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Polémique à l’université de Maurice - Rajen Narsinghen : «Je me bats pour le principe de l’academic freedom»

Il ne compte pas baisser les bras. Fort de sa conviction mais aussi de tout le soutien qu’il a reçu jusqu’à présent, Rajen Narsinghen entend bien aller au bout de ce combat afin de défendre l’academic freedom ainsi que la liberté d’opinion. Ce chargé de cours à l’université de Maurice est au cœur de l’actualité après avoir été convoqué par un comité disciplinaire, qui a eu lieu le jeudi 18 juin, pour avoir exprimé son opinion sur les sujets d’actualité. Ce qui est, selon lui et de nombreuses personnes, une grave atteinte à la liberté d’expression. «Nous sommes dans un État de droit. J’ignore si cette décision vient de l’université ou d’ailleurs. Face aux menaces, j’aurais pu me retirer, prendre ma retraite mais je me bats pour le principe de l’academic freedom qui existe depuis 52 ans. Avant moi, plusieurs personnes se sont exprimées. Vidula Nababsing, Swalay Kasenally, Raj Virasawmy, par exemple. Alors, pourquoi pas moi ?»

 

On reproche aussi au Senior Lecturer du département Law and Management d’avoir participé à des activités politiques. Une accusation réfutée par Rajen Narsinghen. «Je suis un électron libre. J’ai mes opinions et j’ai donné des soutiens critiques mais je n’ai jamais fait partie d’un parti politique. Je n’attaque pas les personnes. Pendant la crise sanitaire, je me suis exprimé sur plusieurs sujets, commentant les bonnes et les mauvaises mesures. J’ai dénoncé le fait que les droits des travailleurs soient bafoués. J’ai toujours agi avec responsabilité.» De plus, d’autres membres de l’université de Maurice ont été, dit-il, actifs politiquement comme Raj Gukhool, Sheila Bunwaree et Tania Diolle, contrairement à lui.

 

Ces derniers jours, les prises de position sur l’affaire Rajen Narsinghen se sont multipliées. Étudiants, syndicats et parlementaires se sont d’ailleurs réunis sur le campus de Réduit, le temps d’une manifestation pacifique, afin de lui apporter leur soutien. Tous dénoncent une injustice. L’administration de l’établissement tertiaire s’est toutefois opposée à ce rassemblement. La présence de la police n’est d’ailleurs pas passée inaperçue. «Je ne fais pas appel à la révolution mais je tiens à remercier tout le monde, tous les Mauriciens, pour leur soutien. C’est un témoignage de solidarité important.»

 

Pour Rajen Narsinghen, cette affaire a créé un déclic. «L’université est une plateforme pour la liberté d’expression et là, ils sont en train de confisquer cette liberté. 90 % des académiques et des étudiants ont peur et, en pleine crise, on utilise des menaces et méthodes fascistes mais je ne vais pas laisser tomber.»

 

Alors que le comité disciplinaire se réunira de nouveau ce lundi 22 juin, Rajen Narsinghen se dit serein face à la situation. «Je présume que ceux qui sont sur ce comité sont des professionnels qui connaissent l’intégrité et qui vont appliquer la loi et le principe d’équité selon les dispositions de notre Constitution», lâche-t-il, convaincu que la justice finira par prévaloir.