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Suite à une vidéo compromettante : l’«homme d’affaires» Franklin au coeur de la controverse

Voitures de luxe, grandes maisons, bijoux… Dans la région de Rivière-Noire, le train de vie de Jean Hubert Célerine, plus connu sous le nom de Franklin, fait sourciller aussi bien les habitants que les forces de l’ordre depuis des années. Cependant, ce n’est que depuis quelques jours que ce jeune «homme d’affaires» est l’objet de toutes les attentions et fait la Une des médias. 

Tout cela a démarré avec une vidéo devenue virale depuis le début de l’année. Celle-ci, intitulée «Bruneau Laurette ti pou expose la vérité lor Franklin ek Jagai», en circulation sur les réseaux sociaux, fait état d’une certaine proximité entre l’homme de 32 ans et l’assistant surintendant de police (ASP) Ashik Jagai, responsable de la Police Head Quarters Special Striking Team (PHQ SST) – équipe ayant procédé à l’arrestation de l’activiste Bruneau Laurette en novembre dernier à son domicile pour trafic de drogue. Ladite vidéo accuse non seulement Franklin de s’adonner au trafic de drogue et d’armes mais aussi d’agir de connivence avec ce haut gradé de la police, qui le protègerait.

 

Franklin a alors invité deux médias à le rencontrer dans la soirée du samedi 14 janvier pour s’expliquer en live. Lors de cette «conférence de presse», le trentenaire a expliqué les raisons de sa démarche : il dit craindre d’être victime de «drug planting» de la part de l’Anti-Drug and Smuggling Unit (ADSU) après avoir supposément été victime de menaces de l’activiste, qui se trouve actuellement derrière les barreaux, et soupçonner l’entourage de ce dernier d’être à l’origine de ce montage vidéo. Se disant «enn zanfan mizer ki finn grandi parmi bann blan dan Rivière-Noire ki finn bien okip nou», qui gagne sa vie à travers ses entreprises – notamment l’élevage d’animaux, le fast-food et la location de voitures –, Franklin a affirmé n’avoir aucun lien avec le trafic de drogue et gagner sa vie honnêtement.

 

Quid de sa relation avec Bruneau Laurette ? Le trentenaire a déclaré avoir été approché par l’activiste en 2021 dans le but d’obtenir des donations car il ferait également du social. Franklin déclare qu’il lui aurait ainsi remis de l’argent en plusieurs occasions, ainsi que des camions de provisions. Par la suite, a-t-il déclaré, Bruneau Laurette lui aurait demandé Rs 75 000 à Rs 100 000 par mois pour lui assurer une protection à travers des contacts qu’il aurait dans la brigade antidrogue. Si Franklin déclare lui avoir répondu qu’il n’en avait pas besoin car il n’aurait pas les mains sales, il avance lui avoir tout de même avancé l’argent à plusieurs reprises. Il déclare que leurs relations se seraient détériorées et qu’il aurait reçu des menaces lorsqu’il a cessé de payer l’activiste et qu’il aurait, par la suite, été tourmenté par les limiers de l’ADSU.

 

Il y aurait ainsi eu des perquisitions de sa maison et de sa voiture ; l’une d’elles ayant même conduit à son arrestation par la brigade antidrogue de Chemin-Grenier avec une forte somme d’argent alors qu’il était à bord de sa Range Rover à La Prairie en août 2022. Officiellement, rien de compromettant n’avait été saisi après une perquisition de sa maison ce jour-là. Il n’avait pas non plus été inquiété pour blanchiment d’argent, ayant été en mesure de démontrer la provenance de cette somme. Il avait été uniquement verbalisé pour absence de vignette sur son véhicule et parce qu’il n’était pas en possession de son permis. Cependant, dans ladite vidéo, il est mentionné qu’il aurait été blanchi grâce à l’intervention de l’ASP Jagai. Vu que les images de cette opération figurent également sur ladite vidéo, Franklin avance que «cela démontre que Bruneau Laurette a bien des connexions au sein de l’ADSU».

 

Lors de cette «conférence de presse», Franklin nie aussi toute connexion avec l’ASP Jagai, qu’il dit n’avoir «jamais vu ni rencontré». «Il se peut qu’il m’ait fouillé par le passé mais je ne le connais pas», poursuit-il. Il invite d’ailleurs tous ceux ayant des preuves d’un quelconque lien entre eux de venir de l’avant. Deux jours plus tard, soit ce lundi 16 janvier, c’est en présence de son homme de loi, Me Yatin Varma, que Franklin a consigné une «precautionary measure» aux Casernes centrales. Il a remis une clé USB contenant ladite vidéo aux limiers de la Major Crime Investigation Team (MCIT) et de l’IT Unit, ainsi que les «preuves» de ses échanges avec Bruneau Laurette concernant le «protection money». Le jeudi 19 janvier, l’ASP Ashik Jagai a, à son tour, consigné une déposition aux Casernes centrales pour diffamation à l’encontre de son équipe et de lui-même suite à un article de presse l’ayant associé à Franklin.

 

Dans une déclaration faite à la presse, Me Shakeel Mohammed, dont les services ont été retenus par Bruneau Laurette dans le cadre de la saisie de haschisch à son domicile en novembre dernier, a, lui, déclaré qu’il ne portera aucun jugement sur qui que ce soit et que c’est au commissaire de police d’enquêter dans cette affaire, tout en précisant que «se pa premye fwa ki mo tann sa zafer “protection money-la” (…) Mo pou fer mo ti lanket».

 


 

Le «businessman» ferait l'objet d'un mandat d'arrêt à La Réunion pour trafic de drogue

 

Il aurait écopé d’une peine d’emprisonnement de sept ans à l’île soeur en juin 2021 dans le cadre d’un trafic de zamal (cannabis) entre La Réunion et Maurice. La peine aurait été prononcée par le tribunal correctionnel de Saint-Denis. C’est ce qui ressort d’un article de presse de clicanoo.re, site d’informations à l’île de La Réunion. Jean Hubert Célerine, dit Franklin, ferait ainsi l’objet d’un mandat d’arrêt de l’île soeur mais n’aurait pas été inquiété jusqu’ici, faute d’un traité d’extradition entre les deux îles. Le réseau dont il ferait partie a été démantelé par les gendarmes en 2018, suite à la saisie de 150 kg de cannabis, ainsi que d’une grosse somme d’argent, sur un speedboat au port de Sainte-Rose. Onze personnes ont été mises en cause et ont écopé d’une peine d’emprisonnement. Selon clicanoo.re, à la tête de ce réseau se trouverait le Réunionnais Laurent Mariaye, qui aurait déclaré aux enquêteurs avoir conduit cinq opérations d’exportation de zamal pour le compte d’un certain Franklin. Le même article fait également état d’un dénommé «Nono», un skipper mauricien soupçonné de faire transiter la drogue en compagnie de Franklin, qui fait aussi l’objet d’un mandat d’arrêt jusqu’à présent. Cependant, Franklin nie avoir été condamné à La Réunion.