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Mesures du PTr-MMM-ND : opération séduction

Certains.es disent qu’il sont des… vander rev ! D’autres saluent, approuvent, applaudissent et… rêvent de changement. Entre ces deux catégories, il y a ceux.celles qui attendent pour voir, qui jaugent, analysent. Le meeting du 1er Mai de l’alliance de l’opposition parlementaire a été l’occasion de donner les grandes lignes du programme du PTr-MMM-ND. Au menu, une envie de séduire, de donner envie. Après tout, dans le domaine de l’hypothétique, tout peut sembler possible. Si Navin Ramgoolam a dit en conférence de presse bilan, ce samedi 4 avril, qu’il ne s’agissait que d'enn reklam (un programme plus étoffé devrait être présenté), des observateurs.trices se demandent comment il sera possible de convertir certaines de ces mesures dans la réalité (notamment sur la question de financement) si l’alliance arrive au pouvoir. Et si Navin Ramgoolam a affirmé qu’il faudra faire un état des lieux des finances du pays (en cas de victoire), il a réitéré son engagement sur ces «mesures phares». Zoom sur les plus populaires (vous pouvez retrouver les autres en hors-texte). 

Le «menstrual leave» proposé

 

Prisheela Yusha Motee de Raise Brave Girls : Un pas positif vers l’égalité des sexes»

 

Un long travail. Depuis des années, l’association Raise Brave Girls milite pour le congé menstruel. La présidente de RBG en parle : «Il s’agissait d’un sujet tabou quand on a commencé à en parler. Désormais, le sujet trouve sa place dans un manifeste électoral : c’est un pas positif vers l’égalité des sexes. Cela nous donne un signal fort. Une telle politique a déjà été mise en œuvre dans un certain nombre de pays et il est temps pour Maurice de faire un bond en avant. Il y a des appréhensions concernant le risque du chômage chez les femmes. Cependant, il s’agit, ici, de donner aux femmes et aux jeunes filles un environnement et une politique appropriés en termes de différence biologique.»

 

Un congé maternité d’un an envisagé

 

Jennifer Prosper-Modeste, maman : «Il faut penser comme des humains»

 

Quitter un bébé de quelques mois sous la responsabilité d’une ou d’autres personne.s afin de pouvoir aller travailler ; c’est une douleur que de nombreuses mamans connaissent. Alors, la proposition de l’alliance de l’opposition parlementaire devrait remporter tous les suffrages. Néanmoins, des voix se sont élevées pour rappeler le revers d’une telle mesure : le poids économique pour les employeurs.es, la possibilité que les femmes ne soient plus une main d’œuvre attractive (avec, également, le menstrual leave), que les madam se retrouvent prisonnières du quotidien…

 

Pour Jennifer Prosper-Modeste, maman, il est nécessaire d’amorcer une réflexion : «Il faut penser comme des humains. Ceux qui parlent du congé de maternité en mal, qui pensent que les mamans vont relax, profiter de la belle vie, qui pensent que les femmes vont chercher du travail pour ensuite faire des enfants chaque année n’ont rien compris de la maternité.» Elle évoque la dureté de la grossesse, le risque de complications, la difficulté de l’accouchement. Et de tout ce qui suit après. Mais aussi de cette «peur» de quitter son bébé de trois mois dans une garderie…

 

Avis de «misie». Shanon Goundan, observateur de la vie sociale et politique, estime qu’il est temps de penser également au congé de paternité : «De plus en plus de pères veulent passer du temps avec leur bébé et partager les tâches que la maman se retrouve souvent seule à faire. Surtout que nous savons à quel point il est difficile pour une mère de tout gérer, surtout après avoir accouché. Uniquement cinq jours comme paternity leave, ce n’est pas assez.»

 

Possible 3 «credits »pour atteindre la «Lower 6»

 

Olivier Précieux, éducateur et sociologue : «C’est tout un système à revoir»

 

«Quatre credits, ça peut passer. Mais trois, ce n’est pas faisable.» Avis d’Olivier Précieux, éducateur et sociologue. Pour lui, il est important que les élèves puissent toucher à plusieurs matières, celles qui demandent de la réflexion, pour ne pas les «bloquer». Surtout qu’au gouvernement et dans certaines universités, il est nécessaire d’avoir cinq credits ! Concernant la notion des slow-learners, capables de se révéler dans les deux dernières années de collège, il n’y croit pas vraiment : «Est-ce qu’il y a des statistiques qui montrent que les trois credits les aident ?» Pour lui, «c’est tout un système qu’il faut revoir» avec valorisation des formations techniques et soutien effectif et efficace aux enfants qui ont du mal à suivre le rythme.

 

Transport gratuit pour tous : casse-tête ou pas…

 

La proposition ne daterait pas d’hier. Elle figurait même dans le programme électoral de Rezistans ek Alternativ en 2014 ! Le parti de gauche a, d’ailleurs, salué la proposition de l’alliance de l’opposition parlementaire cette semaine. Et si la gratuité du transport est une réalité dans certaines villes du monde, à Maurice, cette mesure provoque intérêt et inquiétudes. Inquiétudes concernant l’avenir du métier de contrôleurs, le financement de cette mesure populaire, mais aussi sa mise en pratique. Les propriétaires de vans scolaires s’interrogent également sur les modalités qui seront mises en place si cette mesure voit le jour.

 

En savoir plus

 

Ça vous touche. Congé de maternité d’un an et menstrual leave - Transport public gratuit (autobus, van scolaire) - Internet gratuit - 3 credits au SC acceptables pour accéder à la Lower 6 - Plus de paiement de Rs 150 à la MBC - Baisse des prix de l’essence, mais aussi de l’électricité et des médicaments - Abolition de la taxe sur les revenus de moins de Rs 1 million et pour les 18-28 ans. Sur la pension et les allocations sociales (à augmenter «autant que possible») également.

 

Question postes. Un collège électoral élira le président de la République et le Speaker de l’Assemblée nationale - Nominations des responsables d’institutions publiques importantes par une Constitutional and Other Appointments Authority.

 

Au niveau des lois. Réforme électorale (au moins 1/3 de femmes sur la liste des candidats + loi sur financement des partis) - Loi anti-transfuge - Introduction du Freedom of Information Act. Consolidation de l'Equal Opportunities Commission - Renforcement des pouvoirs du Directeur des poursuites publiques (DPP) - Amendement constitutionnel pour s’assurer que les élections régionales soient organisées. Consolidation de la Local Government Act - Travail sur l’Animal Welfare Act.

 

Du côté des institutions. Indépendance de la télé nationale garantie, introduction de la télé privée - Un travail sur la police, remplacement de la SSS/NIU. Mais aussi de l’ADSU par une institution pluridisciplinaire - Une autre institution anti-corruption à la place de la Financial Crimes Commission - Réorganisation du port, de l’aéroport et d’Air Mauritius.

 

Mais aussi. Investir dans la pêche et l’agriculture pour la sécurité alimentaire - Relancer l’organisation des courses hippiques/faire revivre le Champ-de-Mars - Paiement des frais d’enregistrement une seule fois (à l’achat d’un véhicule neuf) - Rendre public le Land Drainage Master Plan public. Rationaliser la construction des drains.

 

Bilan du 1er Mai : «sikse» malgré les «sabotaz»

 

Satisfaction affichée chez les leaders de l’alliance PTr-MMM-ND. Navin Ramgoolam, Paul Bérenger et Richard Duval ont dit leur joie post-1er Mai lors d'une conférence de presse ce samedi. Navin Ramgoolam a déclaré :  «Nounn gagn enn vre gran sikse.» Et Paul Bérenger a ajouté : «Li kler nounn kraz zot move kalite ar lafoul. Nous avons remporté la guerre des foules, de très très loin.» Tout en rappelant les «sabotaz» ; pas de métro, pas de bus, pas de possibilité d’utiliser un drone, entre autres. Mais aussi la «vilgarite» de Pravind Jugnauth : «Sa em zot program ; zwe bann disk raye.» Il a aussi été question de liste de candidats, d’activités conjointes. De projets de loi bidons et liberticides. Par ailleurs, le leader des Rouges a fait un appel à la Cour suprême concernant l’affaire du réenregistrement : qu’elle soit entendue après les élections.

 

Le Media Trust condamne les menaces envers des journalistes

 

Lors du rassemblement de l'alliance PTr-MMM-ND, à Port-Louis, le 1er mai, des journalistes et des cameramen ont été pris à partie par des partisans. Des incidents que le Media Trust a condamnés par le biais d'un communiqué : «Le Media Trust condamne sans réserve ces attaques contre des employés de presse. Alors qu'il est légitime pour les politiques de critiquer la couverture médiatique ou la politique éditoriale, il est inacceptable que les journalistes, envoyés par leurs rédactions pour couvrir des événements politiques, soient soumis à ce genre de traitement agressif et soient malmenés. À l'approche d'une campagne électorale, le Media Trust en appelle au sens de responsabilité de tous les partis politiques pour qu'ils respectent l'intégrité et la sécurité du personnel médiatique sur le terrain. À noter qu’il est impératif de ne rien entreprendre qui puisse mettre en danger les professionnels des médias dans l'exercice de leurs fonctions, notamment en ce qui concerne le langage et le ton des propos vis-à-vis d’eux.»