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Séisme meurtrier en Turquie et en Syrie - Le Mauricien Abdus Oreawon, d'Istanbul : «Tout le pays est solidaire avec les personnes touchées par cette horrible catastrophe»

«Les chiffres n'arrêtent pas d'évoluer», confie notre compatriote Abdus Oreawon.

Le bilan du séisme qui a frappé la Turquie et la Syrie ne cesse de s'alourdir, alors que les chances de retrouver des survivants s'amenuisent de jour en jour. Un drame qui interpelle et touche le monde entier...

L'horreur a frappé vers 4h17 du matin là-bas. C'est en effet à 1h17 (temps universel), le lundi 6 février, qu'un séisme de magnitude de 7,8 s'est produit dans le sud de la Turquie à la limite de la Syrie. Les secousses ont été très violentes et le séisme, dont la profondeur est estimée à 17,9 km par le service géologique des États-Unis (USGS), est le plus fort enregistré en Turquie depuis le séisme d’Erzincan de 1939, également de magnitude 7,8. Il y a eu la secousse principale, suivie de nombreuses répliques.

 

Conséquence de cette catastrophe qui a monopolisé l'actualité internationale cette semaine : des milliers de morts, de familles déchirées, d'orphelins et orphelines, de mères et pères qui pleurent leurs enfants, sans oublier toutes ces personnes qui se retrouvent maintenant à la rue, ayant tout perdu. Le tremblement de terre a notamment fait de gros dégâts dans la province turque de Gaziantep, avec l'effondrement de nombreux immeubles dans plusieurs villes. À l'heure où nous mettions sous presse, les chances de retrouver des survivants s'amenuisaient au fil des heures qui défilaient, le bilan humain de la catastrophe dépassait (selon les chiffres qui évoluent) les
24 000 morts et les secours pour aider les sinistrés se poursuivaient.

 

Au coeur du chaos, entre les pleurs et la longue attente de ceux et celles qui espèrent retrouver des membres de leurs familles portés manquants vivants dans les décombres, il y a ces récits de miraculés. Parmi, l'histoire  incroyable de ce bébé découvert vivant, encore relié par le cordon ombilical à sa mère décédée. La petite fille est l’unique survivante d’une famille dont tous les autres membres ont perdu la vie dans l’effondrement de leur immeuble. Dans cette folle course contre la montre pour retrouver les survivants, il y a aussi, entre autres, l'histoire de Masal, une fillette d'un an et demi, qui était coincée dans les ruines d’un immeuble de trois étages et qui a pu être extraite 56 heures après le séisme. Elle a pu retrouver ses parents qui ont aussi survécu à l’effondrement de leur immeuble.

 

Depuis ce lundi noir, c'est tout un pays qui pleure, qui espère et qui retient son souffle, s'accrochant au moindre espoir de retrouver le plus de survivants possible. Dans la douleur, toute une population est unie, comme nous le raconte notre compatriote Abdus Oreawon, installé depuis 15 ans en Turquie. «Les gens en Turquie sont bien évidemment touchés par ce qui est arrivé. Je suis à Istanbul. Le tremblement de terre a affecté le sud-est de la Turquie. Les chiffres n'arrêtent pas d'évoluer concernant les dommages causés par le séisme. Les données évoluent très vite mais plusieurs millions de personnes n'ont plus de maison. En ce moment, elles se retrouvent dans des “camps”. De nombreuses infrastructures ont été détruites. Des bâtiments de plusieurs niveaux se sont effondrés. Une dizaine de villes dans les régions touchées sont concernées», nous confie Abdus Oreawon.

 

Désolation

 

Dans sa voix, de l'émotion. En revenant sur cette tragédie, il ne peut cacher la sympathie qu'il ressent : «Les médias – radios, télévisions et presse écrite – font état de ce grand drame. Il y a régulièrement des mises à jour des informations concernant surtout toutes ces personnes décédées dans cette catastrophe, ces milliers de morts qui plongent tout le pays dans le deuil. Plusieurs familles sont touchées et pleurent ceux qui y ont laissé la vie. Il y a aussi de nombreux bâtiments qui ont été fragilisés par les secousses. Je pense que les chiffres concernant les personnes décédées continueront d’évoluer.» Tout s'est enchaîné très vite, poursuit-il, depuis que le drame s'est produit. «C'est sur les réseaux sociaux, notamment sur WhatsApp, que j'ai appris cette triste et horrible nouvelle. Puis, lorsque j'ai vérifié les médias, j'ai vu les images du drame. Tout le pays est solidaire avec les personnes touchées par cette horrible catastrophe. Tout le monde ne parle que de ça. Les vivres sont acheminés vers les zones touchées. La population attristée, meurtrie, fait acte de générosité. Un numéro de compte est aussi disponible. Ce drame concerne tout le monde», témoigne notre compatriote.

 

Il souligne que son pays d'adoption a déjà entamé le processus de panser ses blessures encore béantes : «J'ai un ami qui habite dans la région touchée. Je suis en contact tous les jours avec des usines qui se trouvent dans la zone affectée. C'est une région hautement industrielle reconnue pour la fabrication de moquettes. Toutes les usines sont fermées et à l'heure où je vous parle, il y a aussi un gros problème de connexion à Internet. Mon ami a envoyé un message mais je n'ai pu avoir d'autres contacts avec lui. En plus, en ce moment, il fait très froid. Les conditions sont très difficiles. À l'heure où je vous parle, les recherches se poursuivent toujours. Il y a un grand footballeur, l'ancien gardien de but de l'équipe de la Turquie, qui a posté une publication  dans laquelle il était en larmes et lançait un appel à l'aide, la région dans laquelle il se trouve ayant été touchée. Cette catastrophe affecte beaucoup de monde. Il y a, en ce moment, un véritable élan de solidarité dans le pays.»

 

Les images de désolation marquent, bien évidemment. «Ce tremblement de terre n'était pas attendu dans la région touchée. Les professionnels qui suivent cela étudiaient la possibilité qu'un séisme de forte magnitude allait toucher Istanbul mais c'est le Sud-Est qui a été ébranlé. Le pays, qui est actuellement en deuil, s'attend à d'autres secousses, c'est juste qu'on ne sait pas quand ça va arriver», conclut Abdus, en exprimant toute sa solidarité avec tous ceux – dans son pays d'adoption – qui sont actuellement dans la tourmente...

 


 

La communauté mauricienne en Turquie : Alan Ganoo rassure

 

Ils sont sains et saufs. C'est ce qu'a confirmé Alan Ganoo, le ministre des Affaires étrangères, le mercredi 8 février, en parlant des Mauriciens qui vivent en Turquie, pays qui a été fortement touché par un terrible tremblement de terre le lundi 6 février. Une cellule spéciale a été créée pour venir en aide à la communauté mauricienne qui se trouve actuellement dans ce pays à terre.

 

La famille Jugnah, qui a des proches vivant dans la zone touchée, suit de très près cette tragédie. «Ma fille, son époux et leurs deux enfants vivent là-bas. Dieu merci, ils vont bien. Ils sont actuellement dans un camp de réfugiés et ils préparent leur retour à Maurice. Bien évidemment, ils sont très secoués par ce qu'ils ont vu et vécu. À Maurice, nous sommes tous rassurés de savoir qu'ils sont en sécurité», nous confie Rehad Jugnah.

 

Une petite communauté de Turques vivant dans notre île est aussi scotchée aux nouvelles, terriblement bouleversée par ce drame qui ébranle son pays natal.

 

«C'est vraiment très dur ce qui se passe là-bas. Il nous faut beaucoup prier. Je pense à tous ceux qui souffrent de ces conditions», nous confie Hamza Altas, un Turque installé à Maurice.