• Consommation : les petits business en mal… d’œufs
  • Women Entrepreneur Awards 2024 : le défi de Kirti Sheonarain
  • Jeux olympiques & paralympiques : la France dans les starting-blocks
  • Il a joué dans «Indiana Jones», «The Walking Dead», «Fiasco» et «La Recrue» : les vacances mauriciennes de l’acteur Ethann Isidore
  • Deadpool & Wolverine : les super-héros Marvel s’amusent
  • Il a été jugé coupable du meurtre de Vanessa Lagesse après 23 ans : débats chargés d’émotion autour de la sentence de Bernard Maigrot
  • Jeux olympiques 2024 : nos athlètes en mode conquérant
  • Elle crée une cagnotte en ligne et a recours à l’expertise étrangère pour soigner son enfant gravement malade - Isabel Alves : «Je vais défoncer toutes les portes pour sauver mon fils»
  • La Mauricienne Kamla Beechouk, 62 ans, tuée chez elle à La Réunion - Sa meilleure amie Françoise Virama : «Elle était tout pour moi»
  • Adrien Duval nommé Speaker : analyses autour d’une «stratégie digne d'un jeu d'échec»

Son père se suicide après qu’elle l’a accusé de viol : le calvaire d’une jeune fille de 16 ans

Des drames à n’en plus finir. C’est ce que vit cette famille de l’Est depuis trois semaines. Quelques jours après la mort d’une des leurs suite à un malaise, la fille de celle-ci, âgée de 16 ans, a dénoncé son propre père pour viol et l’homme, recherché par la police, s’est suicidé. Une série de tragédies qui laissent cette famille dans une douleur difficile à décrire. Témoignages…

Elle n’a que 16 ans, elle souffre d’un léger retard mental et elle seule sait le calvaire qu’elle a vécu et vit toujours. Il y a trois semaines, cette adolescente d’un village de l’Est a connu l’immense souffrance de perdre sa mère, décédée suite à un malaise. Il y a quelques jours, elle a enfin trouvé le courage de dénoncer son père qu’elle accuse d’avoir abusé d’elle sexuellement. Et voilà que ce dernier, se sachant recherché par la police, s’est donné la mort par pendaison. Plongeant encore plus la jeune fille et son entourage dans un gouffre de désespoir.

 

Le plus fort est celui qui arrive à se reconstruire après avoir été brisé, dit un proverbe. Mais pour cette famille, ce sera bien difficile de se remettre debout et de reprendre une vie normale après avoir vécu drame sur drame en l’espace de quelques semaines. Choc, chagrin, incompréhension, colère, désespoir sont autant d’émotions et de sentiments qui les hantent en ce moment même si aucun mot ne peut retranscrire correctement la souffrance indescriptible qui leur broient le cœur.

 

«De lamor dan mem fami dan lespas trwa semenn, li pa fasil ditou. Premye zis avan Nwel. Deziem zis apre lane. Mo pa swet person viv sa. Kan an plis nou pans sekinn ariv sa tifi-la, se ankor pli terib», pleure l’un des membres de cette famille broyée, déchirée, décimée.

 

Pendaison

 

Le dernier drame en date s’est produit le jeudi 12 janvier. Ce jour-là, la police s’est rendue dans un quartier d’un village de l’Est suivant des informations qu’elle avait reçues. Sur place, les policiers sont tombés sur le cadavre d’un pêcheur de 47 ans qui s’était donné la mort par pendaison. Le rapport d’autopsie indique qu’il a rendu l’âme suite à une asphyxie. Il aurait décidé de commettre l’irréparable après avoir été pris de remords. Il était recherché par la police depuis deux jours pour le viol allégué de sa fille de 16 ans.

 

L’adolescente avait porté plainte à la police le 20 janvier en présence d’un oncle maternel. Dans sa déposition, la victime présumée a expliqué que son père avait abusé d’elle à leur domicile en novembre dernier. La Child Development Unit a également ouvert une enquête. Cette plainte à la police est survenue quelques jours seulement après le décès de sa mère. Cette dernière, âgée de 37 ans et très connue dans sa localité, est décédée après avoir fait un malaise le 20 décembre. «Zot tou konn li dan landrwa isi», nous dit un membre de la famille. Pour cause : elle était conseillère de son village et également très active au sein de la paroisse de sa localité.

 

Notre interlocuteur souligne que cela faisait quelque temps déjà que deux membres de la famille avaient remarqué un changement dans le comportement de la jeune victime présumée. «Nou fami mari gran. De dimounn inn koz sa avan. Zot ti deza pe dout kitsoz. Lezot fami ti dir zot res trankil parski zot pann trouv nanye», confie un proche. D’autres personnes du voisinage disent qu’elles soupçonnaient que la jeune fille était abusée par son père depuis un certain temps. Mais face au manque de preuves et de révélations, il leur était difficile de confirmer la chose.

 

Malaise fatal

 

Certains dans l’entourage de la famille pensent même qu’il est possible que la maman ait fait un malaise fatal après avoir elle-même été mise au courant de ces allégations d’abus. Mais les proches ne veulent pas faire de commentaires dessus. Eux disent qu’ils n’étaient au courant de rien jusqu’à ce qu’elle se confie à l’un d’entre eux. «Zame li pann dir nou kitsoz avan lamor so mama», précise notre interlocuteur. Et d’ajouter : «Sa de ki ti pe dout kitsoz-la pann oule koz sa ek tifi-la pou pa fatig so latet plis parski li impe retarde. Zordi nou tou trist apre sa de lamor-la ek sa zistwar viol-la. Mari ek fam entere a kote zot kamarad dan simitier. Enn tonton kinn pran sarz zot bann zanfan», affirme ce proche. Le couple a trois enfants dont la jeune fille et son jumeau. La famille fait de son mieux pour encadrer ces enfants devenus orphelins en l’espace de trois semaines dans des circonstances douloureuses, surtout l’adolescente qui devra entamer un long chemin de guérison et de reconstruction après tout ce qu’elle a vécu.

 

Les proches du pêcheur n’ont, quant à eux, pas souhaité faire de commentaires sur cette affaire qui ébranle toute une famille mais aussi tout un village de l’Est.