caméras soient revues pour faire la lumière sur cette affaire.
Ces deux étudiants risquent gros, ayant refusé d’obtempérer lors de ce contrôle policier. Le lundi 25 mai, ces deux jeunes hommes – Muhamad Farhan, 21 ans, et Jade Chellun, 23 ans – se trouvaient à la rue St-Martin, à Roche-Bois, lorsque des officiers de l’Anti-Robbery Squad ont stoppé le véhicule à bord duquel ils se trouvaient, les soupçonnant d’être en possession de drogue. Dès que les policiers leur ont révélé leur identité et fait part de leur intention de procéder à une fouille, le conducteur aurait démarré en trombe et percuté au passage un agent qui se dirigeait vers la voiture. Bien que les policiers leur aient demandé à plusieurs reprises de s’arrêter, ils auraient poursuivi leur route. L'un des officiers aurait même été traîné sur plusieurs mètres.
Devant leur refus de collaborer , un agent a brandi son arme et tiré un coup de feu en direction de la voiture. Le conducteur a tout de même poursuivi sa route et pris la direction de l’autoroute, avant d’être intercepté au terme d’une course-poursuite, près d’un arrêt d’autobus. Si rien n’a été découvert sur les deux étudiants lors d’une fouille corporelle, c’est finalement dans le véhicule, dans des sachets en plastique, que du cannabis a été saisi. Questionné, le passager de 21 ans a déclaré que la drogue appartient au conducteur, Jade Chellun. Et ce dernier n'a pas démenti. Après que les officiers leur ont passé les menottes, les deux suspects ont été conduits au poste de police de Roche-Bois et leur véhicule a été saisi pour les besoins de l’enquête.
Les deux étudiants ont passé la nuit en cellule avant de comparaître en cour le lendemain. Une accusation provisoire de possession de drogue a été logée contre eux. Et celle de tentative de meurtre a également été logée contre le conducteur. Ils ont ensuite été reconduits au centre de détention. Jade Chellun a retenu les services de Me Rama Valayden. Sollicité, ce dernier explique que les deux jeunes suspects ont déjà donné leur déclaration aux enquêteurs et que les choses ne se seraient pas passées comme le prétendent les officiers de l'ARS. «Ces derniers auraient eu la gachette facile et se seraient montrés violents. Le conducteur n'a jamais traîné le policier sur plusieurs mètres. J'espère que les images des caméras aideront à y voir plus clair. L'affaire aurait dû être référée à la Criminal Investigation Division d'Abercombie, qui est plus compétente.» Il explique que des démarches ont été effectuées pour que la Major Crime Investigation Team (MCIT) reprenne l'enquête, avec la collaboration des enquêteurs de la brigade criminelle de Roche-Bois. D'ailleurs, son client et lui se trouvaient dans les locaux de la MCIT, le vendredi 29 mai, pour que celui-ci donne sa version des faits et tout s'est bien passé.
Dans la correspondance qu'il a fait parvenir au CP Mario Nobin, Me Valayden a demandé que les images des caméras de surveillance soient «secured by police [...] in the interests of truth and justice». «Ces jeunes ont toute la vie devant eux, ce sont des étudiants qui devront bientot prendre part à leurs examens. J'espère que la justice triomphera afin que cela ne les gène pas à l'avenir dans leur carrière et que la magistrate va agrééer à la motion pour leur libération sous caution.»
Par ailleurs, le policier renversé a reçu les soins nécessaires à l’hôpital Jeetoo. Son état de santé n’est pas jugé préoccupant. Une enquête est en cours.
Importation d'héroïne : un Tanzanien blanchi
Aucune drogue n’a été découverte sur lui. Mais le Tanzanien Rashadi Mohamed, 51 ans, avait tout de même été appréhendé à sa descente de bateau en mars 2018, soupçonné d’avoir été le complice d’un autre Tanzanien travaillant sur le même bateau, où 2,2 kg d’héroïne avaient été découverts. Faute de preuves, les charges qui pesaient sur lui ont été rayées en cour le lundi 25 mai. Il était défendu par Me Tisha Shamloll.
L’arrestation du Tanzanien Rashadi Mohamed remonte au 29 mars 2018. Ce jour-là, les officiers de la Customs Anti-Narcotics Section l’avaient interpellé pour une fouille à sa descente de bateau mais rien d’incriminant n’avait été découvert sur lui. Cependant, lorsqu’ils ont procédé au même exercice sur un dénommé Abdullah Fadhil Ahmed Balozi, un autre Tanzanien, ce dernier avait avoué avoir dissimulé dans ses vêtements et ses chaussures plusieurs sachets d’héroïne. Arrêté, une accusation provisoire de conspiracy avait été logée contre Rashadi Mohamed, même s’il avait toujours clamé son innocence. Idem pour le propriétaire de la drogue, qui avait, durant son interrogatoire, insisté sur le fait que le quinquagénaire n’avait jamais été informé de la présence de l’héroïne. L’affaire avait été confiée au Directeur des poursuites publiques qui a rayé les charges qui pesaient sur lui.
Un inspecteur de la RDA arrêté
Il a tenté d’échapper à la police sous prétexte qu’il effectuait une site visit. Cet inspecteur de la Road Development Authority (RDA) n’a toutefois pas convaincu les policiers. Le mardi 26 mai, ce fonctionnaire de 36 ans se trouvait dans une voiture en stationnement à Arsenal lorsqu’il a été interpellé. Lors d’une fouille, plusieurs doses de drogue synthétique ont été découvertes. Une accusation provisoire de possession de drogue a été logée contre lui.