Ce lundi 6 avril, la radio sera de nouveau sur les ondes. Depuis le vendredi 3 avril, la licence de Top FM a été suspendue par l’Independent Broadcasting Authority (IBA) jusqu’au 6 avril. Raison évoquée : une affaire qui date du 6 août 2019, dans laquelle Top FM avait traité une PNQ posée au Parlement par Xavier-Luc Duval sur la Constitution du Board de l’IBA. Selon cette instance, le traitement de Top FM sur ce sujet n’était pas éthique par rapport aux conditions de la licence.
Le CEO de Top FM, Krish Caunhye, n’a pas tardé à réagir : «J’ai été informé, vendredi à 17 heures, de cette suspension, le temps qu’un employé vienne me donner la lettre qui avait été déposée à la radio vers 15 heures. On ne nous donne même pas le temps d’avoir recours à la justice, c’est comme si on nous jetait en cellule le week-end pour payer notre caution lundi. C’est un coup bas, une grave entrave à la démocratie, d’autant plus dans un moment de crise pareil.»
Krish Caunhye ne se laisse pas faire : avec le soutien de ses hommes de loi, il a logé une demande d’injonction en cour pour demander l’annulation ou la révision de la décision de l’IBA.
Cette affaire a suscité bien d’autres réactions. Si le Premier ministre Pravind Jugnauth s’est montré évasif, lors d’une question sur le sujet durant la conférence de presse du comité Covid- 19 – il a juste dit que «(je) n’ai plus rien à ajouter dessus» –, l’opposition a plus vivement réagi. Paul Bérenger s’est dit «choqué» et «ne va pas lâcher l’affaire» alors qu’Arvin Boolell a parlé d’une décision «inacceptable, irresponsable et d’une violation de la liberté de l’information». Finalement, Xavier-Luc Duval a déclaré qu’il n’y a «aucun doute que l’IBA (…) a voulu faire taire l’information libre au moment où la crise du coronavirus s’aggrave et que les critiques commencent à pleuvoir».