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Réouverture des frontières : les opérateurs touristiques au front

Umarfarooq Omarjee est pour une ouverture des frontières contrôlée.

Le tourisme a été grandement touché par la crise sanitaire. Alors que la réouverture des frontières est prévue pour le 1er septembre, les opérateurs du secteur essaient de trouver des moyens de rebondir. 

L’angoisse. L’appréhension. La peur. Autant de sentiments qui ont animé ceux qui ont eu à faire face aux répercussions liées à la Covid-19. Ces derniers mois n’ont pas été de tout repos. Si les entreprises de différents secteurs ont souffert d’une manière ou d’une autre du coronavirus, celles du secteur touristique ont connu un vrai coup dur avec la fermeture de l’espace aérien. Elles ont été touchées de plein fouet par la crise sanitaire, et leurs activités et leurs revenus ont connu une vraie chute libre. Les mois à venir s’annoncent donc particulièrement difficiles pour ces compagnies qui comptent sur le marché touristique pour exister.

 

Alors que la réouverture des frontières est prévue pour le 1er septembre, ces opérateurs préparent activement la reprise, même si elle reste pour l’heure incertaine. Comme les autres, le groupe Omarjee, qui comprend Omarjee Holidays et Omarjee Aviation, partenaire exclusif d’Alitalia, a eu affaire à de gros défis. Une période compliquée, explique Umarfarooq Omarjee, le directeur. «Nous avons eu à gérer la situation du mieux que nous pouvions. Pendant le confinement, il nous a fallu nous occuper des annulations et de la reprogrammation des vols. Malgré une situation extrêmement complexe et difficile, nous avons fait de notre mieux pour garder notre effectif en essayant de réduire les coûts sur les autres éléments de l’entreprise afin de conserver l’emploi. Je dois dire que le soutien du gouvernement a été un soulagement.»

 

Patience et persévérance

 

Au cours de ces dernières semaines, l’entreprise s’est particulièrement occupée du rapatriement des Mauriciens bloqués à l’étranger mais aussi des touristes qui souhaitaient rentrer chez eux. «Nous avons essayé de gérer cette crise de la meilleure façon possible en attendant que la situation puisse reprendre normalement.» Cependant, selon Umarfarooq Omarjee, cette reprise devrait se faire de manière contrôlée. «Notre mesure de quarantaine est une bonne chose mais je pense que nous pouvons aussi nous inspirer de ce qui se fait en Europe ou à Dubaï, qui font des Rapid Tests sur les passagers par exemple afin de reprendre notre industrie touristique sous les meilleurs auspices, tout en protégeant la population. Cette reprise, selon moi, devrait se faire par palier. Nous allons devoir faire des efforts pour relancer la machine et nous montrer patients.»

 

Faire preuve de patience et de persévérance, ça a été le leitmotiv de Nathalie Gauthier, directrice d’Adrien’s Dream, une agence d’excursions en bateau, qui travaille exclusivement avec les tour-opérateurs. Au bout de 15 ans d’existence, la compagnie, affirme Nathalie Gauthier, a été capable de se forger une réputation solide, proposant toutes sortes de services dont les sorties en mer à la découverte de la côte, l’expédition des dauphins, l’organisation d’événements comme les mariages. Cependant, cette crise sanitaire sans précédent est venue tout chambouler. «Depuis la mi-mars, nous avons zéro revenu. Même nos collaborateurs, qui connaissent le même souci, ont des difficultés à honorer les paiements. Pour survivre, on puise dans les réserves qu’on a en ce moment. Notre priorité a été de conserver notre personnel. Heureusement que nous avons pu bénéficier de l’aide de l’État.»

 

La priorité, affirme-t-elle, est de conserver et maintenir l’équipe en place qui possède qualifications et savoir-faire. En attendant que les choses reprennent, Adrien’s Dream a lancé une campagne pour les Mauriciens. «Nous avons mis en place plusieurs offres promotionnelles pour la clientèle locale. J’espère que les Mauriciens vont nous soutenir. Ce sera notre seul moyen de tenir en attendant que les touristes recommencent à venir.» Même si la reprise s’annonce difficile, Nathalie Gauthier reste positive par rapport à l’avenir. «Ce ne sera pas facile mais je pense que notre réputation et la qualité de nos services aideront. Nous devons rester confiants pour la suite.» C’est ce qui permettra, dit-elle, à son entreprise de rebondir après cette mauvaise passe.

 

Pour donner un nouveau souffle à Island Living, qui fait partie du groupe Rogers et qui gère notamment les entités comme Croisières Australes, le parc de Chamarel et la Terre des 7 Couleurs, l’entreprise table sur des offres exceptionnelles pour les Mauriciens. En ce moment, Croisières Australes propose des sorties en catamaran avec des remises pouvant aller jusqu’à 50 %.  La terre de 7 couleurs de Chamarel propose, pour sa part, l’entrée à prix réduit (- 60 %) pour les adultes et des entrées gratuites pour les enfants pour chaque ticket d’adulte acheté.

 

«Jusqu’à ce qu’un vaccin soit disponible, nous devrons nous adapter en fonction du nouveau comportement client pour les rassurer justement mais également protéger nos équipes.  Nous sommes en cours de certification avec LIBA - un laboratoire accrédité ISO - afin d’obtenir le label FeelSafe. Ce label sera le garant de notre engagement sur la qualité et donne l’assurance que nous opérons dans un environnement sanitaire strictement contrôlé», explique Elvyna Atchanah, l’une des responsables.

 

Face à des mois dont l’issue reste incertaine, l’inquiétude subsiste. «Nous sommes soulagés qu’il y ait enfin un début de propositions pour la réouverture des frontières. Toutefois certaines des mesures proposées, comme empêcher les touristes de sortir de leurs hôtels pendant les premiers jours de leur séjour, pourrait être problématique tant d’un point de vue client que d’un point de vue opérateur dans l’industrie touristique.»

 

Se réadapter, se réinventer face à une crise sans précédent, c’est ce que l’équipe de Bluezest, spécialiste d’excursions en mer, s’est efforcée de faire. Si la réouverture des frontières est une bonne nouvelle, pour Dolly Drioux, Sales Manager, il est important de comprendre l’ampleur de la situation. «Nous avons, comme tout le monde, des appréhensions car malgré la réouverture des frontières en septembre, nous pensons que les touristes ne vont pas se précipiter dans les avions pour venir à Maurice.»

 

Comme les autres, en attendant que les touristes reviennent, Bluezest se tourne vers le marché local. «Cela permettra aux Mauriciens de connaître nos activités qui sont parfois perçues comme étant accessibles qu’aux touristes. Nous avons donc fait une promotion spéciale en faisant des remises de 50 % jusqu’à fin octobre sur certaines prestations pour les locaux et les expatriés résidants, ce qui permettra de combattre cette situation qui est sans précédent.» Pour promouvoir leurs services, la société se rend chaque week-end à la rencontre des Mauriciens afin de permettre à Bluezest de reprendre du service.