• Consommation : les petits business en mal… d’œufs
  • Women Entrepreneur Awards 2024 : le défi de Kirti Sheonarain
  • Jeux olympiques & paralympiques : la France dans les starting-blocks
  • Il a joué dans «Indiana Jones», «The Walking Dead», «Fiasco» et «La Recrue» : les vacances mauriciennes de l’acteur Ethann Isidore
  • Deadpool & Wolverine : les super-héros Marvel s’amusent
  • Il a été jugé coupable du meurtre de Vanessa Lagesse après 23 ans : débats chargés d’émotion autour de la sentence de Bernard Maigrot
  • Jeux olympiques 2024 : nos athlètes en mode conquérant
  • Elle crée une cagnotte en ligne et a recours à l’expertise étrangère pour soigner son enfant gravement malade - Isabel Alves : «Je vais défoncer toutes les portes pour sauver mon fils»
  • La Mauricienne Kamla Beechouk, 62 ans, tuée chez elle à La Réunion - Sa meilleure amie Françoise Virama : «Elle était tout pour moi»
  • Adrien Duval nommé Speaker : analyses autour d’une «stratégie digne d'un jeu d'échec»

Rapport annuel du bureau de l’Ombudsperson for Children : Rita Venkatasawmy s’intéresse aux enfants en situation de handicap

Rita Venkatasawmy présentant son huitième rapport annuel.

L’Ombudsperson for Children vient de lancer son rapport annuel. Elle s’attaque à deux thèmes importants dans sa mission pour la protection des droits des enfants, à savoir le changement climatique et l’éducation inclusive des enfants en situation de handicap. 

L’éducation inclusive des enfants en situation de handicap en milieu ordinaire a toujours été un véritable casse-tête, à Maurice. Elle veut donc crever l’abcès en permettant aux enfants concernés d’être scolarisés dans des écoles ordinaires, tout en suivant un curriculum spécifique. L’Ombudsperson for Children en fait d’ailleurs son nouveau cheval de bataille. Rita Venkatasawmy en parle en long et en large dans son dernier rapport annuel lancé durant la semaine écoulée où elle prône une approche basée sur les droits humains et non médicale.

 

Le bureau de l’Ombudsperson for Children a déjà commencé à labourer le terrain dans ce sens depuis quelques mois à travers plusieurs ateliers de sensibilisation et des sessions interactives à Maurice et à Rodrigues avec divers intervenants engagés dans l’éducation des enfants ayant des besoins spéciaux dont la Special Education Needs Authority (SENA) que Rita Venkatasawmy décrit comme un «game changer». Ses proches collaborateurs et elle bénéficient du soutien du ministère de l’Éducation ainsi que de celui de deux experts australiens dans ce domaine.

 

En Australie, 90% des enfants en situation de handicap sont scolarisés dans ses écoles ordinaires. «Nou bizin kapav fer parey», martèle Rita Venkatasawmy. Dans son rapport, elle fait plusieurs recommandations basées sur une approche holistique après plusieurs mois de recherches et d’enquêtes sur le terrain. «Mo dakor ki ena boukou kitsoz kinn fer me bizin fer plis ankor. Bizin aret segregasion dan ledikasion. Premie baryer ki ena se latitid. Bizin ranforsi training bann dimounn ki travay ek zanfan. Bann paran ousi ena enn rol mari inportan pou zwe», dit-elle.

 

L’Ombudsperson for Children va militer pour une campagne de sensibilisation nationale à ce sujet. «Nou bizin konvinki nou mem avan par sa sistem ledikasion inklisiv-la. Bann sant ki ena pou vinn bann hub spesialize lerla. Training bann staf li extra inportan me se ki pli inportan se sanzman mantalite. Se enn proze a lonterm sa», précise Rita Venkatasawmy. Arvin Authelsingh, accueille favorablement ces recommandations : «On a déjà commencé un gros travail avec l’Ombudsperson. On va mettre en pratique les recommandations.»

 

Le directeur de la SENA précise que son personnel et lui travaillent pour que toutes les écoles se professionnalisent : «Ce n’est pas un travail qui va se faire à court terme. Il va prendre quelques années mais on a déjà commencé à travailler pour mettre en place des structures adéquates. Nous travaillons aussi sur un plan stratégique pour améliorer nos écoles. Nous consacrons beaucoup de temps à la formation de nos enseignants et nous travaillons avec plusieurs autres instances en matière de formation.»

 

«Beaucoup de défis»

 

Notre interlocuteur avance que des carers ainsi que des teachers’ assistants et des enseignants sont constamment en formation. Des leaders, soit des chefs d’établissements, seront, eux aussi, en formation bientôt. «Nous avons beaucoup de défis. L’un d’eux est le nombre grandissant d’enfants atteints d’autisme. On a déjà une petite équipe paramédicale qui fait des assessments. On travaille sur la mise sur pied de plusieurs formations dessus car les enfants atteints n’ont pas assez de soutien», souligne Arvin Authelsingh.

 

La SENA, dit-il, suit tout ce qui se passe ailleurs, notamment au Canada et au Japon, à ce sujet avant de trouver des gens pour venir animer des formations à Maurice. Jean François Favory salue lui aussi les recommandations de Rita Venkatasawmy concernant l’éducation inclusive des enfants en situation de handicap. Ce jeune homme de 41 ans fait d’ailleurs partie de ceux qu’on ne présente plus quand on parle des personnes en situation de handicap. Pour cause : ses besoins spéciaux ne l’ont pas empêché de vivre sa vie comme bon lui semble.

 

Il est Programme Manager et Finance Officer chez l’ONG Dis-Moi qui milite pour le respect des droits humains. Il est responsable du projet de l’inclusion des personnes en situation de handicap. «Mo 100% dakor ek bann rekomandasion-la. Inn ariv ler pou nou bouz de lavan. Inn ariv ler ousi pou amenn plis sanzman. Mo pa dir pena. Mo pa dir pa pe fer. Ena boukou kitsoz ki pe fer deza me inn ariv ler pou nou avans enn ti pe pli vit lor sertin kitsoz pou amenn plis inklizion pou la personn an sitiasion andicap», confie Jean François Favory.

 

Ce jeune homme au caractère bien trempé précise qu’il a eu l’occasion de participer à plusieurs workshops organisés par le bureau de l’Ombudsperson for Children. «Finn ena boukou diskision. Sa finn ed nou pou trouv bann lezot zafer, trouv bann lezot vizion lor sa mond de andicap ek kouma nou kapav ed Moris pou avanse o nivo inklizion», dit-il. Tous ceux engagés dans l’éducation inclusive des enfants en situation de handicap savent que le processus sera long, mais qui ne tente rien n’a jamais rien.

 


 

Le changement climatique, un autre sujet préoccupant…

 

Rita Venkatasawmy s’est également intéressée à la thématique du changement climatique dans son 8e rapport annuel. Ce thème est, dit-elle, pertinent pour le droit des enfants. «Il ne faut plus se voiler la face. Le pays est frappé de plein fouet par les conséquences du changement climatique. Il y a la montée du niveau de la mer. Nos plages se rétrécissent, notamment à cause de l’érosion. Nous devons nous préparer à avoir des refugiés climatiques. Mon bureau veut bâtir un mur de protection autour des enfants. Ils représentent l’avenir. Mon rapport apporte une réflexion. Nous voulons préparer les enfants aux conséquences», précise l’Ombudsperson. Selon Rita Venkatasawmy, il faut «arete ek betonn partou». Il faudra «plant zarb partou, sirtou dan bann lekol ek aret met zis balanswar ek la glisad». Elle est aussi d’avis qu’il faut développer l’amour pour la nature chez les enfants. L’une des recommandations est la formation des enfants à agir en tant que «climate ambassadors». Elle tient à saluer le ministère de l’Environnement et certains ONG pour leur précieuse collaboration.

 

Quelques chiffres intéressants à savoir…

 

8. C’est le huitième rapport annuel présenté par Rita Venkatasawmy depuis sa prise de fonction en tant qu’Ombudsperson for Children.

 

20. Cela fait 20 ans cette année depuis que le bureau de l’Ombudsperson for Children a commencé à militer pour le respect des droits des enfants.

 

100. C’est le nombre de workshops organisés par le bureau de l’Ombudsperson durant l’année écoulée.

 

446. C’est le nombre de cas traités par Rita Venkatasawmy et ses proches collaborateurs. Ces derniers ont résolu 407 cas.

 

310 000. C’est le nombre d’enfants que compte la République de Maurice.